commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, septembre 10, 2006

indulgence requise
L'envie m'a pris (et surtout j'avais reçu ma carte d'amie du musée) d'aller voir "figures de l'acteur" à la Collection Lambert, maintenant que les feux du festival sont éteints. Mais elle n'ouvrait qu'à 11 heures et je n'ai eu que le temps de survoler, inventorier, décider de futures visites:
Quelques impressions :
les grands portraits du 18ème de l'escalier d'honneur, dont Lekain et la Duclos - les beaux très grands tableaux de Barcelo des années 80 qui sont là pour saluer sa présence au festival cette année, et ses masques de terre dans leur joyeuse et belle variété, ralentissement, arrêt -
des vidéos, dont Bette Davis dans All about Eve, et sa merveilleuse arrogance, nouvelle station -

un couloir réservé pour plus tard - le portrait de Mignard jeune par Mignard, à peu près contemporain de son passage dans la ville, et des célébrités à revoir, sauf le Talma de Delacroix que je n'aime pas - des estampes montrant des acteurs de kabuki et du nô, et à coté un petit film merveilleux de Desailly montrant la découverte par Jean Louis Barrault des marionnettes du Buranku lors d'un voyage, et l'hommage qu'il leur rend en tentant un mime, deux arts du passé, un peu artificiellement conservés mais si beaux (souvenir de mon émerveillement en découvrant le Buranku à Paris il y a quelques années) -
des costumes, des caricatures - des dessins de Picasso - des oeuvres contemporaines présentant ou non de l'intérêt, des photos, une Marilyn de Warhol, des visages dont les yeux sont des miroirs, des hyper-réalistes, et les photos d'Harcourt - des escaliers gravis et des escaliers descendus, comme je pouvais - une autre Marilyn par de Kooning -
les grandes statues assez moches de Mademoiselle Mars et de Rachel, venues de la Comédie française, dans la même salle qu'une formidable série de photos d'Isabelle Huppert par Rony Horn devant lesquelles je me suis attardée, expressions, traits, scrutés, éclairages sur et par le visage - etc... mon futur lieu de promenade.
Je suis passée place d l'Horloge prendre un abonnement, j'ai salué un pigeon en tournant dans la rue Saint Sébastien, et j'ai retrouvé les humbles vestiges 18ème de ma rue.

Repassage fini, j'ai pisté la Clairon dans les lettres de Voltaire, et retrouvé ce qu'étaient les contraintes subies par les plus grandes "gloires du théâtre" à la fin du 18ème.
En mai 1765, alors qu'à la suite d'une fronde des comédiens français, elle était emprisonnée : L'homme qui s'intéresse le plus à la gloire de Mademoiselle Clairon, et à l'honneur des beaux-arts, la supplie très instamment de saisir ce moment pour déclarer que c'est une contradiction trop absurde d'être à Fort-l'Evêque si on ne joue pas et d'être excommunié par l'évêque si l'on joue ; qu'il est impossible de soutenir ce double affront, et qu'il faut enfin que les Welches (nom qu'il donne aux français quand il les juge barbares, c'est-à-dire fort souvent) se décident. et, en juillet : Quand on pousse l'art aussi loin que vous, il devient respectable même à ceux qui ont la grossièreté barbare de le condamner... L'odieuse contradiction de nos Français chez qui on flétrit ce que l'on admire.
Après quoi elle s'installa quelque temps à Ferney pour se soigner, y joua et en repartit plus malade. Il la loua dans force courriers et en parla avec une paillardise presque voilée dans une lettre à Richelieu.
Cinq ans plus tard, Lekain qui s'attardait à Lyon où il était allé, après un passage à Ferney, se faire soigner par un Tronchin (et jouer) fut menacé de prison s'il ne regagnait pas Paris à la date fixée.
Pardon, j'abandonne les Daminaville, Argental, d'Alembert, et fait grâce à ceux qui m'auront suivi jusque là dans ce qui a été et reste une de mes plus assidues lectures. Posted by Picasa

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne vois ce qu'elle a de spécial cette Marilyn pour que tant de peintres s'intéressent à la reproduire. Personnellement j'avais reproduit Virginie Ledoyen, Amélie Poulain et l'actrice qui joue dans "L'autre monde". Des actrices moins médiatisées mais dont le regard de chacune me fascine.

marie.l a dit…

"les Welches" désignent en Alsace les habitants du versant Ouest des Vosges et tous ceux qui habitent la "Vieille France". Le terme n'est plus guère usité aujourd'hui et s'entendait surtout dans le dialecte.
Bon dimanche Brig

Anonyme a dit…

Est-ce péjoratif en alsace, ce welche ?
oh me voilà à interroger mariel chez brigetoun, petite balade de l'une à l'autre sur le rythme de ta visite au musée!
bonne journée d'été encore...

Brigetoun a dit…

pour Voltaire depuis Berlin puis depuis sa position de vieil aveugle des montagnes un pied en Suisse, un pied en France, ce l'était indubitablement

marie.l a dit…

chez nous ce ne l'était pas,(je ne l'ai jamais perçu ainsi) une simple manière de désigner le Français de l'au-delà des Vosges... je ne parlerai pas des dénominations dont nous avons été affublées ici, tout est cela est heureusement révolu.

Anonyme a dit…

N'est-ce pas Louis Jouvet, sur la banderole ? un de mes acteurs fétiches !

Brigetoun a dit…

ça y resemble fort

Anonyme a dit…

Belles balades à travers des visages et des voix connus. On attend tes prochaines visites pour plus de détails.

Anonyme a dit…

"L'odieuse contradiction de nos Français chez qui on flétrit ce que l'on admire."

est-ce vraiment un travers typiquement français?
quoiqu'il en soit cette phrase est toujours d' actualité; d'où la force nuisible de la rumeur, des attques personnelles, des critiques "au ras des paâquerettes".
non, laissons de côté les merveilleuses pâquerettes printanières, que j'aime tant et dont je guette l'apparition à la fin de chaque hiver;