des photos prises sur mon trajet ce matin.

A mon cours d'italien il y a deux jeunes femmes, un unique mâle au joli sourire et aux épaules larges, et plusieurs vieilles dames assumées ou non, dont une adorable écossaise, aussi maigre que je l'étais, qui ne parle que de nourriture. Ambiance sympathique, j'espère que nous apprendrons quelque chose.
Est-ce mon humeur chagrine qui a guidé ma lecture, ou le contraire, je me suis replongée dans le journal de Klaus Mann (les années d'exil 1937-1949) et dans l'ambiance qui régnait parmi les émigrés allemands à New-York en mai-juin 1940, à l'affut des nouvelles qui, à cette époque prennent le pas sur les projets de conférences ou de livres, la morphine, les relations avec le père et l'homosexualité. Il est plus fragile que jamais
10 mai 1940 .... Le grondement des évènements décisifs en Europe recouvre tout. Presque impossible de se concentrer sur quelque chose qui n'ait rien à voir avec la Hollande ou la Belgique, etc.. - Et nos amis restés là-bas ! Friedrich à Londres. (J'ai reçu un télégramme désespéré de lui.) Mais aussi Landauer etc. (Et Golo - à Zurich ?)
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28 mai. - J'ai soudain pleuré en lisant le Times - ou plutôt en regardant une image : de jeunes soldats anglais dans un train de marchandises, prenant congé de leurs enfants. L'étreinte est d'une violence presque sauvage. Au premier plan se trouve un tout jeune homme, serrant son petit garçon dans ses bras, le soulevant jusqu'à lui, les yeux fermés. Ce geste est d'une douceur et d'une force qui évoquent Michel Ange.
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14 juin. - Les nazis à Paris, c'est inimaginable. (Boulevard St Germain - - - Place de la Concorde - - - Les pas des assassins. Cauchemare. (sic)
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18 juin - ... Si l'Amérique permet la victoire d'Hitler - c'est à dire si elle continue, par ses hésitations stupides, à refuser à l'Angleterre une aide décisive -, quel tour les choses prendront-elles ici ? Pourra-t-on y rester encore longtemps ? Et où fuir cette fois ? (Non sans une certaine curiosité amusée, le Magicien parle de Tokyo ou Pékin..) ce qui laisse penser que le Magicien c'est à dire Thomas Mann n'était pas très perspicace à cette date. Mais l'appel ne semble pas être parvenu jusqu'à eux et il n'en parle pas.
et voilà que j'ai dégoutté mes derniers lecteurs.
keep quiet - keep cool.