commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, octobre 13, 2006

deux des panneaux peints qui parsèment Avignon
le ciel jeudi matin, après la pluie
arrivée au Chêne noir
la rue du Vice-légat dans la nuit.

Trois très, très courtes pièces de Beckett, mises en scène par Michaël Lonsdale, qui l'âge venant a de plus en plus l'allure d'un bûcheron-dandy géant.

Comédie - trois grandes jarres sombres dans la nuit, seules les têtes (et les épaules pour Lonsdale) des trois acteurs, sont éclairées violemment les unes après les autres, comme posées sur les jarres - trois monologues intérieurs - la voix merveilleusement bourgeoise d'Eléonore Hirt - la voix ronde de la maîtrrddr - Lonsdale "oeil.. sans cerveau - suis-je seulement vu"

Pas - dialogue entre la mère malade, de 90 ans, invisible et la fille de 40 ans "un blême fouillis de haillons gris-blancs" arpentant la zone éclairée de la scène - monologue de la mère après sa mort, la fille figée - épilogue par la fille - son visage de petite fille attentive aux cheveux gris.

Catastrophe - Michael Lonsdale, montagne en manteau de fourrure, cheveux et cigare vautrée dans un ommense fauteuil - Eléonore Hirt, frêle silhouette en blouse blanche de costumière-décoratrice, soumise en sèche - la silhouette du figurant/objet qui arrive à trembler presque imperceptiblement pendant toute la scène.

Les applaudissements auraient du être plus chaleureux. Mes voisines étaient déroutées par le coté concis et non explicite, mais elles auraient pu être sensibles au jeu des acteurs, sobre et sensible.

Et, sans vrai rapport, pour le plaisir, d'une toute autre époque, refusant le jeux "instinctif et naturel" au moment où il devenait très à la mode, un passage des mémoires de Mademoiselle Clairon.

Posted by PicasaJ'ai trouvé sur mon chemin beaucoup de jeunes acteurs et de belles dames qui pensaient que rien n'était plus facile que de jouer Mahomet, Mérope, etc.. ; qu'apprendre des vers et s'abandonner à la nature était tout pour le comédien. La nature ! que de gens prononcent ce mot sans en connaître l'étendue ! Chaque sexe, chaque âge, chaque état n'en a-t-il pas une part ? La différence des temps, des pays... n'a-t-elle pas la plus grande influence ? Quelle étude ne faut-il pas faire d'abord pour cesser d'être soi ? ... si jamais il m'est arrivé d'avoir l'air vraiment naturel, c'est que mes recherches, jointes à quelques dons heureux que m'avaient fait la nature, m'avaient conduite au comble de l'art.

Et pour en revenir à notre époque, Aucoyer berger en chef des députés UMP a fait vérifier le quorum pour éviter que la loi présentée par le PS mais préprée par des députés de tous les groupes, sur les intermitents du spectacle, qui ne plaisait pas au gouvernement, ne soit ni examinée, ni votée. Petit moment de théâtre.

11 commentaires:

marie.l a dit…

une très belle évocation de sacrés acteurs, du début à la fin...
Bonne journée Brig

Anonyme a dit…

ta façon de raconter ces trois courtes pièces ne peut que nous inciter à aller les voir;belle promotion

Holly Golightly a dit…

J'aurais bien aimé voir ses pièces, pour Beckett et l'impressionnant Lonsdale...

Brigetoun a dit…

ça va être repris ou c'était le rodage avant les Bouffes du Nord

Anonyme a dit…

Michael Lonsdale, un grand du théâtre et un peu du cinéma, j'aime beaucoup.

Anonyme a dit…

J'adore le théâtre ! j'ai pratiqué au lycée, fantastique !
Et ce métier de comédien est loin d'être simple... Travailler les textes, sans accent, avec, etc....
Qd à la loi, je ne savais pas. Mais doit-on être étonné ?
Passe un joli week-end !
OLIVIER

Anonyme a dit…

Je crois que je comprends ton attachement aux gens du spectacle et ton voeu de liberté pour qu'ils puissent s'exprimer. Je crois que je comprends, et je crois y souscrire.
Je crois aussi aux paysans qui n'ont plus de travail qu'à coup de subventions, aux ouvriers d'autrefois que des plus pauvres qu'eux, en pays d'Asie, ont réduit au chômage, autant dire : à la mendicité.
Si l'Etat pouvait tout, tous les intermittants, du Spectacle du Monde devraient être sauvés.
Sauf que l'Etat c'est nous, et qu'en dehors des grandes causes, sponsorisées par des marques pour se donner belle image, chacun (en général) peut se croire un peu seul.
Moitié du Produit Intérieur Brut est géré par l'Etat... pour des disparités constatées qui ne sont guère éloignées de ce qu'elles étaient ces décennies passées...

Une remarque sans animosité. Disons un constat, une aigreur, une gratuité...

micheline a dit…

errance à travers tes spectacles dont je suis un peu loin et comme Aben j'assiste à d'autres spectacles qui ne sont pas
mpoins émouvants ( j'habite le 93 comme tu sais) des personnages en habits de tous les jours ; mais.... en costume de théâtre,en voix et en symboles ce n'est pas mal non plus pour ceux qui sont un peu plus loin, non?

Brigetoun a dit…

tu sais j'ai circulé dans le 93, je vais (assez rarement je l'avoue) dans nos "quartiers" mais ici la coupure est plus nette et à partir de 19 heures tu n'as plus aucun moyen de transport entre l'intra et l'extra muros. J'ai culpabilisé et je fais partie de ces gens de gauche mal vus parce que bourgeois. Mais je ne peux pas effacer ce qui est moi, et pour finir ma vie (d'autant que je n'ai pas de voiture) j'ai choisi un cadre joli même si financièrement ce n'es pas si aisé. Le mélange de mon 11ème, de Bobigny etc.. me manque un peu mais je dois reconnaître que les compensations sont nombreuses. Alors je tente de faire ce que je peux

Anonyme a dit…

On aurait l'impression d'assister à une présentation littéraire. Un bon moment de détente. Merci Brigetoun.

micheline a dit…

brigetoun, tout à fait d'accord, on fait ce que l'on peut et c'est bien comme celà que je l'entends et comme celà que je regrette aussi de ne pouvoir aller aux spectacles dont tu nous parles plus souvent..pas facile de tout concilier