la dernière photo est ce qui me surmontait pendant que j'attendais, en tirant sur ma cigarette, dans la loggia de l'opéra, que l'entracte s achève.
un bout d'un texte d'Ilse Garnier, rencontré sur Terres de femmes vendredi, cloîtrée sur ma fausse île, Poème de la mer
les îles, tant de voyages..
Il est exclu que j'écrive si je ne sais pas d'abord que je suis océan et oiseau - le voyage d'île en île est toujours intérieur - purifiant - l'île chose naturelle et spirituelle - la Terre à mais aussi le nom "île" à la merveilleuse seule syllabe, et ce point affleurant, disparaissant, affleurant, dans cette cime, dans ce mât, l'accent circonflexe - mot naviguant - mot avec un innombrable mouvement circulaire autour de lui -
mot ricochet qui fait tant d'ondes sur l'eau - île - un point de force - voici le mot - hélice immobile et mobile dans le vocabulaire, il navigue ancré - il file à l'horizontal et à la verticale - mot maritime - île - on n'a jamais en un seul mot écrit plus beau poème de la mer.
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Je suis partie, en petite forme mais ça s'est amélioré, assister à ce qui était finalement mon premier Don Giovanni in vivo, pas un prestigieux mais ce que les opéras de Marseille et Avignon peuvent faire de mieux.
Pendant une partie de l'ouverture j'ai trouvé que le son des violons était un peu acide mais cela était du je pense à l'agacement des incessants murmures de braves dames qui ont fini par se taire. Et Théodor Guschlbauer nous a menés et gardés chez Mozart, nous, l'orchestre et les chanteurs.
Le décor était agréable, panneaux géométriquement découpés s'ouvrant se refermant, modelant l'espace, avec des paysages ou intérieur stylisés, de belles lumières - la mise en scène assez médiocre (grand guignol au moment de la mort du commandeur, mouvements du choeur un peu artificiellement naturels, mais les deux principaux rôles masculins corrigeaient l'effet par leur naturel)
Je n'ai pas aimé la voix de la Donna Anna, mais à l'entracte tout le monde s'extasiait, dont j'ai du me tromper - par contre j'aimais bien la Domma Elvira de Michelle Canniccioni même si elle devait un peu forcer parfois ce qui se voyait mais ne s'entendait pas, et Zerlina : Julie Boulianne. Le commandeur était terrifiant à souhait mais restait mélodieux. Don Ottavio : Xavier Mas a une silhouette de jeune amoureux et beaucoup de charme dans la voix (le côté très mélodieux de ses airs lui convenait très bien). Et j'ai beaucoup aimé la voix, l'entrain, le jeu de Léporello (Eric Martin-Bonnet) et l'abattage, le côté play boy et la sûreté (à mon avis) de la voix de Nicolas Cavalier - Don Giovanni.
Le plaisir des airs connus et attendus - le déchaînement des enfers suggéré par la musique sans effet superflu (j'ai même pas eu peur, juré) - sans doute pas le meilleur Don Giovanni de l'année mais mieux que simplement agréable.
M'en vais dîner et essayer de bien dormir pour conjurer le trac de mon petit voyage à Dijon demain.
8 commentaires:
Ah, comme j'aurais aimé voir et entendre cet opéra !
Bon voyage à Dijon.
tiens Brig nous serons donc en déplacement le même jour ! pas pour la même direction mais en déplacement ! Le premier Don Giovanni que j'aie eu l'occasion de connaître était sur un disque vinyl -:) !
Je reviendrai te lire le 6 novembre, bonne semaine à toi !
Bon voyage et bon week-end !
Mmmmmmmm....Dijon.....son square des Carrières Bacquin.....sa cathédrale Sainte Bénigne et... et....quand même le palais des ducs de Bourgogne.....Dijon et ces bourgeois endormis....il parait que le musée d'archéologie est pas mal, et que les voutes à nervures et à clefs pendantes de la Chapelle du Saint Esprit sont admirable...mais je ne suis jamais resté là-bas assez de temps pour voir.
Gaffe à la moutarde...
Tu racontes tellement bien, ....j'ai l'impression d'être avec toi à l'opéra :-)
Don Giovanni, à consommer sans modération, pas comme la moutarde. Bon voyage, Brigetoun
N'oublie pas de toucher la "chouette" à Dijon! Il paraît que ça porte bonheur! c'est pas totalement faux! :)
bon week-end!
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