restent les feuillages encore touffus
pour jouer avec la lumière
sur les bras tordus des platanes, leurs bosses, leur pelade,
les pierres du cloître Saint Louis.
Restait, il y a un mois, je crois,
la lumière pour creuser
les arches de la Grande Aumône derrière ses barreaux,
et toujours la caresse de l'ombre des arbres
Derrière les barreaux,
par delà un petit enclos moussu et ombreux
le soleil mangeait les façades rénovées, décapées comme os de seiche.
Mais samedi matin les très jeunes arbres
chargés d'ancrer dans notre monde la gare TGV,
étaient entrés dans l'automne.
Et la lumière m'a lâchée ce soir, dans le coin du dîner,
manque de force dans mes mains pour dévisser l'ampoule - trop de force, l'interrupteur de la petite lampe n'a pas résisté.
Et comme tout se dégrade en même temps, ma bécane était lentissime. Pendant la restauration en feuilletant Etienne Jodelle, trouvé l'envers des louanges
Combien de fois mes vers ont-ils doré
Ces cheveux noirs dignes d'une Méduse ?
Combien de fois ce teint noir qui m'amuse,
Ai-je de lys et roses coloré ?
Combien ce front de rides abouré
Ai-je aplani ? Et quel a fait ma Muse
ce gros sourcil.... et ça m'a amusé idiotement.
7 commentaires:
Tes photos aussi sont poésie !
"Et la lumière m'a lâchée ce soir" c'est sympa les phrases un peu suspendues, un peu perdues :)
Bécane lentissime... Elle aussi est entrée dans l'automne ?
Le monde entre en automne, les choses elles-mêmes fatiguent et durant ce temps, Muse s'amuse et s'étonne...
Comme c'est beau Avignon!
Ici le froid arrive...je déteste l'hiver à Bologne, la ville manque de lumière, la grisaille pénétre tout, bientôt je rentre en hibernation...
a presto!
J'aime "les bras tordus, des platanes, leurs bosses et leur pelade" et les photos que tu fais d'eux.
céleste le gris nous est tombé dessus et je suis rentrée gelée d'un déjeuner où les nordistes ont prféré la terrasse. Je n'ai qu'une envie bercer mon froid
Enregistrer un commentaire