anniversaire (s) sujet des Impromptus littéraires de cette semaine http://impromptus.fr/dotclear/
Penchée sur ton berceau, une main sur ma canne, une main agrippée au barreau, je m'émerveille, comme toujours, comme pour la première fois, de voir combien vous êtes petits, combien vous ressemblez à des grenouilles, et la sidération émerveillée que vous provoquez en nous. Je suis un peu essoufflée, je n'ai pas encore appris à maîtriser mes émotions et ne l'apprendrai plus.
Je tourne un peu la tête, te regardant en biais ; j'ai peur que mon souffle et tout ce qu'il transporte d'années vienne t'effleurer. Et je vois ma main, que j'aime bien avec toutes les bosses et veines saillantes qu'elles ont acquises, et puis à côté cette petite chose délicate, repliée, parfaite, rose, dense sous une peau exquise (et ma petite-fille, ta mère émerge de sa fatigue fière et heureuse pour me dire "tu as vu, elle a tous ses ongles"). Contre cette petite pelote il y a le coquillage délicat de ton oreille et la courbe ferme de la joue.
Tu n'as pas encore un jour ma belle, et je dois partir pour ne pas nous fatiguer. Ton grand-père pose sa main sur mon épaule : "Maman, ton gâteau et les autres attendent."
Je me redresse à demi, juste assez pour embrasser ta mère sur le front. J'affermis mon pas et en sortant je l'entends me demander "heureuse de mon cadeau d'anniversaire ?"
La porte se ferme avant que j'ai répondu.
et ça fait beaucoup d'émerveillé et de délicat

mais pour ce mardi, je viens de jeter mon billet pour un concert du quatuor Sine Nomine avec une création, dont je ne saurais pas si cela est regrettable.