Frères humains qui avec nous vivez, vous êtes comme nous choses souples et adaptables.
On peut faire entrer un nombre proprement incroyable d'entre nous dans un wagon d'un des rares métros qui roulent un jour de grève, et ce qui limite la performance est pour une bonne part notre propension à nous encombrer d'objets plus rigides comme des sacs, des serviettes, valises, poussettes ou autres. Souvenir de cet énorme bouquet qui m'avait été offert et qui a flotté au dessus de nos têtes, soutenu par plusieurs mains réunies.
Sommes malléables dans nos caractères. Et j'étais une femme active, pensant pourtant constamment ou presque, juste sous la première zone de conscience, combien il serait souhaitable pour moi et autrui que je m'efface de cette terre.
Et me voilà, ne faisant strictement plus rien, qu'un peu de ménage (une des seules choses que je ne faisais jamais, honte grande) et sortie victorieuse avec acharnement d'une bagarre avec la maladie. Bon ce sont les toubibs mais je les ai laissé faire et aidé.
Et j'ai fait des adieux navrés au goût des différentes batavias, au suc des côtes de romaines, aux poireaux vinaigrettes et à ce plat fabuleux : les oeufs à la tripe. Et me voilà avec plusieurs qualités de pâtes ou de pommes de terre pour les différentes humeurs, et pouvoir me donner l'illusion de fêtes. Il m'arrive même de boire un peu de rosé avec mes rares invités, de terminer du lapin au lieu de le jeter et de m'asseoir dans le TGV.
Sans grand rapport, dans Tous les noms de Saramago
Vous allez retourner à vos collections de personnages célèbres... Non je ne crois pas... Quand on réfléchit bien, leur vie est toujours pareille, elle ne change pas, ces gens apparaissent, parlent, se montrent, sourient aux photographes, sont constamment en train d'arriver ou de partir..... Par moi. Vous, moi et tous, nous nous montrons aussi, nous parlons aussi, nous sortons aussi de chez nous et nous y rentrons, parfois même nous sourions, la seule différence c'est que personne ne fait attention à nous...
peu importe au Conservatoire si pendant tout ce temps là nous avons été heureux ou malheureux. Le bonheur et le malheur sont comme les gens célèbres, ils vont, ils viennent, l'ennui avec le Conservatoire général c'est qu'il ne veut pas savoir qui nous sommes, pour lui nous ne sommes qu'un papier. Et moi je pense que nous avons bien de la chance.
18 commentaires:
Petites touches délicates, posées en douceur, à ne pas se tromper : la parole est ferme, nette. Eh bien tu te ressembles, je n'aurais pu te dessiner, mais je te reconnais. Lueur dans notre nuit.
Paroles impressionnistes, et impressionnantes. Ecrits qui s'impriment en nos têtes et font souffler en nous ce vent chaud et puissant qu'on nomme... la vie ?
Je t'embrasse.
Scéne de vie en sens littéraire que j'aime beaucoup
Bise et bonne journée
ai eu envie de déposer une petite buée de larme émue sur ton billet , reconnu des mots qui ne sont pas seulement littérature ou je me trompe??
"juste sous la première zone de conscience, combien il serait souhaitable pour moi et autrui que je m'efface de cette terre."
juste une pensée, un encouragement et une bise...
contente de te retrouver Brig, te souhaite le meilleur et te fais une bise !
brigetoun
ton billet est superbe, par ses mots et ses photos, ce que tu nous confies de toi et par toutes les pensées qu'il entraîne.
Grazie
anche il testo di Saramago é molto bello.
d'abord c'est pas vrai que tu ne fais strictement plus rien vu que tu fais tout un tas de trucs...et puis avoir du courage au quotidien moi je trouve que c'est déjà un boulot à plein temps..
Heureux de te " voir " enfin , continue à nous, à me, bousculer par tes billets, même si quelques-fois je suis largué à la " comprenoire "
Comme Gérard, heureuse de "mettre un visage" sur tes billets et tes comentaires. Je n'ai pas moi non plus la "comprenette" facile mais tu es une des premières que je viens visiter dès que j'allume mon ordi le matin.
Enchanté chère Brigitte !
Bon ton portrait écrit ne me plaît pas. Sache que tu es une Dame que j'admire !
Excellent week-end !
Tendres bises,
OLIVIER
As-tu reçu mon mail avec ma demande bizarre ?
Espère bien que tu "oseras" délaisser les pâtes et patates pour de fins escargots de Bourgogne, ça te dit ??
Alors à très bientôt
Christine
C'est très joli tout ça, un peu de nostalgie mais pas de vrais regrets qui s'affichent. Ni rancoeur ni rancune. C'est la vie, d'autres en ont de meilleures et d'autres de moins bonnes...
J'adore la première photo. Volontaire ou pas, le flou m'évoque l'ivresse dans laquelle je m'imagine que le verre a transporté le personnage.
Très bon WE
Brigetoun,
Magnifique votre blog !! Culture, poésie, atmosphère, je vous visite très souvent du fin fond de la Sarthe, où je suis maintenant, et merci à vous de me permettre de venir respirer l'air d'Avignon que j'aime pour y avoir habité pendant quinze ans... Chut !j'écoute le mistral dans les platanes de l'horloge !...
heureuse de mettre un visage sur ton blog ! :-) et comme certains ici (ça me rassure) je viens te lire régulièrement même si parfois j'ai du mal à suivre le fil des choses et que je ne connais que trés rarement les personnages dont tu parles ! ;-)
bonne semaine à toi..
Emouvante note, dis moi...
Porte toi bien alors, le plus sincèrement du monde.
Emouvante note, annoncée par ton mal être de ses derniers jours ... porte toi bien ...
Pardon d'être en retard, j'étais très pris ces derniers jours...
Excellent billet. C'est souple et ferme comme du Stendhal. Continuez !
(Heureusement qu'il y a des miroirs.)
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