journée d'enfermement un peu nauséeux le 11 - donc aujourd'hui sera beau - ça a donné à un moment :
Descendre vers le sol pierreux, marcher un peu, s'asseoir en rond sous les pins.
Écouter ceux qui savent et vivent.
Et, de temps en temps, comprendre, ou le croire - répondre à une idée perçue. Sortirais-je jamais de mon adolescence ? elle ne me va plus au teint.
Et j'écoute, dans la nuit, des ballades de la Chine ancienne chantées par T'sai Hsiao Yüeh (sans pouvoir y entrer vraiment) avec un pipa, un sanxian, une flûte, une vielle à deux cordes et des claquettes - et la traduction est jolie
La dame du "tambour fleuri" bat son tambour
elle fait "ting-ting-tong-tong
ping-ping-pong-pong
pong-pong-pong-pong-pong-pong"
Le monsieur du "tambour fleuri" d'un air décontracté :
"Madame, quelle ballade voulez-vous que je vous chante ?
Wuniang, si amoureuse qu'elle oublie de manger ?
La rencontre au temple Xiangguo si ?
Chen Miaochang pleurant au départ du bateau,
poursuivant son amant sur l'eau du fleuve Quiu ?"... (un disque Ocora, ces trésors)
Et, sans aucun rapport, cet après-midi du 11 novembre, en lisant un billet, m'est revenu en choc le souvenir de l'adolescente que j'étais découvrant "en vrai" (oh combien, et la chirurgie rendue nécessaire par notre barbarie n'en était en 18-20 qu'à ses balbutiements) ce qu'étaient les effets de la guerre sur les deux gueules cassées qui partageaient, comme moi, la loge de mes grands parents lors d'un gala à Garnier, et mon admiration effarée, et ma honte de cet effarement de jeune égoisme, devant leurs femmes. Folie.
16 commentaires:
Qui sont ceux qui savent et vivent chère Brig ?
Sort-on jamais de son adolescence ?
Deux questions que je me pose en ce dimanche que je te souhaite effectivement beau !
Le présent est là mais le passé nous poursuit n'est ce pas ? Bonne journée de dimanche Brigetoun.
l'adolescence j'y baigne dedans à fond...mes sentiments à fleur de peau, l'envie de croquer la vie, de refaire une fois encore le monde comme en 68 et même si ce n'est pas raisonnable c'est si bon d'y croire...
Moi non plus, l'adolescence ne me va plus au teint... Je vais changer de crème de jour (parce que je le vaux bien) !
Garder le plus possible l'enthousiasme et la fraîcheur de son âme d'adolescente, ...ça empêche les rides d'arriver ;-)
Bonjour BrigeToun,
C'est étrange cette sensation que tu exprimes ... Même si on change au cours de notre vie, il y a des parties de nous qui restent intactes, et se dévoilent parfois, se hissent au dessus de nos comportements habituels, surprises de retrouver un morceau de soi-même, tapi dans les profondeurs de temps qui s'est écoulé ... je ne vois pas le temps qui passe, parfois, il me semble être le même qu'il y a 30 ans ... Mais, implacable, le respiration lourde et la pulsation de l'unvers en marche nous entraîne inéluctablement vers des rivages infinis, autres suprises, autres temps ...
Bisous et bon dimanche !
YVES
Le vieillissement n'a pas à être synonyme d'incapacité à s'émerveiller, si?? Le cœur qui bat, la fébrilité, l'innocence, tout ça, ce serait interdit à l'Âge d'Or? (je prêche pour ma paroisse, moi qui approche de la cinquantaine et qui veux continuer à palpiter!)
Espièglement, je dirais plutôt que c'est le mini qui ne va plus au teint, mais pas qu'à celui du visage...
Toutefois, je sais trop bien ce que veus dire le vieux dicton : "Ah si jeunesse savait
Et si vieillesse pouvait!"
Ah les outrages du temps et de la maladie. Mais il faut persister à leur tirer la langue!
Et pis, à te lire ici ou là, je te trouve un teint de pêche. Et, cultivée, la pêche.
Il n'y pas d'âge pour l'enfance et l'adolescence intérieure, celle du regard, de la curiosité, de l'enthousiasme.
Les titres des chansons ou contes chinois sont toujours extraordinaires:
"Pourquoi Madame Céleste a renversé sa tasse de thé au jasmin un soir de pleine lune?
Va ben,oggi io sono stanca, ho mal di pancia e sono anche raffreddata, e tu come stai?
errements du dimanche, j'ai posté ce commentaire au mauvais endroit, donc, je le copiecolle ici:
à 24 ans, je suis partie faire mon premier terrain d'ethnologue dans le sud est de madagascar, au bord d'un fleuve qui s'appelait la Matitanana, la main morte. Dans cette vallée, je suis restée trois ans. J'ai des souvenirs très vifs, presque cristallins, comme si c'était hier. Me reviennent ainsi des moments de pur bonheur, quand on descendait le fleuve en pirogue, faisant la course dans le soleil.Je me souviens du plaisir physique, intense, les bras, les épaules, le souffle.Mes compagnons étaient intrépides et joyeux; on était comme des frères, malgré la distance entre nos expériences, nos références.Je ne suis jamais retournée là-bas et trente ans ont passé. D'un côté et de l'autre du monde, nous sommes devenus très différents :moi je traîne mon adolescence jeans et converses, eux, là bas, sont devenus des notables.Autant dire des vieux.On a pourtant le même âge.
Quand parfois je me morfonds sur le temps qui me passe dessus, le corps qui fout le camp et le reste, il m'arrive de penser à eux, à notre jeunesse commune.Une réalité me ratrappe: là-bas l'espèrance de vie doit culminer à la quarantaine.
Alors je me dis que les rides et le corps qui n'est plus aussi joli ni aussi performant, contraint d'affronter la vieillerie et un tas de maux,tant pis, c'est pas grave. Pas trop.Douloureux, certes, mais je sais qu'au-delà de nos frontières d'occident, ça n'existe pas. Savoir cela, penser à la vie là-bas au bord du fleuve, remet toutes mes pendules à l'heure juste...
Gueule cassée... A 20 ans j'ai connu un Prof de Math à Paris, à l'Université Henri Poincaré, qui était une "Gueule cassée" je le fuyais car j'avais l'âge de l'insouciance et la jeunesse égoïste. C'était un grand Monsieur.
Oui, qui sont ils ceux qui vivent et savent ?
Quand à l'adolescence, j'ai du m'y perdre aussi, toujours pas trouvé la sortie !
Bonne fin de dimanche, brig'
ma foi, ce sont peut-être les lecteurs - c'est fou ce que chacun peut trouver dans quelques mots (y compris l'idée de ballade de Céleste, désolé mon italien fait grève pour le moment, je suis un baillement)
Une bonne fin de we
A+
http://charles02.skynetblogs.be/
on ne manque plus de pot , félés ou pas , à )plus brigetoun
Mai 68 ?? mais c'était hier !!! - Je suis pour l'avenir ; pas de
nostalgie, mais le présent n'est-il pas fait aussi du passé ?
Je crois qu'il faut toujours savoir quand une étape arrive à son terme - clore des cycles, fermer des portes, finir des chapitres.
Difficile de cesser d'être ce que l'on était et devenir ce que l'on est. Difficile voire impossible de brider son compteur d'âge...Alors se dire : quelle chance ! aujourd'hui le soleil s'est levé ...et moi aussi... ,vite, allons découvrir le nouveau billet de Brigetoun ou de Sandygirl - Elles sont vraiment douées ces deux-là !!!
Qui a dit : "Jadis, vieillir était un art, aujourd'hui ce n'est plus qu'un malheur" - C'est faux et archi-faux !!!
sophie
en surveillant son ame et son corps on peut repousser les "adulteridées"
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