une rencontre faite lundi après-midi - un peu de mer pour Michaux. Pour les impromptus literraires il fallait 200 mots exactement sur le thème "j'ai fait un rêve" http://impromptus.fr/dotclear.
Il a dit j'ai fait un rêve, ou plutôt il a dit I have a dream, et la vie s'est mise en marche. Elle a un peu bougé la vie.

Oui, elle a vraiment changé, mais pas assez. Le réel mange le rêve.

Depuis lors, pour continuer et pour de plus ou moins belles raisons, des hommes et des femmes font des rêves et tentent de les mettre en vie. Et on se gausse d'eux, mais les têtes changent, la vie un peu aussi, et les hommes sourient.

Pourtant la nuit vient toujours et, assis sous les arbres, les hommes se regardent et se disent ce n'était pas cela. Alors, doucement, ils se racontent simplement leurs rêves et la vie ne change plus.

Ils reviennent donc vers les autres et suivent les règles qu'on leur dit bonnes pour modifier le réel. Et un soir, de nouveau, allongés sur la plage, fatigués, ils se regardent. Ils se trouvent laids et se demandent ce qu'est devenu le monde.

Alors on installe une belle estrade sur le sable, une voiture arrive, une musique gaie fait taire les oiseaux et voilà qu'un petit homme dur se dresse et leur crie J'ai fait un rêve.

Lourd, lourd - c'est qu'obsédée j'étais par les 200 mots. Pas facile quand on ne sait pas compter.
Cherchant d'autres songes ma main a effleuré "Connaissance des gouffres" de Michaux, mais assez spéciaux et pas très légers les rêves, et elle a continué vers "lointains intérieurs", où j'ai trouvé la mer.
De très rares fois, bleue, douce, on la croirait contente. Mais cela ne saurait durer. Son odeur du reste le dit, une odeur de pourri (si ce n'était son amertume)....
Quand vous viendrez, vous la verrez vous-même., vous serez tout étonné, "Tiens !" direz-vous car elle stupéfie.
Nous la regarderons ensemble. Je suis sûre que je n'aurais plus peur.
......
Je ne peux pas vous laissez sur un doute, continue-t-elle, sur un manque de confiance. Je voudrais vous reparler de la mer. Mais il reste l'embarras. Les ruisseaux avancent ; mais elle, non. Ecoutez, ne vous fâchez pas, je vous le jure, je ne songe pas à vous tromper. Elle est comme ça. Pour fort qu'elle s'agite, elle s'arrête devant un peu de sable. C'est une grande embarrassée.

Vais-je arriver, en cours d'italien, à trouver d'autres mots que mon espagnol de Neuilly ?