commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, janvier 29, 2007

Avignon de tous mes jours - un cadeau : le Rhône et Villeneuve - et sans aucun rapport, une nouvelle contribution aux Impromptus littéraires (http://impromptus.fr/dotclear/) - le thème étant : l'élan créatif - communication de soi à soi..

Je m'enfonce dans mon fauteuil, dans le noir. Je tente de disparaître, de me persuader que je ne suis pas là. Mais je sais que c'est inutile, que j'ai commis cette idiotie, venir, que Jean-Jacques m'a vue, saluée, présentée avant que je descende m'asseoir.
J'ai honte. Comment ais-je pu répondre à sa demande ? Flattée ? Il est venu me rappeler ces comédies de ma jeunesse, avec juste la petite originalité qui leur évitait un succès trop évidemment honteux, et puis la série de petits trucs, des romans disaient-ils, qui m'ont valu un petit succès avant que je me lasse, que mon vrai travail et la vie m'accaparent.

Il est arrivé - comment m'avait-il trouvée ? - dans ma douce retraite, entre chats et jardin.
Frémissant, jeune, enthousiaste, il m'a amusé. Et puis insisté : je devais lui donner quelque chose de personnel.
Et pendant des jours j'ai été heureuse avec ces trois créatures, j'ai poli, gommé ce qui me semblait un peu trop intime, et en réponse à son insistance, je lui ai envoyé ces deux actes, qu'incroyablement il a accepté avec enthousiasme. J'ai suivi de très loin ses démarches et voilà, je suis là et je les regarde, je les écoute.
J'ai honte - au début j'ai trouvé que les mots du vieillard, qui étaient, parait-il , les miens, étaient maladroits et fades à la fois. Et puis, peu à peu, je me suis voulue de plus en plus objet écrasé, absente, pas là surtout, pas concernée - parce que la jeune actrice me mettait à nu, qu'il était impossible que l'on ne comprenne pas qu'elle était moi.
Je me lève doucement, ramasse très lentement mon sac - que mes gestes soient imperceptibles, sortir pendant qu'ils ne font pas attention. Et puis je m'arrête. Cette scène entre les deux hommes. J'ai envie de bondir. Ce n'est pas possible. Ils n'ont rien compris !

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi avoir honte, rien ne le justifie

Anitta a dit…

Bel angle de prise de vue / prise de risques. Dira-t-on jamais assez la trahison que peut ressentir un auteur à voir sa vie jouée par d'autres... Peut-être, mieux que la fuite honteuse, l'abandon est-il la solution ?

Anonyme a dit…

Pas de fuite, Brigetoun, l'ombre de toi a juste failli, pas toi !

Anonyme a dit…

Cette honte revêt-t-elle un malaise intérieur ?

Brigetoun a dit…

eh ! oh! c'est pas moi !

Anonyme a dit…

peut-être que les acteurs n'étaient pas très bons

effectivement, voir jouer un truc qu'on a écrit, voir des acteurs interpréter des personnages qu'on a créés, aimés (ou non), dans lesquels on a mis une part de soi, est je le pense, difficile, ou surprenant.

A domani (forse, domani lavoro molto)

Anonyme a dit…

Grâce à Impromptus littéraires je découvre tonsite. J'ai vécu 4 ans à Villeneuve les Avignon et endant des années où j'habitais un coin reculé de l'Ariège j'ai lu Claude SIMON.
C'est dire si je suis hereux d'avoir découvert ton site!
Sur le mien je mets des nouvelles

Anonyme a dit…

Joie ou déception, dure la vie d'auteur ! peut être ai-je de la chance de ne pas savoir écrire !... mais j'aime lire.

Anonyme a dit…

Je sens qu'il y a eu une hésitation ce jour, sur le ton du billet : grave, enjoué ?

Et tu as choisi la poésie, la magie de quelques mots si bien placés qu'ils touchent au coeur. Merci infiniment...

Anonyme a dit…

quel élan Brig, cela ne va pas être facile de faire mieux...tu vois journée remplie, je fais la lecture des blogs et il est presque minuit...