intérieur éclairé et onirique, extérieur hostile. Ouateuse, réfugiée dans un rêve dénué de tout sens...
tout doux..
"tout mal chaussé, tout mal vêtu, pauvre marin d'où reviens tu ?
Madame, je reviens de guerre, tout doux.."
Papa chante, et nous regardons nos palangrottes, le long du bord de l'As, brochette d'enfants élus pour l'accompagner.
Droit de se lever tôt, de marcher vers le club, dans le jour qui se lève et les arbres qui bougeaient dans la brise de terre, avec le sac de voiles, les lignes et les appâts et de quoi nourrir la bande.
J'ai cédé à ma boulimie et englouti un morceau de pain un peu humide. Le bateau danse mollement, en travers du clapot, je regarde ma ligne qui plonge et les coquilles des petits escargots blancs écrasés pour appâter - leur légère odeur. Et j'ai mal au coeur ; ça dure ; je me plains et Papa trouve le remède : il me "fout à la patouille". J'ai un merveilleux père indigne. Je crache en frappant l'eau comme un chien.
N'importe quoi... et je me sens coupable d'avoir finalement décidé de ne pas affréter un taxi pour aller faire semblant de manger la galette républicaine (je déteste la pâte feuilletée et la frangipane mais ce n'est pas la raison, simplement un manque de motivation).