Mardi matin, mes joues ont redécouvert la sensation du froid, oubliée depuis l'hiver dernier, la place de l'Horloge était lugubre, d'une tristesse installée et les pierres du palais pleuraient laidement leur grisaille.
On nous annonçait de la neige, mais à midi le soleil saluait à nouveau les platanes de la place.
Après-midi gris, humide, soir doux - la neige ne veut pas de nous, et j'en suis bien contente. Mais aujourd'hui, en principe, la température devrait tomber en dessous de zéro.
J'ai parlé avec brio un espagnol, version Neuilly, pendant le cours d'italien, y ajoutant quelques mots d'anglais, et puis je suis entrée en hibernation ; ma vocation de paresse, longtemps réprimée, tend à occuper toute la place.

Et, simplement, je me suis émerveillée, sur le site de la Bibliothèque Nationale, devant les globes du roi soleil, commandés par le cardinal d'Estrées (belle façon de faire son intrigant) à Vincenzo Coronelli, qui s'installa à Paris pour cela - http://www.bnf.fr - les formes un peu irréelles des continents, leur personnification, les merveilles de la végétation, des populations et de la faune du monde, observées ou imaginées, sans compter ces tritons ailés portant une défense d'éléphant, les baleines, les flûtes et vaisseaux européens et les beaux chinois - et puis le globe céleste, les camaïeux bleus de créatures plus ou moins mythologiques et les petites comètes dorées - bien sûr les merveilleux piètements. Et puis j'ai presque cru que je créais des cartes avec le jeu.