Dans une matinée qui, au fil de mon avancée, se révélait moins douce que prévue, j'ai traversé une bonne part d'Avignon, pour rejoindre le "café Ségolène", vers le bout de la rue de la Carreterie, et je regrettais d'avoir remplacé ma pelure rouge par un trench que l'air, peu à peu, traversait.
A ce carrefour, petite place, le charme de cette petite "église" peinte (il y a, même si cela ne se voit pas sur la photo, un vieux endormi sur un banc, à gauche de la porte, et un bonhomme qui se penche à une fenêtre) - et le café était là.
Insatisfaite de moi, je l'étais toujours le soir, même après l'écoute de cantates de Buxtehude, beau moment dans la chapelle Saint Louis, et je me suis réfugiée derrière cette humeur maussade pour ne pas repartir entendre des lectures au Théâtre des Halles, très certainement à tort (en fait, une flemme monumentale, absolue).
Parcouru la plaquette, chez Librio, des lais de Marie de France, en version modernisée, que j'avais achetée en rentrant, en fin de matinée.
"Ce jour-là, tôt après midi,/ La dame au jardin est sortie :/ Ayant dormi, après manger,/ Elle s'en va se promener/ Toute seule avec sa suivante./ Regardant la marée montante,/ Elles voient la nef approcher/ Puis au port venir accoster/ Sans nul à bord pour la conduire ;/ La dame aussitôt veut s'enfuir ;/ Qu'elle ait grand-peur, ce n'est merveille ;/ Ni quelle en soit toute vermeille !..." mais, bien sûr, elle ne s'enfuie pas.
10 commentaires:
Je suis perplexe car j'ai l'impression que l'esprit socialiste qui est le mien s'égare dans cette campagne: trop de démagogie, mais j'admire les gens qui ont encore la force de se passionner pour la politique. Bon dimanche!
J'ecoute, pour ma part, ce si joli cantique qu'est "Sur le bonheur des justes", de Racine, dont pour ne pas faire trop long, je ne vais te citer qu'un passage :
"De quelle douleur profonde
Seront un jour pénétrés
Ces insensés, qui du monde,
Seigneur, vivent enivrés ;
Quand par une fin soudaine
Détrompés d'une ombre vaine,
Qui passe, et ne revient plus,
Leurs yeux du fond de l'abîme
Près de ton trone sublime
Verront briller tes Elus !"
Sur cette morose campagne, le fait que Madame Royal annonce que son projet sera "une sorte de Wikipédia politique" ne m'incite guère à manifester un optimisme béat...
et Bossuet ? pour la campagne j'essaie d'être assez souple pour me donner des coups de pieds dans le derrière, et pas assez pour accepter n'importe quoi
Bien courageuse brigetoun d'aller dans les cafés participatifs
"je me suis rendue coupable d'impatience "
Comme je te comprends !
Un peu comme les cafés philosophiques
ou ce sont les mêmes ? non là je rigole !
oh pas si loin
Ahhh Bossuet, si tu me prends par les sentiments...
Je crois d'ailleurs qu'il parlait de Sarkozy, en critiquant "ces prédicateurs infidèles qui ravilissent leur dignité jusqu'à faire servir au désir de plaire le ministere d'instruire, qui ne rougissent pas d'acheter des acclamations par des instructions, des paroles de flatterie, des louanges, vains aliments d'un esprit léger, Quel désordre ! Quelle indignité !"
"l'esprit du monde, c'est-à-dire l'esprit de grandeur, c'est un excès d'amour-propre, qui bien loin de penser aux autres, s'imagine qu'il n'y a que lui" du même pour le même
Pendant la campagne, lire les lais de Marie de France c'est une bonne idée pour trouver un peu de fraîcheur.
Autre chose : est-ce que cela te serait possible de développer un peu le commentaire du “je me souviens”. J’aimerais bien collecter quelques petits textes sur ce thème pour les publier sur mon blog.
Et parmi tous ces repentis, une rebelle serait la bien venue…
Amicalement.
les cantates de Buxtehude !!
magnifiques ..
elles se font rares sur les blogs
bonne soirée
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