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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, mars 30, 2007

dernière consigne de Paroles plurielles http://coumarine2.canalblog.com : un texte de moins de 2000 signes, commençant par "j'ai presque une heure d'avance" et s'inspirant de plus ou moins loin de cette photo (et c'est d'assez ou de très loin).
"jour d'été de 1941"
J'ai presque une heure d'avance - j'ai encore une longue heure devant moi, et puis cette cérémonie, tout ce temps... Je rêve - ne restent que les chaussettes et les chaussures.
Maman doit s'inquiéter de l'effet qu'elle va produire. Je rêve...
Choupie, elle, est, j'en suis sûr, un peu recueillie au milieu de l'excitation de sa soeur, de ses amies, de cette parure qu'elle croit nécessaire. J'imagine leurs rires - je rêve. Et c'est pour moi... Nous sommes un petit bloc de bonheur dans un monde bouleversé. J'ai un peu peur peut-être. Je rêve.
J'ai rêvé trop longtemps. Mes pieds - la chambre est payée, ma torpédo démarre, une place au bas de la rue qui grimpe vers la façade rose de l'église.
Le soleil est radieux. Les haies embaument. Mes vieux parents sont là. Maman me couve du regard, admirative et tendre ; elle soupire mon prénom et ses yeux se promènent sur son fils, et puis s'arrêtent : "Tu as vu tes chaussettes ?"
C'est vrai, le trou que je pensais caché dans ma chaussure apparaît sur la cheville. Alors, assis sur le trottoir, nos sabres d'uniforme posés à côté de nous, mon témoin et moi nous nous déchaussons et procédons à l'échange. Et il se relève, s'époussette, paré d'un chaussette trouée et de ma gratitude totale.
pour la tribu si elle passe, je viens de réaliser j'aurai dû mettre, si on admet une part de vérité, un jour de 1940 et non jour d'été de 1941 non ?

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah, les traitres trous dans les chaussettes!

bonne journée brigetoun

Anonyme a dit…

Chère Brig,
Bravo et quel humour !
Quelle photo !
Beau week-end en Avignon !
Bises,
Olivier

Anonyme a dit…

"S'il n'en reste qu'un, je serai celui là..."

Anonyme a dit…

sourire et hochement de tête, un souvenir, oui oui ! bon début de week end Brig !

Anonyme a dit…

Souvenir de l'été 1941 ? Ce plan rapproché de trois détenus juifs abattus au-delà de la limite interdite par les sentinelles SS du mirador de Mathausen.

"Verano 1941. Tres judios muertos a tiros (ley de fugas). Trois détenus juifs du camp de Mauthausen assassinés par les sentinelles SS. Motif invoqué : tentative de fuite. Archives des photos SS de l'été 1941."

Archives Nationales - série 88AJ/216 - (Fonds de l'Amicale nationale des déportés et familles de disparus de Mauthausen et de ses Kommandos)

Anonyme a dit…

Un petit trou à la chaussette...c'est peut-être l'annonce d'un grand jour ?

Brigetoun a dit…

en fait Gérard a raison - dans des périodes tragiques il y a des moments intimes pour les gens et il s'agit d'une tradition familiale, le "je" là est mon père et ce jour là la marine Nationale a, au moins pour le marié, évité de perdre la face.
En attendant j'étais sans connexion depuis ce matin et n'ai rien pu lire

Anonyme a dit…

C'est drôle Brigitte. J'ai regardé la photo un moment et ai imaginé ce que j'aurais pu écrire !Puis, surprise à la lecture de ton texte.. Je le préfère de loin à ce que j'avais échafaudé : moi mon histoire était triste, la tienne est rendue gaie !
Super !!!

Muse a dit…

on a souvent dans ces moments là un évènement cocasse; celui làa du rester dns les mémoires!Bonne soirée Brig!