En arrivant sur le parvis de Saint Agricole, j'ai été accueillie par une musique d'orgue. Et comme la porte de l'église était fermée, je suis restée un long moment contre le parapet, en haut des marches, écoutant en regardant les choux-fleurs, que j'ose trouver assez laids, au dessus du galbe.
Pour une époque où les manèges étaient plus décrépis mais affichaient moins une ancienneté factice, en 1946 : j'ai ri en lisant un passage d'une lettre (ce sera la seule incursion dans ce petit trésor, qui ne m'appartient pas et devant lequel je reste un peu désorientée et craintive avant de le classer et peut-être de le lire). Donc, alors, en 1946, il y avait trois soeurs : C qui avait presque qu'un an et n'était que témoin, A qui en avait deux et demi, et B âgée d'un peu moins de quatre ans. Et leur mère écrivait au père, comme toujours au loin :
"elles ont le teint frais et l'oeil clair - sont très en beauté. Bébé A. devient futée ! J'ai découvert grâce à Brigitte "la simplette" que notre numéro deux avait découvert la boite de sucre et que, lorsqu'elle en avait envie, elle savait satisfaire son envie mais bonne-âme elle en prenait chaque fois deux et en donnait un à Brigitte et celle-ci est venue candidement me remercier, d'où mon enquête et consternation de Bébé A."
et soixante et un ans après, elles n'ont pas tellement changé. A. est devenue plus honnête, une dame, mais elle est restée débrouillarde, décidée, et généreuse. Brigitte a mis toutes ses forces à être loyale, après avoir découvert que cela existait, mais continue d'être un peu simplette et de dire ce qu'il ne faut pas, mais comme le disait une bonne soeur elle est "bien honnête".
Et la pluie est venue nous retrouver en fin d'après-midi, brièvement, juste après que j'ai arrosé.
14 commentaires:
C'est beau comme tout, cette histoire de sucres ! Et vous avez l'aplomb de dire "61 ans après" comme s'il s'agissait de trois-quarts d'heure. Bravo !
Patrick, alias Berlol. Un truc n'a pas bien fonctionné dans cette chicane de blogger...
j'aurais bien aimé avoir des soeurs, et qu'elles aient presque le même âge que moi, j'ai eu 3 frères, soit bien plus âgés ou plus jeune que moi, une relation différente mais très édifiante ! bon début de semain Brig !
Chère Brigitte,
très touchante ta note !
Arrête de te rabaisser ! ça m'énerve ! ;)
Belle semaine !
Je t'embrasse,
OLIVIER
Pendant mon enfance, les manèges se tenaient le long des Remparts entre la porte St Michel et la Rue de la République, seulement 2 fois par an. Ils étaient moins rutilants que celui de la Place de l'Horloge mais "authentiques" et nous apportaient des moments de pur bonheur à essayer d'attraper le pompon! La vie change, notre ville aussi, et il faut l'accepter avec optimisme: tout n'est pas mauvais! Garde le moral!
Je ne connais qu'un Brigitte, elle est honnête et fidèle avec ses lecteurs, bonne journée.
Plutôt très cultivée pour une "simplette" et si agréable à lire. Bonne soirée.
Nous on aime bien cette Brigitte simplette. Comme Marie.l j'ai aussi 3 frères et j'aurai bien aimé avoir des soeurs moi aussi !!!
"simplette", on le disait aussi chez moi
et effectivement pour quelqu'un qui disait ce qu'il ne faut pas dire, suivant un certains nombres de critères sociaux tout à fait discutables bien sûr.
moi je n'étais pas simplette, mais "trop nerveuse", ça aussi ça en disait long!
en langage actuel on dirait hypersensible, ou un truc du genre
l'extrait de la lettre est vraiment touchant
"elles ont le teint frais et l'oeil clair" parlerait-on ainsi de ses filles aujourd'hui?
a domani!
Moi aussi, j'avais un pere voyageur... Moi aussi, je me plonge quelquefois dans les vieux télégrammes et les vieilles dépeches envoyées par ma mere a mon pere...
Je dirais comme Lancelot : nous l'aimons, Brigitte "la simplette"... La loyauté, l'honneteté, la générosité, la vivacité d'esprit, l'intelligence, voila des "défauts" qui te caractérisent assez en effet.
C'est sans doute aussi pour cela que nous sommes aussi nombreux a t'admirer.
merci mais la vivacité d'esprit, l'intelligence c'est A - la générosité je crois que c'est une manie familiale
Chez moi, les lettres disaient : "Les mioches" vont bien... nous étions quatre et jouyons aux quatre coins dans la rue... Mon père demandait comment allait le "chintoque" ? Il avait lu dans le journal du jour de ma naissance qu'un enfant sur quatre était un chinois... j'étais le quatrième de la fraterie. Cinquante et quelques années après, j'ai encore des cousines qui m'appellent "chintoque" ! Etrange mais je dois dire qu'à chaque fois que je les vois, cela me replonge, avec un certain plaisir, dans mon univers de mioche... Mes enfants ne m'appellent pas "chintoque" ! Il s'en est fallu de peu !...
Honnête, simplette... un peu hâtif et simplifié non ? Heureusement, de nos jours on évite ces dérapages qui ce sont avérés mal traités ! La franchise n'est pas un défaut, et honnête une qualité... J'ajouterais par ce billet : sincère !
Ben c'est mieux quand le vent tombe, on a pas été gaté ce weekend.
Photos jolies encore une fois, textes jolis aussi.
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