« Et maintenant ça suffit ! »
Martine a ramené ses pieds vers elle, sur le banc, et a entrepris de les masser.
Julien, assis sur le banc d’en face, l’a regardée en souriant et puis, répond : « de toute façon, on déjeune maintenant, non ? »
Il se penche et ramasse le sac de toile jaune effondré sur la terre entre eux, l’ouvre et sort des paquets qu’il pose à côté de lui , ouverts ; il trouve des tranches, fines à s’en déchirer, d’un jambon pâle et odorant, puis des bandes de jambon cru rouge foncé. Il lève les yeux vers elle et la regarde en souriant avec approbation. Et comme, à la suite, il trouve trois petit chèvres en file, un gros triangle de tome, et, dans un petit pochon de plastique, de grosses crevettes, il remarque : « tu as aimé le petit marché de la place, sous la citadelle, non ? »
Elle tend la main « passes moi une tomate, tu veux ? Dans l’autre poche »
Il sort les sacs de papier, trouve des pèches, puis des tomates et, dans le fond, des citrons allongés et d’un jaune brillant, et un dernier sac qui contient des échalotes grises qui lui semblent minables.
« Tu veux qu’on mange ça, là ? »
« C’est un petit vieux qui était assis à l’écart avec ses paniers. Il avait un joli début de barbe, ils sont forcément bons. Pour les corbeilles de ma cuisine ».
Il roule avec soin une tranche de jambon, elle se penche pour mordre dans la tomate, et, en se redressant :
« mais la cathédrale m’a épuisée. »
« Tu n’avais pas besoin de grimper dans la tour – moi j’ai aimé »
« bien sûr, tu es resté sur une chaise, jambes allongées, avec un air béat ».
« je regardais la voute, la forme des nervures le long des doubleaux ; je goûtais la fraîcheur et le calme, et j’écoutais le gars et son harmonium. C’était bien, tu sais »
« Oh j’ai entendu, c’était « ton » choral, mais je préfère la transcription sur laquelle tu t’échines à longueur de soirées »
Et, quand ils ont fini de manger, ils descendent cote à cote vers le fleuve, et s’allongent dans l’herbe.
commentaires
désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération
dimanche, avril 15, 2007
au saut du lit ce matin, ma contributions à Paroles plurielles, http://coumarine2.canalblog.com, manquant totalement d'un sens profond - défi : un texte ne dépassant pas 2000 caractères, sur l'impulsion de la double photo, commençant par "et maintenant ça suffit" et comprenant les mots, corbeille, citron et cathédrale. J'aurais sans doute dû laisser les citrons murir.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
6 commentaires:
De toute façon il falait bien un peu de musique pour égayer ce sobre déjeuner ...ou son souvenir.
merci de tes comments oui on se ressemble quelque part , j'ai bien noté que à 15 ans tu avais décidé que le bonheur n'était pas ton principal objectif, tout un peu triste que ce soit c'est tellement plus sympa que l'égoïsme du quant à soi!!mais nous choisissons si peu!.. bonne fin de dimanche..
C'est incroyable, on s'y croirait !
Il ne manquait plus que la musique...
Brigetoun, je ne sais pas si je l'ai déja dit, mais j'ai une admiration sans borne pour toi !
Tu n'as pas écrit quel est le nom de cette chorale ?
pas une chorale, un choral à l'harmonium ou, horreur, transposé au piano
Tu veux que je te dise, hé bien moi j'appelle çà un pique-nique musical.
Merci de la précision, je vois partout des chorales. Mais quelle "déformation professionnelle". :-)
Enregistrer un commentaire