Le ciel est toujours aussi gris que ma carcasse m'était pénible mercredi (excuse pour ne pas me mobiliser d'avantage ?) et je marchais mercredi en fin d'après-midi dans une brouillasse suspendue, un monde d'humidité détestable.
Pour me réchauffer les yeux une photo que je déplore. La cuisinière miniature, superbe jouet d'un riche enfant de jadis ou modèle, m'avait happée - curieux puisque je n'aimais pas les "jeux de fille" - peut-être souvenir des cuisinières, noires celles-là, de l'enfance - celle que je place, peut-être en imagination, dans la cuisine du Conquet avec les bols à anses plates, les blocs de beurre salé dont j'aimais choisir le dessin, et la fascination pour le moment où, avec un crochet, Da Lebi soulevait les anneaux et le feu que j'imaginais derrière - approcher la main dans l'attente craintive et légèrement excitée d'une éventuelle brûlure.
Ceci dit la mini cuisinière s'est refusée et ne sortent que la belle table et les bras du cabriolet. Et je leur présente mes excuses pour avoir, en saturant l'image pour que le métal se révèle presque, donné à la chaleur de leur bois une certaine vulgarité.

post-scriptum un peu avant 10 heures et mon départ aux Halles : il y avait hier dans Libération un article de la formidable grand-mère responsable, intelligente, ouverte, sensible que devient Ariane Mnouchkine. Pour les hésitants pas foncièrement de droite (surtout dure) j'en ai repris sur Autour le passage qui m'a la plus touché. Avec son style. Je lui fais de la réclame (et non à moi) et vous engage à le lire.