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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, mai 01, 2007

Découvert au petit-déjeuner lundi matin le sujet des impromptus littéraires, http://impromptus.fr/dotclear, soit un texte englobant ces mots de Rimbaud ‘j’ai embrassé l’aube d’été ». Mon esprit de contradiction, une certaine mauvaise humeur (alternant avec un espoir résolu), je ne sais, mais cela a donné :

La tâche de lueur s’est intensifiée légèrement pendant que je fermais les yeux, et une promesse de lumière y filtre insensiblement. L’air devient un peu laiteux.

Mes draps collent, m’enserrent. Et, en même temps, comme toujours à ces heures là, je frissonne.

Mon corps anticipe et craint la chaleur qui semble vouloir revenir, qui cet après-midi me frappera à travers la fenêtre, transformant mon lit en serre. Le prix à payer pour le privilège d’être plus près du ciel, ou de sa vision, pouvoir m’y abstraire.

Pour le moment nous flottons dans l’entre-deux, le silence se peuplant très graduellement. Je tourne la tête parce que la porte s’est ouverte
.
Mon infirmière de nuit préférée a vu par le hublot que j’étais éveillée ; elle entre pour un dernier bavardage. Nous parlons du trajet qui l’attend, pour retrouver son fils, de l’éventualité que le jour m’amène cette décision que j’attends : la suppression de la sonde stomacale.

Mais, malgré notre ton léger, ma mauvaise humeur persiste – et je grommelle « quelle… idiotie. Qu’a-t-il voulu dire ? »

« Quoi ? » - je montre le faux panneau faussement brodé au point de croix qui a atterri, on ne sait comment, sur le mur, et la légende « j’ai embrassé l’aube d’été ».
« Je ne sais pas, il paraît que c’est du Rimbaud »

Et je pense que cela sera jugé morbide, complaisant et assez gênant. Mais tant pis dans le trou des blogs je garde, et, si je suis parfois aussi bas que cette plante j’ai, par chance ou non, ses qualités.

Dans l'après midi j'ai rencontré ces vers d'Adonis : Je me suis lavé les mains de ma vie/ fragile comme un papillon/ j'ai réconcilié l'éternité et l'éphémère/ pour déserter les jours, pour accueillir les jours,/ les pétrir comme du pain, les purifier des rouilles/ de l'histoire et de la parole,/ pour me glisser dans leurs châles/ comme une chaleur ou un symbole...

6 commentaires:

Alcib a dit…

Dois-je comprendre, Brigetoun, que vous êtes hospitalisée ? Si c'est le cas, j'espère que ce n'est que pour un bref instant et que vous reprendrez vite vos excursions dans Avignon.
La lumière de cette aube est superbe. Et, sans du tout ramper, c'est vrai que vous êtes aussi fidèle que le lierre.

Brigetoun a dit…

non, pas hospitalisée, souvent cloitrée - mais il y a un coté réel : j'ai passé pas mal de temps dans des hopitaux il y a trois/quatre ans

Muse a dit…

malgré la douleur que cela me procure je viens te faire un coucou et chanter le mai avec toi

Anonyme a dit…

Un petit coucou en passant... à demain

Alcib a dit…

Ah, merci, Brigetoun, ça me rassure.
Je comprends qu'avec votre tempérament et votre caractère, le cloître doive vous peser lorsqu'il s'impose.
Il semble en effet que vous ayez bien réussie la transplantation de Paris à Avignon et que vous viviez bien là où vous vous êtes attachée.

Anonyme a dit…

"J’ai tendu… des chaînes d’or d’étoile à étoile", voila qui, je trouve, mais ce n'est qu'un avis personnel, illustre aussi ce passage, que j'estime fort beau.

J'ai passé quelques jours assez affreux dans un hopital ces derniers temps, mais je n'en était que le visiteur.