Mercredi matin le soleil et la douceur de l’air ont retrouvé le chemin de notre coin de pays, et la béatitude d’un garçon attablé, pour un début de matinée, sur mon chemin, nimbé par la lumière légère et dorée, m’a rendue joyeuse.
J’ai continué à m’énerver un peu des critiques contre les vacances de notre impérator pour leur coté totalement contreproductif. Le brave homme, noyé dans les difficultés, qui a voté pour lui parce qu’il lui promettait que le travail et le mérite lui ouvrirait le monde, et qui croit que c’est vrai, la brave femme qui a pour rêve suprême ce qu’elle voit, je crois, dans Gala (je n’ai jamais feuilleté ce journal que dans des salles d’attente et sans lunettes, cela va très vite), vivent ces moments par procuration et prennent les critiques pour du mépris à eux adressés.
Saut de chat - m’abstrayant, j’ai rencontré ma région, à une époque où la religion dominante n’était sans doute pas si éloignée de l’intolérance cruelle que l’on attribue maintenant aux autres, comme preuve de leur différence, chez Monsieur de Voltaire, dans son histoire des parlements, avant qu’il en vienne au Parlement de Toulouse et à l’affaire Calas
« il y avait sur les confins de la Provence et du comtat d’Avignon des restes de ces anciens Vaudois et Albigeois ….. Ces peuples habitaient vingt-deux bourgs, dans des vallées entourées de montagnes peu fréquentées, qui les rendaient presqu’inconnus au reste du monde. Ils cultivaient ces déserts depuis plus de deux cents ans, et les avaient rendus fertiles. Le véridique président De Thou, qui fut l’un des juges de l’affaire dont nous parlons, rends justice à l’innocence de leur vie laborieuse ; il les peint « patients dans les plus grands travaux, justes, sobres, ayant les procès en horreur, libéraux envers les pauvres, payant les tributs avec allégresse, n’ayant jamais fait attendre leurs seigneurs pour leurs rentes, assidus aux prières, ignorant toute espèces de corruption, mais ne se prosternant pas devant des images, ne fesant (agréable ces fautes d’orthographes impunissables puisqu’anciennes) point le signe de la croix, et quand il tonnait, se bornant à lever les yeux au ciel, etc. »
Le vice-légat d’Avignon et le cardinal de Tournon résolurent d’exterminer ces infortunés… »
Bon, avec l’accord de François 1er et par l’action du baron d’Oppède, premier président du Parlement de Provence, ce fut fait, pour la grande douleur de Mérindol et de Cabrières.
Pour ce genre de croisade et pour le plaisir de te lire, il te sera pardonné frère Voltaire ta conception du bonheur des travailleurs telle qu’on la trouve parfois dans tes lettres – et en considération de ton siècle.
Pour quelques semaines, le soleil pénètre dans ma cour et saluait les plantes rescapées, sauvées par leur entêtement de mon traitement de cheval, et l’unique fleur de géranium qui s’est haussée de toute sa sève vers la lumière. Et j’écoutais, en repassant, une émission sur l’incendie des Belles Lettres et m’étonnais, à nouveau, de l’indifférence qui l'avait entouré.
Et j’avais oublié, comme beaucoup, que c’était la fête de l’Europe.
12 commentaires:
il est vrai que le soleil rend la vie plus agréable... pour l'instant il fait défaut chez moi, mais demain est un autre jour et je l'espère chaque matin.
Bonne journée Brig !
Un joli coin bien éclairé par le soleil qui ne va pas tarder à se faire chaud..et toujours le plaisir de te lire. Bonne journée.
Départ samedi à l'aube pour une région que tu connais la Corse, au retour surement des images qui te parleront
l'ascèse des Parfaits m'a toujours étonnés, quant à leurs frères ne les appelait-on pas bons hommes?
du soleil pour tous!!!
J'admire ton érudition et la finesse de tes mots; déjà dit mais parce que c'est vrai. Oui le soleil enjolive la grisaille, bon après-midi.
L'affaire Calas!... voilà qui fait vibrer mon petit reste de fibre parpaillote! Salut à vous Brig!
L'incendie des Belles Lettres, je m'en souviens fort bien. Les millions d'ouvrages disparus...
L'affaire Calas. Belle preuve de courage...
je suis moi aussi agacée par toutes ces critiques du voyage de Sarko.
l'arbre qui cache la forêt, ou la politique par le trou de la serrure...au choix
que le soleil récompense ton petit géranium!!
Un petit mot, en plus, en passant: tu as parlé de plan "marketing" =marchandage, pour un profit personnel ? , je comprends bien on ne se vend pas, mais une sratégie est parfois ce qu'il reste pour éviter le pire , je sais aussi que le pire arrive souvent quand même , c'est un choix hasardeux un grand risque à courir... , l'intransigence aussi , non??
micheline je ne sais pas quand j'ai dit ça. Mais il ne s'agissait pas de ne pas se vendre (travailler ce n'est pas autre chose) ni d'être intransigeant (je me bats comme je peux contre mes amis qui le sont et oublient le but) mais du fait que manipuler les gens est passablement indigne et ne saurait permettre une véritable adhésion (du moins je suppose puisque je ne vois pas à quoi tu te réfères).
Est ce pour cela que je n'aurais pas été capable de faire de la politique ?
Malheureusement, plutôt que de préparer un terrain favorable pour les législatives, les socialistes ne savent rien faire d'autre que d'entretenir une polémique dont il se sortira habillement. Ils feraient mieux de se concentrer sur l'essentiel.
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