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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juin 12, 2007

La consigne des impromptus littéraire http://impromptus.fr/dotclear était un texte commençant par ces jolis mots, un rien consensuel, Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et comme je suis ce que je suis, surtout actuellement, ce n’importe quoi :


- Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et coule et coulera toujours.
- Et ton cœur, et mon cœur….
A s’est arrêté et se retourne vers B, mais il est si charmant, là, devant elle, qu’elle ne peut que lui sourire
- Que dis tu ?
- rien…
- les hommes ont toujours bâti des ponts, ou voulu le faire…
- et ton cœur et mon cœur…
- zut ! Et ils ont, pour cela créé la science, des techniques raffinées et de la beauté.
- et ton cœur et mon cœur…
- Tu m’agaces.
Et pendant qu’ils échangent des mots, ou s’amusent de leur vacuité, pour que le temps, lui aussi, passe, pour franchir l’espace entre cette journée et la nuit qui s’annonce, ou par dessus leurs deux esprits occupés ailleurs, le petit chien lèche une flaque à la lisière du chemin, et C, qui s’ennuie, se penche, caresse et goûte la rudesse polie des belles pierres du pont que le soleil dore encore, et plonge ses yeux dans la coulée grise, devant lui, entre les rangées d’arbres. Lui vient un désir que cette générosité de la nature et la permanence de l’ouvrage ne soient pas mis à mal. Il est comme ça C, il ne peut s’empêcher de philosopher, et il en est très fier, alors il attend que B cesse de faire l’idiot.

En fin d’après midi des torrents d’eau ont fait un vacarme dans ma cour, et dans les tuyaux à côté de ma table, couvrant les voix de dignes parlementaires qui évoquaient avec componction le cumul des mandats, les lampes faséyaient, j’imaginais l’eau avançant une langue sur le carrelage de la cuisine, et je suis retrouvée clapotant dans deux centimètres d’eau. Alors j’ai tout éteint, j’ai fermé la porte fenêtre et, pendant deux heures, j’ai épongé. Ensuite j’étais dans l’odeur de la terre mouillée et du tapis et du rideau essayant de sécher.

Bon, le pont est assez mal choisi, mais prolongeons le en esprit. Et puis, un rappel de la lumière de midi.

Et je le dis tout de suite «que d’eau, que d’eau »

10 commentaires:

marie.l a dit…

les ponts ne sont pas toujours d'or ni de soie, mais tes mots pourvoient à une traversée bien plus qu'agréable. Bonne journée Brig !

Anonyme a dit…

Bien vu le pont, le bruit de l'eau t'a sauvé d'un certain vacarme médiatique ! Tant mieux, bonne journée

Anonyme a dit…

Ayant connu les inondations à Avignon pdt toute mon enfance je compatis et ima gine le découragement qd il faut se mettre à éponger. Courage! Le mistral naissant sèchera tout.

Anonyme a dit…

B aime C, ? ABC le voile !

tanette a dit…

Compatis, pas facile et démoralisant d'éponger 2cm d'eau, on a l'impression que plus on en sort et plus il y en a. Espère le soleil revenu sécher tout ça aujourd'hui.

FalconHill a dit…

Heureusement qu'aprés la pluie, on a re-eu un beau soleil. Ca pleuvait hier... Pas longtemps, mais fort.

Joli texte et jolies photos.

Anonyme a dit…

Ma chère Brigitte,
J'espère que tu n'as pas trop de dégâts. Je pense à toi fort !
Tu parles de pont, moi aussi aujourd'hui.
Ton texte est merveilleux ! en plus, tu évoques la vacuité. Là chapeau ! un terme de bouddhisme, je suis impressionné !
Courage de tout coeur !
Olivier

Anonyme a dit…

Pas du tout n'importe quoi, mais un moment de poésie, de finesse...

baci

Muse a dit…

jolie ritournelle...Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc

Anonyme a dit…

Tiens, il me semblait avoir fait une allusion au balcon à la "Mon Oncle" (du film "Mon Oncle" de Jacques Tati). J'ai du avoir eu envie de l'écrire et ne pas l'avoir fait... Rien de grave mais pas surmenage...