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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, juillet 26, 2007

Mon marchand de tabac préféré, rue Saint Agricol, est fermé mais aux Halles, où j’ai pu aller mercredi matin, les deux poissonniers et tous les étals sont encore en activité au moins pour quelques jours.
En marchant, et en croisant des groupes, je pensais que les jeunes festivaliers étaient remplacés par les troupeaux cornaqués de mon âge, sourire, appareils photo et bonne volonté en bandoulière, chapeaux de paille et bobs en tête. Et puis j’ai été démentie (non seulement d’âge tende, mais sans doute comme moi régionaux de l’étape et riches d’attente)
La chaleur très modérée cette année me permet de profiter de la cour et avec mon café je me promenais dans un recueil de la fin de Char (1964-1975) , pioché dans la pile ramenée de la FNAC lundi, parce que je l’avais retrouvé, à travers un beau texte sur La Tour, et l’exposition en cours à la Bnf (il faut que j’aille voir celle sur ses amis à la Livrée Cecano à défaut de pouvoir me propulser à l’Isle sur la Sorgue), sur http://blog.lignesdefuite.fr. - « Le Nu perdu » très hétérogène dans lequel j’ai trouvé, en plus de La Tour et de la lumière (là aussi), de l’amour, de l’hiver etc… dans « aromates chasseurs » :
« pontonniers
Il faut deux rivages à la vérité : l’un pour notre aller, l’autre pour son retour. Des chemins qui boivent leurs brouillards. Qui gardent intacts nos rires heureux. Qui, brisés, soient encore salvateurs pour nos cadets nageant en eaux glacées ».
et, ne sais pourquoi, l’ai coché.

Suis partie en fin d’après-midi vers le Théâtre des Corps Saints (petit et sympathique) pour voir Hiver de Zinnie Harris, mis en scène par Alexis Michalik (impeccablement avec de tous petits moyens, une structure rigoureuse et fluide).
Résumé, ou plutôt schéma de départ, sur le programme
« Le soleil d’hiver. La guerre. La famine.
Maud troque une carcasse de cheval contre le petit fils du vieux Léonard. Elle gagne un enfant muet pour remplacer l’enfant-soldat qu’elle a perdu. Le petit gagne la carcasse à dévorer.. Le grand père ne gagne rien.
Le colporteur, le messager, délivre la nouvelle de la fin de la guerre.
Quand Grenville donné pour mort, revient du front au bout de dix ans, il retrouve une femme et un fils. Mais qui sont vraiment ce fils muet et cette Maud…
Une pièce sur l’identité, l’amour et la guerre
».
La parenté avec ou l’influence de Bond est au début frappante, mais comme socle, à une petite musique moins désespérée. La pièce est plus riche qu’il ne semble, comme souvent, à la lecture du thème, et charrie assez bien ce « un peu trop », reste de la jeunesse de l’auteur. Elle est publiée à l’avant-scène théâtre. Ne sais si elle se passe du jeu des acteurs qui sont tous très bons (spécialement Blandine Pélissier qui joue Maud, mais sans doute surtout parce que c’est le rôle pivot).
Un extrait d’une autre pièce de Zinnie Harris « plus loin que loin »
« Fini de ramasser les coquillages
C’est cinéma le dimanche
puis les parapluies.
Fini de bêcher les carrés
C’est voyager en train puis prendre des bains
Puis manger des framboises
Puis regarder les arbres
»
La place des Corps saints était aimable, peuplée sans excès, bienveillante, quand je suis sortie, et nous étions heureux, mais j’ai du abandonner mon envie d’une courte lecture sous les arbres et le soir tombant dans le jardin de Sainte Claire, dont j’ai très envie : « Carmelle ou la déraison d’être » de Vincent Macaigne. Un autre jour ? Là, j’étais bien contente de trouver mon coin de rue.

9 commentaires:

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

J'admire ton énergie d'aller voir, pièce après pièce! mais je te comprends bien!

Anonyme a dit…

Vers 1050, l'Église d'Avignon, dans son martyrologe, gardait le souvenir de Saint Agricol qui avait été "son glorieux évêque" et qui s'était rendu illustre "par le nombre de ses vertus et de ses miracles". Fasse St Agricol que le débit de tabac ne soit plus votre "préféré"!... Très jolies les photos, dommage que les ombres n'en fassent pas !

FalconHill a dit…

Superbe ces halles. J'aime beaucoup. Y avait aussi des Halles à StQuentin en Picardie, mais elles ne valaient pas celles d'Avignon.

Bonne journée (il va faire beau, tu feras de jolies photos, youpi :) )

Muse a dit…

Et encore ce Char partagé, comme tant d'autres choses.Plaisir de venir lire tes ressentis. Je te souhaite une bellejournée ensoleillée

marie.l a dit…

plaisir de lire Char avant d'aller "terrasser" pour un p'tit crème sous un soleil enfin revenu.
Prends soin de toi Brig, bonne journée !

Anonyme a dit…

Fume plutôt le poisson que la cigarette, depuis le temps que je te le dis......

Anonyme a dit…

Comme c'est beau brigetoun quelle sensibilité quelle poèsie quelle culture. Je pense que Gérard a raison Cordialement à toi Alain

Brigetoun a dit…

excessif et je vais me faire eng... mais merci de ton amitié

Anonyme a dit…

Etonnante photo que cette dernière facade où les lignes se marient très harmonieusement!
Bonne nuit!

Sylvain