Cour de Saint Charles, des camarades retrouvés, des têtes connues, des interventions intelligentes (mais pas toujours appliquées me dictait ma rancune contre Fisbach, pendant que le soleil m’atteignait et commençait à me saper sur mon muret de pierre, car inviter le public à assister à la vie des acteurs, même si on baptise cela participer, ne remplace pas une réflexion sur le sens, et la seule façon de transmettre le goût des feuillets d’Hypnos, lorsqu’on juge que cela est quasiment impossible, n’est pas d’y plaquer des gadgets, mais de s’abstenir). Nécessité d’offrir une alternative à l’imaginaire navrant qui est une des causes des défaites récentes. Saisir la chance donnée d’en persuader les politiques, au moins cela. Il faut que je tente de mettre au net mes bouts de notes sur « autour » mais j’en suis incapable actuellement, ne peux qu’engranger et digérer, lorsque cela me semble le mériter, un peu des richesses qui bruissent dans Avignon.
Mais malgré l’intelligence de ce que disait Prochasson, avant le débat qui semblait prometteur, mon animalité m’a chassée vers l’Ecole d’art
Débat encore, au public plus jeune, dans la cour. Je l’ai effleuré pour m’attarder dans la fraicheur de la salle tapissée des dessins de Valère Novarina.
dans les deux salles consacrées à « Klaus Mann et la France » à l’occasion de la pièce inspirée par « Méfisto », des photos anciennes et des bouts de phrase comme « pourquoi tombe-t-on amoureux de cette ville ? (Paris) pour le parfum d’anis, de vin rouge et de Coty dans les petits bistrots, et pour la touchante élégance avec laquelle certains restaurants et certains cabarets, semblables à de belles femmes fanées, nous accueillent. » ou, à propos de Méfisto ; « ce livre… est contre le carriériste, contre l’intellectuel allemand qui a vendu et trahi l’esprit.. » Un peu déroutée par l’impasse faite, m’a-t-il semblé, sur son rapport fasciné et douloureux à la drogue qui, pour le peu que j’en ai lu (Speed, Méfisto oublié, et le journal en Amérique et dans l’Europe se préparant à la guerre) et aimé, me semble imprégner ses écrits et contribuer, avec sa réelle et discrète bonté, l’amour familial et ses tensions, à un degré peut-être moindre l’homosexualité et, toujours, le désespoir devant la déroute de l’esprit à laquelle il assistait, à ce bouquet un peu chaotique qui m’émeut.
Terminé par les photos de Nabil Boutros autour de Dieudonné Niangouna, et retour, avec toujours mon problème chaussures.
Après midi cotonneuse. Je suis navrée de tout ce que j’ignore, mais ne peux en assumer d’avantage.
En écoutant les débats à l’assemblée (et le refrain : c’est bien, parce que les français ont élu le président pour cela), en arrosant, en nettoyant, je tentais de me mettre en état de partir au cloître des carmes pour le Richard III de Peter Verhelst mis en scène par Ludovic Lagarde (avec une très réelle envie).
Petit déplaisir, ces jours ci, de croire trouver une certaine justesse à un article, lu la semaine dernière dans la Provence, sur la présence policière cette année, et la surveillance des attroupements et parades (les pauvres, comment trient-ils ?). Va-t-on aseptiser et tuer le festival ? La ville me semble moins électrique. Ou est-ce moi ?
mais bien sûr mon appareil n'était pas prêt quand je les rencontrais, alors la descente du soir, la rue Carnot ou Avignon telle qu'en elle même, et le regard vers le haut pour s'abstraire de la cohue de l'entrée.
Dans le programme : « Autour du personnage ambivalent de Richard, héros séducteur et répulsif à la fois, Peter Verhelst donne surtout la parole aux femmes, laissant à une voix off, messager ou chœur antique, le soin de raconter les péripéties historiques qui se déroulent hors scène »
En fait un plaisir total. Théâtralissime. Dans la nuit du cloître un petit podium et deux arcs rouge. La voix superbe parce que s’élevant doucement, avec des graves, de Anne Bellec, qui joue la Duchesse, mère de Richard, revivant cette naissance refusée. Tout s’enchaine. Des costumes noirs ou bleu clair pour Richard, brillants, un peu comme le papier glacé des revues des têtes couronnées, et la robe renaissance, opulente et très noire de la reine Elisabeth, sa voix amplifiée et raucifiée (n’existe pas, tant pis) par le travail sur le son, ce qui se retrouvera à des moments clés. Solennité distinguée et brusques déchainements. Un texte très écrit, très structuré, mélange de prose et de vers, avec peut être une ou deux facilités dans la reprise de phrases entendues dans notre contemporain. Laurent Poitrenaux qui, sans difformité physique caricaturale, porte la monstruosité, la violence, l’énigme vertigineuse du personnage, Pierre Baux, Buckingham cauteleux sans excès, et tous les acteurs. Les différents niveaux entre la politique et les sentiments. Et le formidable rôle de la Duchesse - le lien sous jacent et persistant de la mère et du fils.
4 commentaires:
encore de très jolies photos, j'aime particulièrement celle de la tombée de la nuit et sa traîne de nuages orangés.
Que la marche d'aujourd'hui ne soit pas trop difficile, vu la chaleur qui plombe déjà nos cieux.
Tes sorties sont de véritables parcours du combattant. Ton avant dernière photo...c'est ce qu'on appelle l'art dans la rue ?
Bonne journée et bon courage à tes pieds pour affronter la chaleur et les rues de la ville.
Tiens, j'ai mon ORL qui est juste à coté de cette école.
Photos encore superbes.
Bonne journée et bon courage, il fait chaud
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