Une énorme platée de pates et de sauces pour se refaire, et dans le soleil de la cour, avant qu’il ne s’échappe, en laissant murir en moi le courage du repassage, plaisir de Char quand il dit en mineur.
« Lenteur qui butine, éparse lenteur,
Lenteur qui s’obstine, tiède contre moi.
Etres que nous chérissons, nous vous aimons dans le meilleur comme dans l’injustice de vous-mêmes, hasardeusement, tels de cahotants papillons… »
« Quand nous cessons de nous gravir, notre passé est cette chose immonde ou cristalline qui n’a jamais eu lieu…. »
« En retenant sa salive, en se taillant un chalumeau dans le tuyau d’un froid roseau, on deviendrait dune à écouter la mer » (trois fragments de volets tirés fendus)
ou, plus tendrement grave, quelques années auparavant, « redoublement »
« Sur la médiane du soir, le branle intermittent, le môle éclairé d’une darse, et son refus de sommeil.
Le visage de la mort et les paroles de l’amour : la couche d’une plage sans fin avec des vagues y précipitant des galets – sans fin. Et la pluie apeurée faisant pont, pour ne pas apaiser »
« Lenteur qui butine, éparse lenteur,
Lenteur qui s’obstine, tiède contre moi.
Etres que nous chérissons, nous vous aimons dans le meilleur comme dans l’injustice de vous-mêmes, hasardeusement, tels de cahotants papillons… »
« Quand nous cessons de nous gravir, notre passé est cette chose immonde ou cristalline qui n’a jamais eu lieu…. »
« En retenant sa salive, en se taillant un chalumeau dans le tuyau d’un froid roseau, on deviendrait dune à écouter la mer » (trois fragments de volets tirés fendus)
ou, plus tendrement grave, quelques années auparavant, « redoublement »
« Sur la médiane du soir, le branle intermittent, le môle éclairé d’une darse, et son refus de sommeil.
Le visage de la mort et les paroles de l’amour : la couche d’une plage sans fin avec des vagues y précipitant des galets – sans fin. Et la pluie apeurée faisant pont, pour ne pas apaiser »
Et, pour matérialiser l’été, le bruit des haubans au crépuscule sur un quai endormi est peu à peu remplacé pour moi (à Paris je ne le connaissais qu’au changement de population dans le métro et aux jérémiades sur la chaleur) par la buée qui rafraichit mon front, et l’impossibilité de lire et de distinguer plus que la masse des meubles quand je passe de la lumière de la cour à la pénombre tiède de mon antre.
J’ai tout de même sorti le tas à repasser, et le fer, et puis mes yeux s’étant habitués, je les ai regardés, considérés, et j’ai repris Beckett et l’ »innommable » et cela qui me plait : « Ah mais un petit filet de voix d’homme forcé, pour murmurer ce que leur humanité suffoque, aux oubliettes, garrotté, au secret, au supplice, un petit halètement de condamné à vivre, pour balbutier ce que c’est que d’avoir à célébrer la relégation, attention. Pah, ils sont tranquilles, je suis emmuré de leurs vociférations, personne ne saura jamais ce que je suis, personne ne me l’entendra dire, même si je le dis, et je ne le dirai pas, je ne pourrai pas, je n’ai que leur langage à eux, si, si, je le dirai peut être, même dans leur langage à eux, pour moi seul, pour ne pas avoir vécu en vain, et puis pour pouvoir me taire, si c’est ça qui donne le droit au silence, et rien n’est moins sûr, c’est eux qui détiennent le silence, qui décident du silence… ». Pensé que cet humilié ou nié, ou travesti par eux, avait encore de l’importance s’il devait quérir le droit au silence.
J’ai tout de même sorti le tas à repasser, et le fer, et puis mes yeux s’étant habitués, je les ai regardés, considérés, et j’ai repris Beckett et l’ »innommable » et cela qui me plait : « Ah mais un petit filet de voix d’homme forcé, pour murmurer ce que leur humanité suffoque, aux oubliettes, garrotté, au secret, au supplice, un petit halètement de condamné à vivre, pour balbutier ce que c’est que d’avoir à célébrer la relégation, attention. Pah, ils sont tranquilles, je suis emmuré de leurs vociférations, personne ne saura jamais ce que je suis, personne ne me l’entendra dire, même si je le dis, et je ne le dirai pas, je ne pourrai pas, je n’ai que leur langage à eux, si, si, je le dirai peut être, même dans leur langage à eux, pour moi seul, pour ne pas avoir vécu en vain, et puis pour pouvoir me taire, si c’est ça qui donne le droit au silence, et rien n’est moins sûr, c’est eux qui détiennent le silence, qui décident du silence… ». Pensé que cet humilié ou nié, ou travesti par eux, avait encore de l’importance s’il devait quérir le droit au silence.
Mes plantes ont peut être décidé d’avoir leur voix, leur mode d’être, qui n’est pas celui qui leur est fixé.
Et un peu avant huit heures, quand je suis allé vider ma corbeille à papiers, la lumière, en quittant les pierres, en faisait ressortir tous les défauts, comme une crasse des âges, ou des échappements d’autos.
6 commentaires:
Elle est bien fleurie ta terrasse même si tes plantes ne te satisfont pas pleinement. La première photo est celle du gardénia un peu baroque, alors ! Des géraniums un kalanloe jaune, par contre je n'ai pas su identifier les bleues...
Les vieilles pierre de la cité, elles, auraient bien besoin de quelques géraniums suspendus pour cacher leur noirceur.
du plus bel effet le gardénia ! tes plantes ont bien décidé Brig, pourquoi toujours suivre un mode d'être "fixé", il faut exister plus encore que vivre ! bon lundi !
Je suis embeté avec mes plantes et mes fleurs : il faudrait que je les innonde pour qu'elles aient de la couleur et de la vie... Là, elles sont jaunes, et pas trés mignones... Peut être les cyprés qui pompent tout.
Sinon pour le Cardinal Lustiger, ça fait un peu une série de noms qui disparaissent... J'ai l'impression que l'écoute d'RTL dans ma voiture le matin ammene toujours un lot de pas jolies nouvelles...
Bonne semaine (belles photos encore)
ne pas me dénoncer au Préfet, quoique je crois que nous ne sommes pas concernés par les limitations, et puis j'inonde vers 20 heures
... et elles ne sont pas les seules à chercher l'eau. Chaleur parfois étouffantes et eau toujours aussi fraîche!
Un monde à part les plantes ! Et surtout mystérieux (pour moi en tout cas). Amitiés.
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