Les bienfaits de Toulon se font enfin sentir – un rien de poids en plus, une fermeté plus grande dans la marche, un cœur quasi en place – je suis donc partie dans les rues, dimanche matin, voir si le soleil, qui ne descend plus dans ma cour, était effectivement revenu.
Et il était là, avec une réelle douceur de l’air, même pour moi.
Après avoir acheté un journal, et pensé paresseusement que ce serait bien d’aller à Montfavet pour le second jour de la fête des foins, j’ai passé une tête sur mon chemin au Musée lapidaire et j’ai retrouvé le taureau qui me manquait samedi. Ce cher idiot d’Hercule l’avait emporté sur son dos.

Pour rester dans les créatures fortes et sympathiques, mais gentiment gaffeuses, j’ai rencontré sur le chemin du retour un éléphant qui piétinait avec tant d’enthousiasme quelques pauvres vieux livres qu’ils se sont presqu’effacés de ma photo.

Mais la matinée avançant, le bleu du ciel a légèrement pali, amenant une vraie chaleur, et le capturant avec joie, j’ai enfin trouvé une génoise dans cette ville où les nobles demeures la dédaignent et la remplacent par des corniches soigneusement dessinées. Retour des manches courtes et du visage tendu vers le soleil dans ma cour.

Le soir, à nouveau, enfin, le toucher de la chaleur sur mes bras, sa présence - presque toutes les tables de la place Crillon étaient occupées par des silhouettes renversées dans leurs fauteuils, bras nus ou manches retroussées, dans l’attente béate de leur diner.
J’ai profité du reste de lumière dans ma cour, nez dans « le captif amoureux » :
« Il était absence réelle de foi donc émerveillement, mais laïque peut-être, devant la beauté et la bonté du monde.. » et puis je suis rentrée retrouver l’électricité.