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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, août 25, 2007

Passez votre chemin – petit jeu désabusé pour ma seule distraction pendant une envie de sieste sans pouvoir dormir (avec une légère triche, cela devrait être plus long et englober des livres déjà évoqués, des policiers d’anglaises, des poèmes et d’autres Wodehouse - j’ai plus d’envies que ne peuvent le supporter mes yeux, et Genet et Sand sont toujours là)
Au second réveil, le bout de ciel qui surplombe ma cour était bleu pale – vers 10 heures, comme j’allais à la poste quérir des chandails et des livres et envoyer mes « merci-de-château », il avait une belle teinte – que des nuages commençaient à gêner pendant que je me cherchais une faim, vers une heure.

Et puis ce fut un blanc sans lumière au moment du café. En baillant un peu, ou en essayant, recherche de ciels (pas de cieux), au hasard, ou presque, des livres qui trainent hors faux rangement, juste finis, en cours ou en projet.
« Dans quelques heures les étoiles s’éteindront et au dessus de nous s’embrasera la sphère de feu. Et de nouveau nous crèverons, comme des scarabées embrochés sur des épingles » Boulgakov (écrits sur des manchettes) – extrêmement peu de cieux chez lui.
« Le ciel était d’une telle limpidité que le regard semblait se porter aux limites… de l’univers ! Un paysage de montagne… » Goudineau (l’enquête de Lucius Valérius Priscus) – seul intérêt : pour débusquer ce ciel, j’ai du feuilleter assez longtemps le livre et le humer.

« On n’est vraiment bien que quand on tombe. En l’air, à 3000 mètres en l’air, on passe quelques secondes délicieuses. Même on est si bien que l’on ne se sent pas particulièrement bien. Simplement on est bien… » Michaux (idées de traverse). Dommage, c’est un ciel où nous ne pouvons demeurer, et la chute ne me dit rien, à moi.
« Se reprenant ils déterrèrent des montagnes et les propulsèrent par milliers vers le ciel. Du haut du ciel, comme une pluie de grêle gigantesque, elles retombèrent sur les dieux… » Martin Ambara (l’épique des héroïques) – je l’aime bien celui là mais je me refuse à aller à sa recherche chez Hésiode, et je continue dans la pile.

" Vers cinq heures, les nuages sont devenus jaune sale ; des brins de soleil se glissaient entre les paquets cireux. Ils ont fini par les écarter et pendant une heure à peu près, nous avons eu la plus belle éclaircie qui soit : un champ de pastel au fond d’un trou de nuées rondes, épaisses comme des rocs… » Jean-Christophe Rufin (Asmara et les causes perdues) – mais au dessus de moi c’était un voile sans trou.
En feuilletant, j’attendais que mes cheveux sèchent, debout à coté des plantes, en levant de temps en temps le nez vers le blanc gris, son coin un peu jauni qui cachait le soleil et le vague anneau bleui autour.

« Tout arriva très vite, parce que le ciel est parfois très pressé. Quelque chose se déchira dans l’air, les nuages déchainèrent leur violence…. » Sepùlveda (rendez-vous d’amour…) et zut !
« Ciel. Miroir de perfection. Sur ce miroir tout au fond, c’est comme si je voyais une porte s’ouvrir. Il était clair, elle était encore plus claire.
Pas de clochers. Mais, dans toute l’étendue, l’heure de l’éternité qui bat dans des cages de buée »
Philippe Jaccottet (paysages avec figures absentes) – ça va mieux.

" Le soleil du matin baignait d’une lumière ambrée le château de Blandings, caressant de ses rayons revigorants les murs couverts de lierre, les vastes étendues de verdure, les jardins… Il luisait sur les plis que faisait le fond de culotte d’Angus Mac Allister, jardinier en chef… » Wodehouse (la citrouille a besoin de vous).
Bravo aux patients, et pardon. Et, le soir, le ciel était d’un bleu ravissant.
PS : parce que je viens de l'entendre, d'une belle voix, parler de son oeuvre, de son amitié pour André du Bouchet et de l'injustice des poètes avec le Char d'avant 1975, un peu de Jacques Dupin
"Un envol éclaté de palombes. Une théorie de chenilles noires. Un coassement de grenouilles dans l'herbe étirée de l'enfance. Un râle d'eau. Le feulement de la boue. Souffle long, griffes rétractées" - sans rapport, parce que j'aime bien.

5 commentaires:

Rosie a dit…

Superbes tes photos et quel plaisir de te lire.

Bon week-end de ta p'tite cousine du Québec.

tanette a dit…

Toi qui dis ne pas connaître les fleurs, tu en as de bien belles sur ta terrasse, je parie pour un bougainvillée sur la dernière photo. Bon week-end sous un ciel bien bleu.

marie.l a dit…

j'admire, une fois de plus, ta capacité de lecture ... les ciels de lit me sont plus souvent utiles que ceux de tes si belles photos, mais au diable les plaintes et autres gémissements, pas de mise, je n'aime pas, donc... allons gaiement "terrasser" encore un peu en profitant du ciel bleu présent et du soleil qui l'irradie !
bon début de we Brig !

Anonyme a dit…

Du coq à l'âne... "j'aime l'âne si doux..."

Anonyme a dit…

Me dis à vous lire que les lectures sont comme le ciel, si divers dans la simplicité unie, par tous les temps des mots et des lumières...