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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, septembre 07, 2007

Je croyais que le mitral, s’il était toujours là , avait beaucoup perdu de sa virulence, s’était fait banal vent, et j’ai eu envie d’aller au moins, hors de l’abri des remparts, jusqu’au Rhône, et si j’arrivais à forcer ma carcasse, pour la sortir de sa dolence, jusqu’à l’île. Ben oui, plus faible disait-on (moins de 100 km/heure) mais je n’ai pu arriver que jusqu’à la route, et pendant que je cherchais le gué pour franchir l’espace où les voitures auraient foncé si elles avaient été là, une belle succession de rafales nous est tombée dessus. Une mère s’est cramponnée à son enfant, et j’ai empoigné la rambarde, pour éviter la chute. A un moment d’accalmie pris une photo qui ne rend pas cette force devant laquelle j’ai renoncé, regagnant l’ouverture des remparts en zigzagant, devenue faible jouet devant son élan vers le sud.
Dans mon calme, repassage fini, je vaguais et j’ai feuilleté, brusque envie, le catalogue de l’exposition de 1988 au Centre Pompidou sur « le dernier Picasso », y retrouvant quelques reproductions correspondant à ce qui m’en était resté : le formidable érotisme de cette œuvre de vieillard. Et puis, ce que je pense n’avoir jamais fait auparavant, j’ai parcouru le texte de Marie-Laure Bernadac, et j’y ai retrouvé le choc, le souvenir émerveillé de l’exposition, lors de l’un de ces festivals de ma jeunesse dont le souvenir m’a décidée à me garer dans cette ville, au palais des Papes, en 1970 ou 1972, je ne sais plus.
« Passées inaperçues aux yeux d’une génération d’obédience strictement formaliste et post-matissienne, violemment critiquées par certains et louées seulement par quelques admirateurs inconditionnels, elles se révèlent aujourd’hui, par rapport au contexte artistique contemporain (Brigetoun : ma légèreté naturelle ne comprendra jamais en quoi le goût que l’on a pour un peintre, la familiarité même que l’on peut se croire avec sa démarche, doit interdire l’admiration devant une autre œuvre) dans toute leur richesse, leur nouveauté, leur audace…. Un accrochage en hauteur et par séries, des tableaux sans cadre, une mascarade exubérante et colorée d’hommes à l’épée, de couples, de femmes nues, et de portraits graves, défilant en rang serré sur les murs nus de la chapelle (dans mon souvenir : du grand tinel) comme des ex-voto sacrilèges, constituent le Jugement dernier du vieux Picasso. Une peinture « pleine de bruits et de fureur » dans laquelle tout bouge et résonne, renvoyant d’une toile à l’autre, les cliquètements des sabres, le panache des plumes, la torsion des corps, l’hallucination des regards, la stridence de la couleur, la frénésie de la touche…. en fait la source de nouvelles potentialités picturales… »

Je suis désolée des images, tentatives de photographies d’illustrations du catalogue. M’en est resté, en dehors de toute compétence critique, et au-delà de mon goût réel pour la souplesse, l’invention de la touche et l’équilibre toujours parfait de chaque toile, une vénération qui tient de celle que, primitive que je suis, je pourrais avoir devant une force naturelle.Ce qui ne m’a pas empêchée d’aimer des peintures fort différentes de celles-là (le cher homme passant dans la même journée par des styles divers).

12 commentaires:

Rosie a dit…

L'oeuvre de Picasso, toujours un plaisir de le redécouvrir.

Le mistral lors de ta sortie, pas bien drôle.

Bonne journée et bisous de ta p'tite cousine du Québec xoxoxo

FalconHill a dit…

Mistral moins fort ce matin. Ca va mieux (sauf mon crane)

Picasso, j'ai déjà vu en vrai des peintures. C'est beau, même si je préfere les peintres impressionistes ou Bruegeliens. Mais quand même... Y a quelque chose chez Picasso... (enfin je dis ça je connais et comprends rien en art, donc bon... ^^)

Bonne journée

Anonyme a dit…

Ma chère Brig,
désolé mais la peinture et moi, on a du mal à se comprendre...
J'espère que le mistral s'est calmé que tu pourras sortir. Ici la tramontane souffle faiblement.
Beau week-end !
Olivier qui risque d'être un peu absent, cause rugby !

Anonyme a dit…

coucou Brigetoun

j'ai bien du mal à reprendre le fil du quotidien bolognais..

Picasso, superbe, bien sûr

Anonyme a dit…

je n'y vois que du bleu...

Anonyme a dit…

mais si que l'on voit l'effet du vent sur ta photo...regarde le lampadaire

marie.l a dit…

avant de m'éclipser jusqu'au bout de la semaine d'après je voulais te saluer Brig et te dire : oui ! je serai bien entourée ;)

Muse a dit…

J'ai eu l'occasion d'admirer une tapisserie de sa toile Guernica, au musée Unterlinden de Colmar; j'ai toujours été admirative devant ce tableau et son auteur.Douce journée Brig

Anonyme a dit…

Picasso n'est pas parmi mes favoris, ce qui n'empêche d'apprécier son talent...
je voulais te remercier pour tes venues sur mon blog, j'apprécie tes commentaires.
Bon week-end à toi

Anonyme a dit…

Vive Pablo, vive les mistrals gagnants et vive Brigetoun !

Anonyme a dit…

Je te livre un passage d'un écrit suite à une expo que j'ai eu le plaisir de voir,en février,à Venise,Picasso:(désolée,c'est un peu long!)


"Ma curiosité naturelle -et entretenue, je trouve que c’est un défaut nécessaire- a guidé mes pas vers le Palazzo Grassi, superbe demeure Renaissance, proche du grand canal à Venise, pour y découvrir une expo « la joie de vivre », peintures et dessins de Pablo Picasso, époque d’après- guerre de 45 à 48 ;

Étonnant ! Un regard sur une période où l’artiste vivait sans doute heureux sur la côte, des tons bleutés, écrus et gris, mangés par le soleil..

Imprégné de mythologie, il dessine des faunes, des centaures, des nymphes,

Des suites de traits qui se prolongent comme une évidence, des lignes épurées, comme pour aller à l’essentiel,

Une puissance expressive dans la simplicité,

La capacité à aller droit sur l’inconscient, sans retenue,

Le sien comme celui des autres,


Quid du portrait de Françoise Gilot, sa muse,

d’un seul trait,
c’est elle,

Comme s’il l’avait lu de l’intérieur et extrait ce qui l’anime..



Que dire des figures féminines, dans leur surprenante verticalité,

Rondeurs des seins, ou plutôt des our..sins,

Matrice ventrale et sexe allongés, comme l’esprit..

Figures féminines encore,

Rondeurs des fesses, des cuisses,

Des ensembles dans des « contenant »cubiques évoquant,

pour certains,

La potence. ?.

La femme serait-elle une menace pour l’homme ??

Brigetoun a dit…

oui, le Picasso de cette époque est maintenant assez consensuel, là il s'agissait du dernier Picasso, trop souvent décrié, y compris à l'époque où il était un survivant, forcément dédaigné par les peintres plus jeunes, et que je trouve d"une puissance, d'une liberté, d'une insolence parfois, d'une invention prodigieuses.
J'aime moins la période Olga ("il sait dessiner" et la période de Valauris et des années 50 même si les oeuvres sont décoratives et joyeuses)
Mais il y a d'autres peintres très différents que j'aime beaucoup. Ne fais pas de classement