Béant, il admirait les grandes fenêtres, imaginant la lumière douce qui filtrait dans les salles, cette grâce nouvelle des temps paisibles. Il se voyait, dans les heures calmes du milieu de jour, planté devant elles, se réchauffant à la vue du soleil, regardant et plaisantant avec les arrivants, les passants, les jardiniers.
Son compagnon, le vieux sage rencontré la veille à l’auberge, qui l’avait fait rêver avec ses récits étranges de fêtes, ses descriptions de tableaux et de plantes étranges, a caressé l’encolure de sa mule en levant les yeux le long de la muraille lisse, et frémi un peu de cette force exhibée, cette surface que ne trouait qu’une fine meurtrière.
Brigetoun sèche, dans un mauvais jour. Incapable de penser ou de rêver, essayant de résister à l’envie de se réfugier une fois encore dans le sommeil.
Pourtant la journée avait commencé dans le bien être et la curiosité. Matinée vacante, promenade sur le net. Les notes :
Le billet de Berlol http://www.berlol.net/dotclear/ du 23 septembre et la lecture des commentaires sur les commentaires, la critique courtoise et dure de Philippe De Jonckere, le sentiment qu’il dit juste – et puis la facile excuse : non concernée, paumée n’est pas dans la même catégorie – simplement éviter de déposer des sottises autre part, et la certitude que je céderai
Comme souvent, les derniers billets d’Eolas http://maitre-eolas.fr, ses indignations, son style mesuré, son humour.
Amusement de voir les tournesols si bien amenés sur http://tierslivre.net en photos belles de la fin d’une saison.
Retrouvant les commentaires sur les commentaires sur http://www.desordre.net/blog , je pense que je le lis avec d’autant plus d’attention, et d’intérêt (ou non parfois), que l’on ne peut pas le commenter, que la pensée, ou ce qui en tient lieu, n’est orientée que vers ce qui est écrit, sans qu’instinctivement je cherche une formulation plus ou moins sotte ou décalée de la réaction fugitive que cela déclenche (et je vois qu’il parle aussi d’Eolas, mais également qu’il donne le chemin vers un article de Politis sur la médecine du travail dans les entreprises « de pointe »).
Entendu, en déjeunant, sur France Inter un journaliste énoncer comme une évidence que la présence du premier ministre iranien à « ground zéro » pourrait être prise comme une provocation. Effarement devant l’efficacité de ce conditionnement tranquille de nos esprits. Et puis sombré dans l’engourdissement.
Mais quand j’en suis sortie, en sursaut, un peu avant cinq heures, pour me précipiter à la poste et envoyer des photos et cartes postales à ma nouvelle filleule togolaise et à cette famille tamoul que j’aimerais connaître réellement, et qui me demandait une description de mon cadre (le passage par deux interprètes successifs me fait préférer l’image), l’été qui se refuse à disparaître m’a sauté aux yeux, inondant la place, les bras nus et les décolletés, et découpant les façades rue de la Grande Fustrerie.
Et puis, après avoir salué Claude Hagège et le mouvement contre le protocole de Londres que la plupart des pays européens n’ont pas signé et qui ne permettra plus de prendre des brevets en français, exaspérée par tout ce que j’entendais, cette réalité manipulée, je me suis coupée du monde et de la France que l’on nous fait, et me suis réfugiée dans la Grande Duchesse de Gérolstein. Pur plaisir.
7 commentaires:
J'ai souvent envie aussi de me réfugier dans le sommeil en plein jour, surtout quand je dois essayer d'avoir des idées de génie pour un travail qui m'embête...
Je constate que, de votre côté, si vous « sombrez » un instant, le réveil est lumineux, comme vos billets et vos images. Merci.
Ici Bruxelles !!!
La bonne journée Avignon !!!
A+++
Journée de farniente, un texte très bien écrit, lectures de blogues, écriture d'un post, pour nous faire connaître ces blogues et course à la poste, journée bien remplie quand même.
Cela en prend parfois des journées comme ça pour décrocher.
Bon mardi et bisous de ta p'tite cousine du Québec. xoxxo
plutôt hébétude que farniente. Je crois que je vais abandonne mon essai de volonté et aller voir mon toubib
eh bien peut être une sage décision, Brig.Il n'en reste pas moins des billetsintéressants et des photos de rêve.
Tu connais Claude Hagège ? trop peu sur les ondes ou à la télé, je l'écouterais pendant des heures, je suis aux anges devant son érudition.
"Brigetoun sèche dans un mauvais jour", je rêve, l'écriture coule de tes doigts comme une rivière de diamants !
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