commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, septembre 27, 2007

Un mieux et je suis sortie. Des manteaux en avance, des ti-shirts avec des bras serrés autour du corps, et des jambes encore nues, le temps commence à être dans l’entre-deux.
Surprise de voir cette construction au bout de la rue Barroncelli, en fait sans doute une restauration avec réfection du toit d’un bâtiment qu’il me semble retrouver dans la mémoire de mon œil.

Les feuilles rousses doivent encore être cherchées dans les arbres, mais le vert mue, se décolore, se dégrade.
Je suis passée à la FNAC pour remplacer l’imprimante morte depuis trois mois, mais la sœur de l’ancienne ne rentrait provisoirement plus dans mon budget (comme mon projet de week-end parisien, que, de toute façon, ma forme compromettait) – mais j’ai fait une petite moisson de livres, et pas uniquement en poches. J’ai renoncé au dernier Volodine, le plus cher et le plus encombrant pour mes rayonnages – le chercher en bibliothèque - et suis sortie avec :
« Batailles dans la montagne » un Giono que je ne crois pas avoir lu, pour voir si j’aime toujours aussi peu ce qu’il écrivait alors
« naissances » un recueil de textes de Marie Darrieussecq, Héléna Villocitch, Agnès Desarthe, Marie Desplechin, Camille Laurens, Geneviève Brisac, Catherine Cusset et Michèle Fistoussi, je me demande bien pourquoi
« portrait de l’écrivain en animal domestique » de Lydie Salvayre
« le dépeupleur » quelques pages de Beckett
« on n’est pas là pour disparaître » d’Olivia Rosenthal, malgré ma petite crainte
« Canti » de Léopardi, vieille envie de le connaître mieux que par des brides.

En rentrant avec eux, et du poisson, des courgettes, un fromage corse et d’autres impedimenta, un moment d’inquiétude à la vue des nuages au dessus des remparts. Injustifiée.
En évitant d’entendre les ministres et rapporteurs, ou en ne les écoutant qu’en gardant une distance, je feuilletais Léopardi, pour trouver ceci, ironique peut-être, inhabituellement et passagèrement guilleret, ou quasi :
« Enfin pourtant, dans la fumée glorieuse des cigares, au crépitement des croustades, parmi les cris martiaux commandant sorbets et boissons, les tasses entrechoquées et les cuillères brandies, la lumière quotidienne des journaux m’a éclairé. J’ai vu, j’ai reconnu la gaieté générale, et la douceur du sort mortel… »
Je pense que cela ne dure pas, mais j’ai fermé le livre, pour écouter Dupont Aignant et faire le ménage.
Dans la nuit, écouté sur France Culture en hommage à André Gorz, la rediffusion d’une émission datant de la sortie de la « Lettre à D ». Je n’ai lu ni ce texte, ni «le traitre », mes impressions n’ont d’autre valeur que de m’être venues, dans une écoute d’abord assez recueillie : j’écoutais des passages de la lettre, ses explications à lui sur ce qu’il avait voulu lui dire, sur ce qu’elle avait fait de lui, et ses splendides silences à elle, suivis de phrases fermement évasives où apparaissaient son sentiment du caractère privé de ce qui est devenu un livre, et son acceptation - « c’est son livre » - un couple uni, deux façons d’aimer. Et puis j’ai retrouvé une attention de page blanche pour toute la suite de l’entretien sur l’écriture, le souvenir revécu, dans l’instant etc…et, plus tard, cela : « il n’y a de pensée capable de se développer que s’il y a un corps « . et la tentative d’abolir l’humain dans le langage binaire. Et puis l’enfant humanisé dans le ventre de sa mère. Et j’aimais ce qu’il disait, et à quoi, parfois, elle amenait son appui, disant « nous pensons ».

15 commentaires:

Rosie a dit…

Je ne connais pas André Gorz, ni son écriture Lettre à D, mais selon ce que tu en décris, il était un couple uni et deux façons d'aimer.

Désolée que ton imprimante soit morte, j'espère que tu en auras une nouvelle bientôt, je te le souhaite.

Bon jeudi et bisous de ta p'tite cousine du Québec. xoxox

FalconHill a dit…

Il fait froid... Plus de l'entre deux ce matin.

Bon courage pour ton imprimante... Et surtout bonne journée

marie.l a dit…

non seulement il fait froid, mais il pleut, et je t'envie une fois de plus cet entre-deux mais surtout ta grande capacité à lire et à retracer le tout si bien ! Bon jeudi Brig !

micheline a dit…

Relevé cette phrase:
"il n’y a de pensée capable de se développer que s’il y a un corps «
d'où je conclus que ta carcasse est véritablement bien solide!même quand elle parle trop fort!

OLIVIER a dit…

Que de lectures ! et moi j'ai un retard gigantesque sur les miennes...
T'as écouté dupont et dupond. La France va mal a t'il dit aussi ? ;)
Ici la tramontane souffle et il ne fait pas chaud.
Bonnes lectures !! et merci pour tes conseils, et avoir le Bac ne signifie rien.
Bises,
OLIVIER

Anonyme a dit…

"Afin de contribuer au respect de l'environnement, Merci de n'imprimer les documents qu'en cas de nécessité"... Cela veut être consolant Brig !

OLIVIER a dit…

Chère Amie,
une de tes photos m'a inspiré. J'espère que tu apprécieras...
Merci,
OLIVIER

Muse a dit…

moisson de livres pour toi et fatalement bonne récolte pour nous autre tes lecteurs...bonne soirée Brig!

Anonyme a dit…

Un petit coucou pour te dire que je continue à suivre...Bises.

Anonyme a dit…

"il n'y a de pensée capable de se développer que s'il y a un corps". Quelle phrase!

Jamais lu cette Lettre à D., mais maintenant bientôt oui, merci.

Sinon comme d'habitude je ne dis pas grand'chose (sinon mais je suis déformé qu'entendre impedimenta juste après, dans la liste, le dépeupleur...).

quelques pages que je préfère à tout (mais dépeuplons-nous tout doucement, très lentement très lentement très lentement, comme ces feuilles qui se décolorent, encore pleines de lumière,... et puis non, seulement quelques pages, et puis la vie).

Oui c'est vrai tout de même! quelques pages mais heureusement le cylindre est plus grand que prévu!

Comme quoi, Naissances pas loin du dépeupleur, et Darrieussecq dans le même livre que Laurens, encore (le livre, un miracle, qu'ils disaient; surtout fini)...

Anonyme a dit…

Leopardi, une valeur sûre

Qui fa freddo...

Anonyme a dit…

ah au fait (mais je ne sais pas du tout si vous aimez écouter comme ça, à tout hasard donc et sinon "mettons que je n'ai rien dit"):

on trouve sur le net un double enregistrement sonore du dépeupleur (Serge Merlin et David Warrilow), à cette adresse:

http://www.dailymotion.com/sonarc/video/xbdr6_beckett-4-solistes-pour

(à peu près à 00:41:20 pour le début)

J'avais entendu Merlin, pas à l'époque naturellement, mais revenu il y a peu à Lausanne, redire. Tout le monde avait détesté autour de moi, criant à l'hérésie etc.!

Je me souvien surtout (de tout) mais surtout (aussi) de la manière dont Merlin est venu "saluer" le "public", à la fin. Comment dire... eh bien il est encore là, tel éternellement qu'en lui-même,...

(non, pas du tout; bref, comment dire, j'ai adoré).

mais bon, je dis ça comme ça (qu'on ne me reproche pas de faire de la propagande!)

bien à vous, surtout,

Anonyme a dit…

Alors que raconte-il de beau Dupont Aignant, on ne l'entend plus depuis les élections !

Brigetoun a dit…

grand merci ! je comparerai les deux versions apr�s ma lecture - pour le moment je viens d'entendre la voix de Roger Blin dire "l'expuls� que je ne connaissais pas non plus et j'en reste au cheval qui �tait toujours � la fen�tre, pour aller diner

Brigetoun a dit…

Dupont-Aignant il n'était pas d'accord une fois de plus avec la majorité et la majorité du PS pour ratifier le protocole de Londres