Son manteau de beau drap épais était encore trop neuf ; les plis purs de toute poussière ou crasse, il tranchait encore un peu. Son chapeau était frais, mais il a senti qu’il abandonnait maître Guillaume au passé, comme il avait confié la terre à son ainé. D’un pas encore souple et ferme il est monté.
D’en haut il a regardé la ville et la campagne autour, sa campagne. Il a marmonné qu’il était content, enfin c’était le début – il a soupiré un peu, ranimé l’espoir que la fatigue qui l’attendait, le compagnonnage, bon ou mauvais, l’insouciance le transformeraient, lui feraient croire et comprendre ce que disait le curé, ce qui illuminait parfois sa Marie, autrefois, quand elle s’agenouillait avec un cierge.
Mais il y avait ce soupir, ce petit refus qui persistait malgré ses efforts, sous les mots, dans ce qu’il sentait. Il avait dit « je veux », l’avait-il pensé ? Alors il a fermé les yeux, bu le vent et le soleil, redressé ses épaules. A son âge, avec l’impatience qu’il sentait en son ainé, il fallait cela.
A son retour, s’il pouvait et voulait revenir, il serait à part.
Bon, n’importe quoi, mais des photos que m’avaient envoyées du Puy l’ami Gilbert. Malgré le bleu qui est revenu au dessus de ma cour dans l’après-midi, je ne suis pas sortie.
Mais il y avait ce soupir, ce petit refus qui persistait malgré ses efforts, sous les mots, dans ce qu’il sentait. Il avait dit « je veux », l’avait-il pensé ? Alors il a fermé les yeux, bu le vent et le soleil, redressé ses épaules. A son âge, avec l’impatience qu’il sentait en son ainé, il fallait cela.
A son retour, s’il pouvait et voulait revenir, il serait à part.
Bon, n’importe quoi, mais des photos que m’avaient envoyées du Puy l’ami Gilbert. Malgré le bleu qui est revenu au dessus de ma cour dans l’après-midi, je ne suis pas sortie.
Photo mienne sans raison, parce que cela me plait et en ponctuation, pour ne pas le contaminer le pauvre homme, avant cela, de Charles Juliet, trouvé sur http://poezibao.typepad.com
« fatigue des chemins perdus
conscience égarée
bilans amers
je n’ai plus la force
pas un acte qui convienne
pas un chemin qui ne s’égare »
« fatigue des chemins perdus
conscience égarée
bilans amers
je n’ai plus la force
pas un acte qui convienne
pas un chemin qui ne s’égare »
9 commentaires:
De l'espoir du pèlerin (St Jacques de Compostelle, je suppose), à la déprime des petits matins...
Ma chère Brigetoun, nous avons besoin de repos.
Ta photo est splendide (celle de l'eau). Bisous
Simonne
J'aime l'harmonie du texte et des photos. On est tous un peu des pèlerin à la recherche de nous même ou d'autre chose.
Belle semaine chère Brig,
OLIVIER
Merci de ta fidélité.
J'aime ton pélerin quand il boit le vent et le soleil.
Une photo n'est jamais sans raison, comme toute autre impulsion, mais elle penche à droite..ELLE !
je ne connais pas Charles Juliet mais je vais suivre le lien...
Belle photo !
Sans raison peut-être mais fort belle photo.
j'aime pour ma part la transmission de sa terre à son aîné...continuité de la vie...
J'aime bien ta photo tienne sans raison et en ponctuation,
elle penche un peu, à peine,
à droite?
NOOON!
mes photos penchent toujours, souvent d'avantage - je veux croire que c'est par un hasard étrange qu'elle le fait à droite, quoique elle est en accord avec notre midi
c'est joli "boire le vent et le soleil"
j'en ai ressenti ma chaleur et le parfum
bonne nuit
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