M’en suis allée par « large » rue au cours sur l’iconographie de l’époque de la contre-réforme, qui, de nouveau, a dévié. Un peu agaçant, par la tendance à s’en aller très loin, au gré des préférences des assistants (des considérations sur l’iconographie romane en Souabe, ne tenant guère compte de l’influence que peuvent avoir les formes, le role des traditions et savoir-faire sur les détails, ce qui place mes nouveaux compaings face à plus d’énigmes qu’il ne me semble raisonnable, ou à de fausses interrogations - et pourquoi ne pas avoir choisi ce thème dès le départ ?) et, quand nous en sommes revenus aux interdictions imposées à l’art religieux, et donc à la naissance de l’art profane avec l’ »alibi » de la mythologie, une tendance au ricanement devant ce qui était vécu comme hypocrisie.
Me semble qu’il manque, dans notre groupe, la faculté et surtout l’envie, ou l’idée, de tenter d’avoir l’optique d’un être du début du 17ème siècle, chrétien, forcément chrétien, même dans un éventuel désir de dépasser ce cadre de pensée – que manque aussi un minimum de connaissance (toute, toute petite pour moi, mais c’est ce qui m’intéressait) de la société et surtout de la littérature, de la philosophie des régions de l’Europe de l’époque - et des nuances ou oppositions entre jésuites, jansénistes, quiétistes, molinistes… Si j’en ai le temps, je n’ai plus qu’à essayer de nourrir seule mes faibles lueurs et ma réflexion.
A vrai dire j’avais eu le malheur de lire la veille un peu de François de Sales et de parcourir une fois encore le bouquin de Bonnefoy sur Rome, 1630, pas si loin du sujet puisque nous avons évoqué les Carrache et Poussin.
Me semble qu’il manque, dans notre groupe, la faculté et surtout l’envie, ou l’idée, de tenter d’avoir l’optique d’un être du début du 17ème siècle, chrétien, forcément chrétien, même dans un éventuel désir de dépasser ce cadre de pensée – que manque aussi un minimum de connaissance (toute, toute petite pour moi, mais c’est ce qui m’intéressait) de la société et surtout de la littérature, de la philosophie des régions de l’Europe de l’époque - et des nuances ou oppositions entre jésuites, jansénistes, quiétistes, molinistes… Si j’en ai le temps, je n’ai plus qu’à essayer de nourrir seule mes faibles lueurs et ma réflexion.
A vrai dire j’avais eu le malheur de lire la veille un peu de François de Sales et de parcourir une fois encore le bouquin de Bonnefoy sur Rome, 1630, pas si loin du sujet puisque nous avons évoqué les Carrache et Poussin.
En rentrant j’ai trouvé des hommes sur et tenant une échelle, et une promesse de connexion rétablie sans doute dans l’après midi, ce qui n’a pas été le cas. Du coup, dans une pause de l’après midi, je m’étale sur ceci qui n’a d’intérêt que pour moi, et qui rejoindra « paumée » quand les vents seront favorables.
Je reprends Bonnefoy, et Annibal Carrache, une des réponses aux règles tridentines,
« En vérité, voici un nouveau regard sur les réalités de la terre. Elles sont évoquées, ou pourront l’être, avec une chaleur et un frémissement d’atmosphère, une profondeur de substance, une sonorité de couleur que Raphaël ne connaissait pas – mais cette union de la rationalité et de la substance n’est si aisément accessible que parce que cette vision n’est qu’un rêve, où la divine proportion n’est pas vraiment vérifiée dans tous les aspects du sensible, comme pourtant il le faut.
… Carrache est plus concret dans l’idéal, plus voluptueux dans la loi, moins angoissé dans la recherche de l’être que le peintre de la Renaissance, mais c’est au prix d’un dédoublement en vérité nervalien, hölderlinien, déjà romantique. (hum, mériterait d’être discuté). Il vit ici, mais il rêve de l’âge d’or. Il peut être joyeux, mais c’est par volonté d’enivrement, comme dans la dépense d’une fête…. On rêve, comme Florence au Quattrocento ou comme même Venise n’eussent consenti à le faire. »
Quelle que soit la pertinence de ce regard sur ces œuvres, je suis sous le charme.
« En vérité, voici un nouveau regard sur les réalités de la terre. Elles sont évoquées, ou pourront l’être, avec une chaleur et un frémissement d’atmosphère, une profondeur de substance, une sonorité de couleur que Raphaël ne connaissait pas – mais cette union de la rationalité et de la substance n’est si aisément accessible que parce que cette vision n’est qu’un rêve, où la divine proportion n’est pas vraiment vérifiée dans tous les aspects du sensible, comme pourtant il le faut.
… Carrache est plus concret dans l’idéal, plus voluptueux dans la loi, moins angoissé dans la recherche de l’être que le peintre de la Renaissance, mais c’est au prix d’un dédoublement en vérité nervalien, hölderlinien, déjà romantique. (hum, mériterait d’être discuté). Il vit ici, mais il rêve de l’âge d’or. Il peut être joyeux, mais c’est par volonté d’enivrement, comme dans la dépense d’une fête…. On rêve, comme Florence au Quattrocento ou comme même Venise n’eussent consenti à le faire. »
Quelle que soit la pertinence de ce regard sur ces œuvres, je suis sous le charme.
Mercredi, j’ai pu enfin joindre numericable, et il apparaît que les deux bonhommes ont vraisemblablement cafouillé, rendez-vous pris pour vendredi.
Je me suis décidée à passer à la foire aux livres de Cecano (vente des livres en très piètre état ou « dépassés ») et j’en suis revenue avec un très, très esquinté exemplaire (mais qui du coup a pris un air de vieillesse distinguée) du deuxième roman de Virginia Woolf « la croisière ». Mon plaisir certain, mais mineur, de la lecture de ce qui est encore une histoire assez linéaire est augmenté de l’impression de voir naître ce qui sera l’écriture des « vagues » ou d’ »entre les actes ». Pas si mineur que ça d’ailleurs, un charme et l’humour féroce de Virginia, sa formidable façon de dire, juste un peu à coté. L’ ai payé 50 cents, et, forte de l’impression de vertu que cela me donnait, je suis rentrée avec un manteau d’assez belle facture et une parka de gamine des quartiers.
Le soir, le ciel, bleu nuit avec des trainées un peu plus sombres était superbe.
Le soir, le ciel, bleu nuit avec des trainées un peu plus sombres était superbe.
Jeudi le Caravage,… et j’en reste là de ce journal dans le vide.
11 commentaires:
pour l'instant simplement contente de te retrouver le reste je lirai plus tard !!! OUF !
Et bien voilà un P.S plein d'espoir! (je sors!!):-)
je suis ravie de vous retrouver moi aussi : vos billets me manquaient !
Contente de te voir de retour.
Tes promenades intellectuelles m'ont dérouté, mais tu es là reconnectée.
Réveil agréable...
Sous un ciel si bleu, une manif festive et une journée bien remplie. Glanons, glanons et nous récolterons; quelques bribes par ci, quelques brimborions par là. Ne jette pas l'éponge, il y a encore du grain à moudre!
Quelles richesses tous ces mots. Certains que je sais exister, d'autres que je n'imaginais pas...
Et des personnages que tu croises en toute intimité quand j'ignorais jusqu'à leur existance...
Je sais mieux ce que pensent mes amis qui travaillent de leurs mains que ce qu'enseignent tes gens "qui pensent"...
J'apprécie que tu me parles d'eux.
Passe un excellent dimanche
du grain à moudre, a dit quelqu'un...
mon moulin ne va pas si vite que le tien...mais je peux encore récolter chez toi...
pour les calculs "nayez pas peur" je t'ai dit sur mon blog
"Amoureuse" des Pieta, j'aime beaucoup celle de Carage.La boiserie provient-elle d'un meuble ou d'une porte?
la fabuleuse porte de Saint Pierre
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