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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, octobre 27, 2007

Matinée humide, froide et grise, ciel entre deux crevaisons, en sortant d’un échange de plaisanteries avec le gastro au beau crâne (assorties d’une ordonnance pour nouvel essai de soulagement de carcasse mienne).
Mais cette maison était un peu fardée, réconfortée pas la grâce de la terrasse voisine, de petites taches colorées d’une grande discrétion dans les tons gris et sourds des façades et des vêtements.
Retour aussi rapide que mes jambes le voulaient bien, changement express, plâtrée de pâtes généreusement nappées d’anchoïade à une heure où je n’avais pas encore faim, parka de djeune, superposition de pulls kakis, pantalon de velours et départ vers le modelage en me demandant ce que je vais bien pouvoir tirer de l’ébauche maintenant durcie, et de ses jambes qui ne sont pas où je le voudrais par rapport à l’ampleur des jupes, ou ont une disproportion qui devrait entraîner un très, très fort claudiquement.


En fait elle m’ennuyait depuis le début, mais, consciencieusement, je l’ai humectée pour lui rendre un peu de souplesse, j’ai joué avec elle pendant une petite heure, pensé et commencé à lui faire une tête de chat, en souvenir de la chatte anglaise de Balzac, renoncé, rétabli un peu l’anatomie, dessiné des plis à l’arrière, posé un nœud sur les reins et beaucoup observé ce que faisaient les autres.
Sur le chemin du retour, j’ai hésité à la confier au cadavre végétal qui clamait son ancienne beauté déchue, enfouie dans des sacs, mais il n’en a pas voulu. Pourtant la branche qui invitait avec une telle autorité à regarder une affiche sans intérêt évident reposait mollement sur un amas de petits branchages et de feuilles qui aurait fait un nid confortable pour ma pauvre femme.
Rentrée, après ménage et thé, en écoutant le bruit du monde et ses impostures à la radio trouvé sur Poezibao
http://poezibao.typepad.com, un beau poème de Benjamin Fontane, et ce passage
"Un grain de terre m’eût suffi

qui m’a poussé dans les grand’villes ?
Un grain de terre m’eût suffi —
qui m’a poussé dans les chaudières,
le corps dégingandé, les cuisses maigres,
le sang brûlé de fièvres"
Et le soir j’étais un tas de poussière courbatu

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais c'est presque du Carbonel...

Anonyme a dit…

Carbonel, je ne connais pas mais c'est : BEAU.

tanette a dit…

anonyme c'est moi, Tanette

marie.l a dit…

j'aime beaucoup sa silhouette (la dernière photo) d'autant plus que je crois savoir que les plis et les noeuds ne sont pas faciles à faire...
bon début de we Brig

Anonyme a dit…

A force de malaxser la terre on se sent courbattu (j'ai mis deux "t", le mot doit être parent de "battre"...)
Le morne automne nous guette de son regard torve, l'espoir ne peut plus venir que de se dire qu'il ne reste que l'hiver qui nous sépare du tout prochain printemps...
Très bonne semaine papale

FalconHill a dit…

Il fait froid, Carbonel ou pas.

Jolies photos, encore...

OLIVIER a dit…

Je trouve que ta "carcasse" s'active bcp ! norman que le soir tu te sentes un peu fatiguée !
Heu... Danison, je ne vois vraiment pas qui c'est ?
Beau week-end en Avignon !
Bises,
OLIVIER

Anonyme a dit…

Je l'aime bien ta dame à la tête de chat,
encore de beaux jours devant elle,
les feuilles aux regrets attendront,

un très bel écrit sur, contre, avec le corps...
merci à toi de nous offrir ces beaux moments partagés!

Anonyme a dit…

J'aime bien ce que tu écris en ce moment et certaines références à nos anciens.
Je te remercie pour le coup de main sur le suivi de l'Assemblée.
Ce petit mot sur ton site exceptionnellement d'un membre de ta famille pour te fairte plein de bises.

Brigetoun a dit…

grand merci à toi

Anonyme a dit…

"...ou ont une disproportion qui devrait entraîner un très, très fort claudiquement."..beaucoup de tes phrases entraîne ce sourire intérieur, entre réél, imaginaire, nostalgie, poésie...merci Brigetoun