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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, novembre 15, 2007

Pauvrette suis, et petiote – en débouchant sur la rue Saint Agricol mercredi matin, j’ai brusquement remarqué l’élégance du dessin de la corniche de l’hôtel de Brantes et ses gueuloirs en forme de masques – et j’ai eu envie d’une photo. Mais il m’aurait fallu être géante, ou pourvue d’un appareil plus sophistiqué que le vaillant petit rectangle qui gite au fond de mon sac ou dans une de mes poches. Marche avec charge de baudet - cabillaud, patates, des livres que je n’aurais pas dû acheter, des piques à crustacés pour le modelage, du bourbon, des tapenades et produits d’entretien - dans un vent et un froid légèrement moins brutaux que mardi mais d’encore belle force, et sous un ciel d’un bleu que j’aurais souhaité à mes frères les parisiens marcheurs du petit matin.
J’ai croisé quelques syndicalistes, banderoles et drapeaux sous le bras, sourire grave aux lèvres, qui revenaient sans doute de la place de la Préfecture. Les ai salués. Les rassemblements se faisaient sans doute à Marseille. Et quelques minutes plus tard la place était aimable et vide, comme toujours, à part une quinzaine de policiers discutant dans un coin - et j’ai, une fois de plus, envié un peu les jardins suspendus qui la bornent.
Dans l’après-midi, me suis escrimée pendant un gros quart d’heure, armée d’une paille de fer, sur ma cafetière qu’un chiffon en microfibre, en fondant, avait ornée de festons noirs. J’ai presque réussi, et comme ce genre d’occupation joue un peu le rôle d’un rosaire, je tentais de résoudre le mini problème que me pose un devoir d’italien. Je suis sommée de raconter mes vacances. La langue n’est sans doute pas facile, mais l’est encore moins le récit de ce qui n’a pas eu lieu, ou de ce qui est la trame de ma vie.
Continué à chercher une histoire pouvant se dire avec un vocabulaire réduit et une syntaxe défaillante, en tentant d’obtenir une vue pas trop floue du masque de Brantes (en cliquant sur la photo on le voit presque bien). L’œil trainant sur « Soie » d’Alessandro Baricco. Je ne pense pas être crédible en prenant à mon compte cela, qui se répète au cours du livre : «Il passa la frontière près de Metz, traversa le Wuttemberg et la Bavière, pénétra en Autriche, atteignit par le train Vienne puis Budapest et poursuivit jusqu’à Kiev. Il parcourut à cheval dix mille kilomètres de steppe russe, franchit les monts Oural, entra en Sibérie, voyagea pendant quarante jours avant d’atteindre le lac Baïkal, que les gens de l’endroit appelaient : le dernier. Il redescendit le cours du fleuve Amour, longeant la frontière chinoise jusqu’à l’Océan, et quand il fut à l’Océan, resta onze jours dans le port de Sabick en attendant qu’un navire de contrebandiers hollandais l’amène à Capo Teraya, sur la côte ouest du Japon…. » Quoique - pas beaucoup plus irréel pour moi qu’un après midi à Villeneuve lès Avignon. J’ai abandonné pour m’intéresser à ce qui se passait dans notre pays.
Mais pour « Soie », lu dans la nuit, le charme de l’histoire, par la façon dont elle est dite, m’a bercée, je crois intelligemment.

Et pour finir la journée en douceur Andrew Bird, son violon, sa guitare, http://fr.youtube.com/watch?v=5iImZNKy1SA

12 commentaires:

Rosie a dit…

Tu ne t'ennuies pas dans une journée... quand je viens te lire, je m'imagine à côté de toi, cheminant, l'une ou l'autre remarquant des détails ou des choses pittoresques et nous échangeons là-dessus.

Je te souhaite de réussir à traduire ton texte en italien.

Bon jeudi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.

marie.l a dit…

et voilà déjà un p'tit bonheur pour ce début de journée : découvrir en vidéo Andrew Bird que je ne connaissais qu'un tout petit peu en audio ...
Le ciel bleu que tu souhaites aux Parisiens (les pôvres !) ferait bien de se manifester ici également, la chape de plomb que j'ai connu hier a laissé s'échapper quelques flocons et je trouve que c'est bien trop tôt !
Encore une journée bien remplie Brig ? je te la souhaite douce !

FalconHill a dit…

Chouette balade, chouettes photos

Bonne journée à toi (couvre toi, froid...=

Anonyme a dit…

Cabillaud, bourbon ..même combat ben dit tu ne te laisses pas abattre .

Anonyme a dit…

Toutes ces courses à bout de bras dans le froid...et pour te remettre : la paille de fer sur la cafetière..tu as commencé fort la journée...Bonne soirée.

Anonyme a dit…

QUELLE CHANCE D HABITER AVIGNON SI BELLE VILLE ET TANT DE SOUVENIR un resto trop sympa : le wolomollo

Anonyme a dit…

Je n'ai rien lu d’Alessandro Baricco, mais finalement, je me laisserais bien tenter...

Sainte-Agricole ? Je ne savais même pas qu'il y avait une "Agricole" sainte...

Brigetoun a dit…

pauvre Saint Agricol. Je le féminisais une fois encore.
Salut !

Anonyme a dit…

Avouons que c'eut été drôle...

Anonyme a dit…

Ciel! Quel ciel!... Un rêve...

Brigetoun a dit…

Bruno : c'était drole
Le ciel : oui, mais glagla

Anonyme a dit…

Aaaaahhhh ...La Tête de méduse ...Le Caravage ...le Musée des offices...Florence...L'italie !