Matinée plus active que vendredi, en sillonnant la ville (mais avec retenue dans les achats, j’ai perdu le compte de mes finances et la banque était fermée où je venais chercher à faire le point) La lumière était belle, les familles en recherche sans que ce soit encore l’hystérie, et le sapin de la place de l’horloge, un peu plus grand que celui de notre place, et surtout moins isolé, avait presque de la joliesse.
Pleuré, ou presque, Stockhausen. J’ai déploré la mort de créateurs et d’acteurs ces dernières années, mais avec un certain détachement, ils étaient des admirations, des points de départ, des ressources ou souvenirs, devenus tels avant leur mort, avec lui inexplicablement je sens que disparaît un de mes contemporains, et un contemporain d’importance. Ecouté la seule chose que j’ai trouvé de lui dans mes tiroirs : « Aus den sieben Tagen » par l’ensemble Musique vivante de Diego Masson, avec toujours cette légère gêne : la musique du 20ème siècle, pour moi, peut-être parce que c’est ainsi que je l’ai entendue pour la première fois, me rend nécessaire le concert, plus que pour le classique qu’en provinciale du temps où ce mot avait tout son sens je n’ai d’abord connu que par la radio et le disque,. Apparente bizarreté quand il s’agit de musique électronique. Nécessaire mais pas indispensable.
Dans une incursion web je suis tombée chez François Bon sur un plaisir un peu émerveillé, comme devant un joli paquet : http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1091 sur François Place et surtout la vidéo présentant l’élaboration de son dernier livre « la fille des batailles » qui m’a donné une envie folle de l’avoir entre les mains et sous les yeux et de le déguster, grand enfant ou non…. Et vu que Philippe De Jonckheere en réfléchissant sur l’importance de Stockhausen (évidente pour moi, au point que l’on avait l’impression de le connaître comme les gens qui parlent de Mozart avec une fausse familiarité, à coté dérisoire mais signe tangible de son influence et de la richesse de sa création) cite justement l’œuvre qui m’est tombée sous la main à midi.
Est-ce parce que je me détache un rien de la lecture de « la toile » actuellement, que Paumée a brusquement perdu la moitié de ses lecteurs, me rendant presque possible, si dans le restant il n’y avait des chers, de laisser surgir l’autre Brigetoun , la souvent intérieure, celle qui gueule ? Le cours normal des choses ?
Sans crainte d’ennuyer je note des mots de mes lectures des nuits de jeudi et vendredi
« J’essayai par la suite, pendant un certain temps, de me dégoter une âme sœur parmi les races inférieures, rouges, jaunes, chocolat, etc. Et si les pestiférés avaient été d’un accès moins malaisé je me serais faufilé parmi eux, roulant les yeux, réprimant des gestes, ébauchant des rictus, ineffant et conatant, le cœur battant. Avec les déments aussi j’échouai, de justesse. » Beckett
Sans crainte d’ennuyer je note des mots de mes lectures des nuits de jeudi et vendredi
« J’essayai par la suite, pendant un certain temps, de me dégoter une âme sœur parmi les races inférieures, rouges, jaunes, chocolat, etc. Et si les pestiférés avaient été d’un accès moins malaisé je me serais faufilé parmi eux, roulant les yeux, réprimant des gestes, ébauchant des rictus, ineffant et conatant, le cœur battant. Avec les déments aussi j’échouai, de justesse. » Beckett
Et vendredi soir : « On se plaint des fermiers généraux, et des intendants : mais combien devrait-on s’élever contre des misérables qui mettent des impôts sur l’esprit, et qui tyrannisent la pensée. L’ignorance et l’infâme superstition couvrent la terre. Quelques personnes échappent à ce fléau, le reste est au rang des bêtes de somme, et on a si bien fait qu’il faut des efforts pour secouer le joug infâme qu’on a mis sur nos têtes. Nous sommes arrivés à regarder comme un homme hardi celui qui pense que deux et deux font quatre. » Voltaire au marquis d’Argence.
Et comme, dans ma faiblesse, je crains de ne pas être digne de faire partie des quelques personnes, me suis retournée vers Beckett. « Alors il regrettait de ne pas avoir voulu apprendre l’art de penser,….et de ne rien entendre, ou si peu, au charabia de doutes, désirs, imaginations et craintes qui déferlaient dans sa tête. Et pourvu d’un peu moins de force et de courage lui aussi aurait abandonné, renonçant à savoir de quelle façon il était fait et allait pouvoir vivre, et vivant, vaincu, aveuglément, dans un monde insensé, parmi des étrangers ».
Tombant où elles le peuvent des images récoltées au cours de ma journée, dont ce tableau que j’ai aimé, pour son climat, sa fausse simplicité et sa facture.
Tombant où elles le peuvent des images récoltées au cours de ma journée, dont ce tableau que j’ai aimé, pour son climat, sa fausse simplicité et sa facture.
10 commentaires:
Beau sapin...
tes nuits sont-elles plus belles que tes jours??
Impressionné par le mouvement de l'eau de ton tableau. Eclaboussures, vaguelettes, j'imagnie "une fulgurance de peintre", comme un APN qui prend une photo au 1000ème de seconde si le sujet est en action.
J'imagine les poils fous du pinceau voler de la palette au tableau, chargés de bleu, de vert, de rouge et de jaune pour rendre les couleurs qui se reflètennt dans l'eau.
Le sapin que je vois possède des branches givrées. Est-ce une illusion? Depuis le premier décembre nous croulons littéralement sous la neige et le mercure reste sous les -12° depuis ce temps. Mais chez vous, comment un sapin peut-il être givré ou enneigé?
Ce temps froid a eu pour conséquence de justement précipiter les gens dans les magasins. Les musiques du temps des fêtes sont masquées par le bruits des caisses enregistreuses, un signe que Noël approche, à mes yeux une période triste s'il en est une. Peut-être que vos lecteurs s'affairait aussi à leur magasinage?
Accent Grave
très très artificiel le sapin, et il n'y a quasiment plus de caisse enregistreuse, on compose sur un clavier, voyons ! montrer sa richesse
non le sapin est naturel je voulais dire "artificiel le givre"
Stockhausen, qui avait des déclarations à l'emporte-pièce aurait dit que le 11 septembre est une oeuvre d'art....à vérifier bien-sûr.
Pleurer Stockhausen, c'est un peu normal...
Sur les correspondances de Voltaire, j'aime bien les "intendants", lieutenants généraux et autres fermiers généraux, c'est mieux que "contrôleur des impôts 2ème classe"
Fidèle lectrice toujours, même si ces temps-ci j'ai pu, à ma grande honte, faire baisser un peu la moyenne des lecteurs car bien affairée en d'autres lieux. Je vais faire mieux, c'est promis et j'y tiens beaucoup. Ton site est mon oxygène...
christine ! c'était pour moi - il serait stupide d'y attacher de l'importance et ridicule d'y voir autre chose qu"une légère déconnexion
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