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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, décembre 16, 2007

Jour faussement navrant – pas si désagréable que ça à posteriori
« Vous sentez déjà comme tout change, comme tout a changé ? Le bonheur ne tient plus à rien, il est tout entier hors de nous, dans les choses extérieures, impossible de l’avaler, de le boire, de l’absorber, afin qu’il coule en soi, qu’il se mélange à l’amalgame, qu’il soit la main plutôt que l’objet fragile et anguleux dedans, qui va choir et se casser ; l’espérance qui fut pâle et craintive, voilà qu’elle a le visage exophtalmique et cramoisi de la convoitise. Et voyez quand j’ouvre la bouche quels tristes coucous en sortent aujourd’hui. » Eric Chevillard – sans l’orang-outan.
Pieds recroquevillés sur le carrelage froid, miel et fromage se faisant un chemin en moi, je me prépare à me jeter sous la douche, à tirer de flots d’eau chaude le bien-être me permettant de me lancer (à tout petit pas, le crane veut, la carcasse dispose et elle est maussade) dans les rues glaciales pour en ramener pitance bonne et sobre, Brigetoun, sobre.
Neige, de vrais flocons sur la ville (pas encore sur la photo, c’étaient les premiers) et, sans lien avec cela, brusque trou en moi et autour de moi place du change - me suis trainée jusque chez le teinturier, et suis rentrée en tenant les murs et avec de longs arrêts en attente d’un monde à nouveau stable et solide, abandonnant les halles mais trouvant le pep d’un mini marché rue Saint Agricol. Effondrée en pensant à ceux dont la vie est réellement dure. Tête vide et lourde à la fois, jambes qui ne sont que souvenir, toutes justifications à la paresse.
Escalier monté sur les fesses, avec une pause, et âme joyeuse, les rires des enfants croisés se faisant un chemin vers ma conscience en réanimation.
Le tout ayant été très long, la neige ne tombait plus quand j’ai touché mon port.
Cour à l’abandon.

Entendu le professeur Baulieu expliquer que pour éviter qu’il y ait trop de vieillards dépendants, il convenait qu’ils fassent du sport et ne prennent pas leur retraite, et à défaut d’autre chose me suis ruée sur l’aspirateur déclenchant chez le petit chien qui habite au dessus de moi sa seconde colère de la journée, secouant son faible volume en aboiements véhéments (Nous devrions, pour le ménager, convenir, sa cohabitante et moi de mettre nos appareils en marche en même temps) puis sur mes trois pauvres bonhommes en terre, mais ils étaient durcis et fragilisés et, voulant dégager un bras correct, je les ai achevés et jetés, réglant le mini-problème : qu’en faire ?
Et malgré cette activité symbolique, à ma grande honte, je n’ai pas eu le courage (pardon Monsieur Etienne-Emile Baulieu aux beaux prénoms) de sortir dans le début de nuit pour aller au Chène-noir voir « mon lit en zinc » mis en scène et joué par Terzieff, en dépit de la très très grande envie que j’en avais. Le plus vexant est de soupçonner que dans mes malaises entre pour une notable part le fait d’avoir supprimé le lexomil, et de laisser des paniques empirer mes difficultés. Manque de volonté ?
A la place j’ai découvert » la Force du destin », opéra que, ben oui, je n’avais jamais entendu et c’était très beau.
Et vu que le début du billet, le matin, avec Chevillard, ne colle plus du tout avec ce que fut la suite du jour. Je garde. (de toute façon les passants ont été divisés par cinq en une semaine, désolée pour les survivants). Plus navrant : les blogs que je lisais sont en sommeil ou disparus.

11 commentaires:

Rosie a dit…

Que ton billet est nostalgique aujourd'hui, il y a des journées comme cela.

Au moins tu as écouté un opéra "La Force du Destin", la musique adoucit les moeurs comme on dit, j'espère que cela t'a ramené un peu de joie au coeur.

Moi, je continue à venir te visiter et te lire avec beaucoup de plaisir, dommage que les blogues que tu lisais soient en sommeil ou fermés. Tu devrais partir à la découverte de nouveaux, si le coeur t'en dit, bien sûr.

Bon dimanche, ma belle et bisous.

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

Tu as le courage de sortir nettement plus que moi, et déjà de la neige! pas encore arrivé ici.

S'exprimer, c'est la plus important et tu le fais et nous raconte et nous montre. Le nombre qui lit n'est pas important du moment que cela passe vers des autres, j'étais heureux aussi quand j'avais que 12 me lisant.

je m'efforce aussi de donner de l'espoir tant que je peux, en plus, nous en avons tellement besoin tous, toutes, chacun de nous ajoute quelque chose d'autre, toi aussi!

Anonyme a dit…

C'est la premiere fois que je "viens chez vous".Bonjour.C'est Guy.Je vais parfois chez "le Chat" pour rire un peu.C'est tellement rare sur internet..Je n'y vois que de la haine politique.Je suis à un age ou la politique et bien ....bof.Supprimé "Le lexomil" d'un seul coup pas bon.Il faut sevrer doucement.Il doit y avoir un chat qui passe de temps en temps dans la coure en photo ? Je reviendrai vous dires un petit bonjour si vous le souhaitez.
Bon Dimanche

Brigetoun a dit…

merci du passage- pas de chat dans la cour mais de temps à autre un gecko qui a pris ses quartiers d'hiver je ne sais où et les fientes des pigeons qui se perchent sur le mur et me donnent des sérénades

Anonyme a dit…

Tu m'as fait sourire aujourd'hui, entre les murs qui bougent au point de les retenir en sortant de chez le teinturier, au petit chien capricieux du dessus..il n'y a qu'un pas..celui de monter ton escalier sur les fesses. bon dimanche dans la froidure.
( mercredi je m'envole vers le Vietnam jusqu'à l'an prochain )....3 janvier.

Anonyme a dit…

@ Brigetoun : la division du nombre de visiteurs, c'est cyclique, sans doute n'est-ce pas sans rapport avec la période des vacances de Noël qui approchent, et la folie consumériste qui nous emporte chaque année à cette époque.

Mais nous sommes là, tes amis, en implorant ton pardon de n'avoir pas forcément une grande constance. Nous avons, comme disait Françoise Hardy, "la fidélité des oiseaux de passage"...

Bref, tu es un repère essentiel pour tes lecteurs.

La froidure qui frappe les plus fragiles, c'est l'injustice de l'hiver, alors que la police ne trouve rien de mieux à faire que de s'acharner contre des sans-abri que, il est vrai, notre président voulait eradiquer en 2 ans... On voit comment !

Eric Chevillard est un magicien, et c'est, une nouvelle fois, un très bon choix de ta part !

Bonne soirée Brigitte !

antiblouz a dit…

Tu sais Brigetoun, la terre des bonhommes cassés, tu peux la récupérer, il faut la faire tremper dans l'eau, elle retrouve sa souplesse. Magique, n'est-ce pas, cette idée d'éternité...

Brigetoun a dit…

Bruno je sais (et en plus tu es un fidèle), et si ce n'est pas le czs ça ne viendrait que d'un manque d'adéquation de ma part, et tant pis. Plus navrée réellement par des endormissements de blogs qui sont signes de passages dificiles.

Chris je sais et je viens de le faire pour une petite tête coupée, mais les bonshommes en question je ne les aimais vraiment pas, peut être leur en voulais-je

tanette a dit…

Je n'arrive pas toujours à te laisser un message (intimidée par tes connaissances et trop ignare en ce qui concerne tes lecture ou les spectacles que tu vois) mais je te lis tous les jours avec beaucoup d'intérêt. Aujourd'hui, je t'ai suivie dans ta démarche pénible dans les rues de ta ville et ton retour difficile vers ton port, j'aurais bien voulu être à tes côtés pour te soutenir et t'aider. Bonne nuit Brigetoun.

Muse a dit…

et quand on voit tes escaliers, j'imagine fort bien la scène... Sortie brève pour aller me mettre au chaud ailleurs, mais guère envie de courir les rues...

Anonyme a dit…

Pour moi, les pigeons sont mon cauchemard. Sur le balcon de ma voisine qui les attire, la bonne âme, pour les nourrir, juste au-dessus de ma tête: ils visent justes, crois-moi!