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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, décembre 19, 2007

« un arbre a besoin de deux choses : de substance sous terre et de beauté extérieure. Ce sont des créatures concrètes mais poussées par une force d’élégance. La beauté qui leur est nécessaire c’est du vent, de la lumière, des grillons, des fourmis et une visée d’étoiles vers lesquelles pointer la formule des branches » Eri De Luca « trois chevaux » repris lundi soir avec un plaisir d’autant plus grand que j’avais oublié combien j’aimais ce livre, n’ayant plus en mémoire que l’histoire.

Suis-je un arbre, moi qui marche le nez dans le ciel, du moins quand il est lumineux, y puisant le mouvement de ma marche ? Un curieux arbre en ce cas, et qui avec l’âge regarde aussi fréquemment où il pose les pieds qui remplacent ses racines, lorsqu’il doit se déplacer, puisque tel est notre sort. Chez Eri De Luca me plait aussi l’intrusion de la géométrie dans sa vision. « Les vivants ne sont pas à la perpendiculaire des morts étendus, ils leur sont parallèles. La faux n’a pas la courbe de la lune mais celle de l’œuf. Le pain gonfle en prenant la forme de la paume du boulanger »

et« Je lève mon verre au même niveau et je le laisse en l’air avant de boire. Cet alignement force mes pommettes à ébaucher un sourire. La géométrie des choses environnantes fait naître des coïncidences, des rencontres »
est ce mon nouveau kilo, j’étais beaucoup plus ingambe, et après avoir écouté pour la dernière fois la conférencière du mardi, avec de plus en plus d’intérêt, un goût commun pour La Hyre, une admiration nouvelle chez elle, constante chez moi, pour Rubens, le régal des arbres délicats et dynamiques des paysages d’Annibal Carrache (mais certains des assistants m’agacent vraiment par trop), j’ai pu aller jusqu’à la gare voir les éditeurs vauclusiens qui s’y sont installés pour trois jour, avec l’aide de la SNCF (des poèmes sont proposés dans les trains) – agréable passage, peu de monde mais chaleureux. Ne pouvais en ramener grand-chose, la période est presque dure.
Je me suis contentée d’un livre pour un mien très jeune ami (pas sure que cela lui plaise, on verra – la grand-mère pourra raconter des histoires) et trois jolies petites plaquettes.
Chez Cousu Main (raison première de mon passage
http://toutafaitdecousu.hautetfort.com ) « la nuit de Vollezele » de Sylvie Durbec avec des dessins de Brigitte Conesa, joli petit livre en accordéon
« un horizon oblique barre le ciel de griffes noires
ce pays se lance entre plusieurs histoires
dit quelqu’un derrière moi
alors je m’assois et me tais dans l’ombre du soir. "
et aux Solicendristes « l’idée du rouge » de Marc Rousselet (belles illustrations en griffures noires et blanches) et « dans la bergerie de la clarté » de Marc Syren, joli petit livre au papier agréable sous mes doigts
« Eveil et transparence
l’aube la maison du feuillage
une vie promise sans afféterie
pour rejoindre la simultanéité
».
mais comme les jambes sont redevenues fiérotes, internet me fait des misères.

A part ça même le Vaucluse aura eu des affrontements police/avocats et le barreau d’Avignon était solidaire. Nous voilà frondeurs ! à part ça l’état coupe les crédits de l’observatoire international des prisons (inutile chose voyons, au « pays des droits de l’homme »)
et , saut honteux, j’espère que l’italien du billet écrit pour expliquer à mon professeur mon abandon et la prier de m’en excuser (je suppose qu’elle sera plutôt soulagée) était correct.

11 commentaires:

Rosie a dit…

Encore une journée bien chargée pour toi, tu vas de découvertes en découvertes à chaque jour.

J'aime bien l'analogie de l'arbre.

Bon mercredi et bisous.

OLIVIER a dit…

Coucou Brig,
J'aime bcp ces extraits de cet écrivain Eri De Luca et tes photos sont superbes. Je lis que tu es toujours très occupée, tu m'étonnes.
A bientôt,
Bises,
OLIVIER

Muse a dit…

Heureuse pour tes jambes, j'ai beaucoup aimé les propos de De Luca et sa poésie. Je proposerai sa phrase sur le pain à mon boulanger.

FalconHill a dit…

Avec le froid qu'il fait, un kilo en plus est presque le bienvenu :)

J'adore ces photos d'arbre décembrien. Triste car sans feuille, mais on touche presque le froid du ciel bleu.

J'ai lu dans la Provence les affrontements dont tu parles. Je crois que cette réforme de la justice, qui n'est malheureusement que des coupes sombres desertifiant davantage certains pans du territoire, sont bien dommages...

Bonne journée

Siréneau a dit…

La lune gonfle en croissant dans la paume du boulanger, il l'accroche sur la branche du pin, non, ce n'est pas si facile; très fort ce De Luca, et bravo à Toi pour ces si jolis billets !

Anonyme a dit…

Le conte du renard bleu, de la rivière emprisonnée, de la clé d’or et de la petite fille aux yeux fermés


On aurait pu croire que la petite dormait paisiblement mais sa tête faisait un angle mortel avec le reste de son corps.

Elle portait une robe de mariée.

Ses pieds disparaissaient au fonds de chaussures à talons aiguille et le renard bleu autour de son cou était plus grand qu’elle.

Eglantine, rieuse et curieuse, adorait se déguiser avec les vêtements trouvés au grenier.

-- Je vous le jure, commissaire, gémit la gouvernante. J’ai trouvé la petite exactement dans cette position, à côté de ce coffret que je n’avais jamais vu auparavant.

-- Que me contez-vous là ? bougonna le commissaire.

Il ruisselait de transpiration sans que l’on sache s’il devait son état à l’océan de perplexité dans lequel il était plongé ou à la chaleur suffocante des combles.

Le coffret avait été ouvert au moyen d’une petite clé en or. Sans doute par l’enfant.

Il ne contenait qu’un billet crasseux sur lequel était écrit à la plume d’oie dans une encre délavée par le temps « Malheur à qui libérera la rivière ».

Personne n’a jamais résolu cette énigme.

Le médecin légiste qui réalisa l’autopsie disparut du jour au lendemain.

Peut-être à cause de la rivière de diamants qui coula de la main d’Eglantine lorsqu’il ouvrit son petit poing serré.

Mais il est le seul à le savoir…

Brigetoun a dit…

grand merci à toi !

Anonyme a dit…

Merci d'être venue nous rendre visite. Je ne vous connaisais que virtuellement. Hier, j'ai apprécié votre appétit au sens le plus large possible. Je ne fut pas déçue de la réalité. Ça nous a un peu réchauffés.
On se dit à "bientôt" ?

Anonyme a dit…

J'aime bien t'imaginer comme un arbre... Toujours plein de vie et de ressources même si quelquefois il semble (ou est) mal en point, avec l'arrivée de la froidure...

Un kilo en plus ? Enfin, serais-je tenté de dire... Tu es sur la bonne voie.

Sur la révolte des auxiliaires de la Justice, elle est bien loin de s'éteindre, d'autant qu'on se prépare à nous annoncer une gigantesque dépénalisation du droit des affaires qui aura pour effet, voyez comme c'est commode, de permettre aux grands d'échapper à la justice des petits.

L'histoire bégaie...

Anonyme a dit…

Le plus souvent, je passe et lis et me délecte de tant de butinage.M'en contentant. Pour aujourd'hui, avec ces arbres et ce livre, en communion, te faire un signe toi qui souvent sur mon blog signe.

Anonyme a dit…

Erri de Luca est un grand écrivain, vraiment
puissance, sensibilité, humanisme

tu as arrêté l'italien?