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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, janvier 29, 2008

Dans un coin de mon marigot intérieur un battement d’aile s’est abattu.et j’ai continué à jouer entre bouffées de lumière et d’air et plongées.
Puis je les ai vus, ou plutôt devinés, souvenirs de faux canards, négation de la liberté – et stoppée devant eux j’ai distingué dans la boue de mes yeux leur nombre, comme sur un étal, offerts à qui voudrait et ne peut suivre les oiseaux.
Mais pourquoi ces cœurs ?

Une cour déserte, faite pour les longues conversations paresseuses d’une famille groupée dans des fauteuils de toile ou d’osier, après un déjeuner dominical. Et l’on digère en jetant des mots neutres, un œil suivant comme par distraction les jeux vifs des enfants, que la géométrie prive de cachettes ; et la taille de cette cloche d’air atténue leurs rires et leurs cris. Grand-mère a pu laisser tomber avec grâce son menton sur son corsage, le sourire qu’elle a précipitamment fixé à ses lèvres se dissolvant lentement en bâillement.
Et pour retarder le moment de sortir pour des courses ennuyeuses, pris la consigne des « impromptus littéraires http://impromptus.fr/dotclear : incipit « il y a quelque chose de terrible en moi » et trop vite envoyé ceci avant de partir dans nos rues, ce qui finalement était plutôt agréable, les gens rencontrés étant souriants.
Il y a quelque chose de terrible en moi, tout au fond, sous tout ce qui a prétendu en receler, du terrible, là, bien caché, dur comme un diamant, petit comme un brillant, mais terni pour la discrétion.
Il y a la surface qui manque et de beauté et de laideur, personne ne la remarque, ne nous y attardons pas.
Il y a ces chairs et organes où ils ont trouvé des choses que l’on disait terribles, et, assise devant des yeux bleus, j’acquiesçais : oui, puisque terrible c’était, il fallait qu’avec leur aide je m’en débarrasse. Et trois bouts de moi sont partis, ne devrait plus rien avoir de terrible en moi. Ne me suis pas sentie régénérée pour autant, légère déception. Et ma naïveté s’étonne toujours, si j’appuie sur mon enveloppe, de ne pas sentir où se situent les trous. Le non-terrible s’étale, même le poids ne change pas. C’est vraiment un drôle de truc qui a été donné pour que nous y blottissions nos Moi, ces Je qui seraient le principal.
Et dans ce je ou ce moi, il n’y a rien de terrible, qu’une attente, aussi agréable que possible, du moment de débarrasser.
Mais voilà, il y a cette petite chose terrible, enfouie, cachée, intacte, inaltérable, dure, entêtée, oubliable, mais qui se réveille chaque fois qu’elle se sent contestée, et qui alors ne dit rien, mais doucement reprend le commandement général : la vie, son amour inavoué, petit noyau de force inattaquable, et si sure d’elle qu’elle arrive à rendre joyeux les combats. Ce terrible et très beau mot.
Suis très bâcleuse, ces jours-ci

13 commentaires:

Rosie a dit…

Ton texte sur la cour et la famille assise à cet endroit est de toute beauté, même la grand-maman qui s'assoupit, beau tableau, bravo.

Ton autre texte aussi "Quelque chose de terrible en moi", je ne te trouve pas bâcleuse, au contraire, j'aime beaucoup ce texte, une introspection de ton toi-même. J'aime beaucoup.

Bon mardi et bisous

marie.l a dit…

pas bâcleuse du tout ; maais bon ! la radoteuse que je suis va se faire éjecter un de ces jours ! bonne journée B.

DUSZKA a dit…

J'aime beacoup la douceur de ce dimanche en famille. La vie moderne, en appartements, HLM ou de luxe, ne permet plus, pour beaucoup, ce genre de rassemblement d'amour "courtois", les querelles au vestiaire du quotidien. Ma petite maison berrichonne permet ce rassemblement, et c'est un bonheur pour tous mes enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Je vais leur demander si je m'assoupis avec élégance. Encore que... ils ne m'en laissent guère le loisir. J'aime tant mon petit pays que je les suis voire les précède sur les chemins de la promennade. Le fauteuil, ce sera pour l'hiver devant la cheminée.

Le terrible en moi qui héberge la même bestiole malfaisante dans mes entrailles, c'est la tentation du désespoir devant les séquelles invalidantes, et j'ai honte quand je pense à ce fils que j'ai soutenu dans sa bravoure tranquille.
Laissons là, le terrible, il ne s'an ira pas, mais nous avons des armas : ton ciel bleu, tes vieilles pierres dont l'histoire se raconte en mille couleurs, mes étangs et autres mares au diable.
Bonne journée, ma Belle !

Muse a dit…

bonheur de lire deux si jolis textes au réveil. Le premier me permet de retrouver des journées passées dans la famille élargie; tous à la campagne, profonde et cévenole.Le second pour les impromptus que tu traites avec originalité. Bonne journée Brig!

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

la vie et ta force, ne sont pas "terribles" mais extraordinaires!

la chose terrible en moi c'est peut être mon impatience et aussi ma persévérance: qui a une côté bonne, autre terriblement dérangeant pour les autres et des fois, même pour moi tenant compte des conséquences

c'est bien nous faire réfléchir, merci!

on ne peut pas tellement, vraiment se débarasser de soi et comment on est vraiment, juste changer un suia

tanette a dit…

Bâcleuse, tu dis, ! Fort bien écrit ce texte sur les impromptus !Je voudrais bien pouvoir en faire autant.

OLIVIER a dit…

Je proteste !!! ton "impromptus" est formidable !
Oui l'Amour ! Vive l'Amour !
Ma chère Brig, ta photo de la cours avec le banc me charme. Je te l'emprunte, merci !
Olivier un admirateur, si, si !

Anonyme a dit…

A la fin de la lecture, je m'aperçois qu'un mot est inapproprié...bacleuse, malgré ton talent tu dis des inepties

Unknown a dit…

Il est toujours étonnant de voir à quel point, à partir d'une simple phrase, chaque personne peut imaginer un texte totalement différent, et qui lui ressemble, autant que celui-ci te ressemble. Un beau texte, pas du tout bâclé.
Bonne soirée !

Brigetoun a dit…

ben faut bien constater que tant celui ci que celui d'hier sont de très beaux fours
et voilà que je ne sais même plus commenter chez moi - bon je suis en retard

Unknown a dit…

Fours ? Bah, les bons fours font les bons gâteaux !

Brigetoun a dit…

on peut dire des gratins ? Les gateaux j sais pas faire

Tisseuse a dit…

pourquoi parler de "four" ?
ton texte est magnifique de pudeur ciselée !