Gris, mou, humide – lever enthousiaste aux presque aurores (enfin relativement) pour aller suivre la vie du Caravage en Sicile, et abandon, le miel et le fromage blanc gueulant sur un estomac noué par le programme de l’après-midi.
C'est-à-dire, marche le long de la rue Joseph Vernet, niée par la mélasse, et où je niais les boutiques et leurs soldes (interdiction ferme) jusqu’aux remparts et la prise de contact avec un nouveau généraliste.
Petit, souriant, écoutant (tellement que j’ai attendu plus d’une heure et demie en compagnie de Match et autres, pris et reposés en me demandant comment on pouvait regarder ça même avec les lunettes que je n’avais pas). Succès, nous semblons nous entendre épatamment.

Retour dans la nuit, trop flemmarde et crevée pour me changer, départ avec col roulé et pantalon de faux tweed vers les hauteurs de l’opéra pour un spectacle de la compagnie Antonio Gadès. Salle pleine et décidée à aimer, moi aussi. En première partie, reprise de Noces de sang. Plutôt beau, et j’y ajoutais au début un souvenir, peut être en partie imaginaire, ou magnifié, d’une lecture de Lorca, en groupe, dans le crépuscule, sur une terrasse au bord de la mer. Souvenir qui s’est effacé, remplacé par la danse (l’histoire de Lorca étant prétexte)

Entracte cigarette sur le balcon (consommation divisée par quatre) devant une pluie fine et discussion avec une badame aussi charmante que moi – et la « suite flamenca. »

Guitaristes, trois bons chanteurs (avec des micros qui m’ont un peu navrée), une bonne chorégraphie pleine d’effets. J’ai surtout aimé la danse retenue et concentrée d’Adrian Galla et la rumba qui clôturait, avec toute la troupe, rebondissant de fin en fin. Voisins pleins de bonhomie et très heureux.
Crachin et rouget grillé.