Peut être aussi parce que j’avais décidé, à une moitié de mon esprit défendant, d’aller à la Rocade reprendre ma carte du parti et voter pour une liste que mon vote ne changera pas. Me rattraper par surprise ces jours ci au siège de campagne plus facile d’accès . ?
Donc sieston cotonneux, petites activités ménagères, et, à l’heure du thé, comme j’avais assez récupéré pour lire : des rencontres dans les textes publiés par Publie.net http://www.publie.net/tnc - choix portant très subjectivement sur des écritures, qui me confirment dans mon statut de lecteur (mais on peut y trouver beaucoup d’autres choses)
Chez Jacques Ancet « la voix de la mer », ces lignes de « Parler le monstre »
"Il s'en rend compte aujourd'hui, après tant d'années: écrire, au plus profond est un acte né de la douleur. Un acte qui libère dans le langage cette blessure lointaine du corps, la soulage mais ne l'efface jamais. Il aurait souhaité n'écrire que la beauté de vivre, la splendeur du monde, comme il l'a fait aussi. A chaque fois, pourtant, au coeur de la lumière, il y a ce noir: le corps seul, souffrant et qui gémit. Lui voudrait ne pas l'entendre, ne pas le voir. Il voudrait continuer à chanter, mais sa voix se brise, elle mue, et c'est la tragédie qui sort de ses lèvres."
Emmanuelle Pagano parlant de Jacques Dupin et le citant dans « toucher terre » (bref et bon)
Et la poésie est à son corps ce que les éléments, les maladies, l’isolement sont au nôtre. « La poésie qui nous chasse, et nous prend à la gorge, elle rase plus près elle blanchit plus noir (…) le seul recours des lisières, des terres, des terres à l’abandon, des fissures dans la eoche, des talus à la dérive butant
contre la détresse du monde »
et, en trichant, je sais, mais parce que ce petit texte est une merveille pour qui a toujours rêvé de New-York et ne le connaîtra pas, surtout celui-là dans « Centre du monde » de Michèle Dujardin (quelques pages de texte et dessins que je vous souhaite)
« et les façades convulsées guillotinent aux fenêtres les psaumes, à peine nés l’encre aux doigts du prophète n’écrit pas : elle est sans plume, sans lettres ni papier, juste elle trace en glissant sur les murs des yeux, écarquillés dans leur silence, et qui voient l’autre rive, loin à l’envers des briques »
"Il s'en rend compte aujourd'hui, après tant d'années: écrire, au plus profond est un acte né de la douleur. Un acte qui libère dans le langage cette blessure lointaine du corps, la soulage mais ne l'efface jamais. Il aurait souhaité n'écrire que la beauté de vivre, la splendeur du monde, comme il l'a fait aussi. A chaque fois, pourtant, au coeur de la lumière, il y a ce noir: le corps seul, souffrant et qui gémit. Lui voudrait ne pas l'entendre, ne pas le voir. Il voudrait continuer à chanter, mais sa voix se brise, elle mue, et c'est la tragédie qui sort de ses lèvres."
Emmanuelle Pagano parlant de Jacques Dupin et le citant dans « toucher terre » (bref et bon)
Et la poésie est à son corps ce que les éléments, les maladies, l’isolement sont au nôtre. « La poésie qui nous chasse, et nous prend à la gorge, elle rase plus près elle blanchit plus noir (…) le seul recours des lisières, des terres, des terres à l’abandon, des fissures dans la eoche, des talus à la dérive butant
contre la détresse du monde »
et, en trichant, je sais, mais parce que ce petit texte est une merveille pour qui a toujours rêvé de New-York et ne le connaîtra pas, surtout celui-là dans « Centre du monde » de Michèle Dujardin (quelques pages de texte et dessins que je vous souhaite)
« et les façades convulsées guillotinent aux fenêtres les psaumes, à peine nés l’encre aux doigts du prophète n’écrit pas : elle est sans plume, sans lettres ni papier, juste elle trace en glissant sur les murs des yeux, écarquillés dans leur silence, et qui voient l’autre rive, loin à l’envers des briques »
et suis partie à l’Opéra pleine de bonnes intentions assister à « la Bohème » dans une production de l’opéra de Tours. N’ayant pas grand gout pour le bel canto je connaissais bien sur les grands airs et duos, mais n’avais jamais écouté l’ensemble. Et j’ai été surprise de trouver intéressant le reste, les ensembles comme le groupe des garçons au début de l’œuvre, le bal, et même de le goûter. Une bonne mise en scène de Gilles Bouillon et direction d’acteurs (sauf le chœur d’enfants mais leur gaucherie avait du charme). Jolis décors et costumes années 50-60, une époque qui colle bien. Une Mimi (Rié Hamada) terriblement jeune fille japonaise, pleine de charme et une jolie voix que j’appréciais surtout aux moments où la musique ne l’oblige pas à exprimer sa douceur en criant, et un Rodolphe (Alfred Kim) coréen avec le coté trompette que l’on aime chez les ténors. Karen Vourc’h que je me souviens avoir aimé dans la Flûte enchantée, à l’allure folle. Jean-Sébastien Bou en Marcello, très bon et une agréable distribution pour les autres rôles masculins. Mais j’ai beau faire, je n’aime pas cette musique à effet, même si le livret est habile, si certains airs sont pleins de mélodie, je n’y arrive pas. Et peu à peu la douleur s’est manifestée pour habiter mon léger ennui. J’ai snobé le dernier acte et la mort. Je ne sais si le ciel partage mon avis. Il bruinait.
12 commentaires:
Ma "nuitée" se prolonge dans l'attente que cesse la douleur.C'est pourquoi je me retrouve là à des heures de pas d'heure. Je crois que j'aurais fait comme toi à l'Opéra : une bonne volonté mais limitée au supportable. Les textes que tu nous offre sont autant de beaux cadeaux. Je n'ai pas le temps de naviguer sur les sites de lecture en ce moment absorbée par l'écriture promise à mon éditeur, ton oeuvre est donc bénéfique en donnant ainsi la bécquée.
Et puis j'en ai tellement marre du bal des hypocrites qui tourne à une allure hallucinée autour de la Société Générale. Le grand bal des faux culs jusqu'à l'écoeurement. Et les journaleux qui s'en gavent, incapables de regarder autre chose que le doigt qui nous montre l'abîme. Alors, tu penses, une virée par chez toi, c'est tout bénef.
Bonne nuit. Bises.
Ouf! ce que tu en fais des choses dans une journée, ma belle amie.
Aux Halles, à l'opéra, faire des lectures de textes sur le net, plus ton quotidien, tu es très active, bravo.
J'ai bien apprécié que tu nous mettes des extraits des textes que tu as lus, merci.
Bon mercredi et bisous
doigts en berne, bonne journée Brig !
Entre les cardes du matin, ta carte du parti et la bruine du soir tombant
une journée s'est écoulée et bien remplie. J'y ai découvert un sieston !
Buongiorno je m'excuse pour utiliser celui blog pour autres buts mais j'ai necessité de retrouver un italien de nom COMUNE GIOVANNI ANTONIO qu'il habite à avignon - rou de Velouterie 13 bis. Vous pouvez m'aider. merci alessandro
P.S. tu complimentes pour le blog, vraiment beau et excusées pour mon
français
Une Bohème qui me rappelle tant de bons souvenirs. Travaillée en clase, vue et revue dans différentes versions dont une avec un Andréa Bocceli magnifique! Bonne journée Brig!
Une journée bien remplie...merci pour cet étal des Halles si bien présenté que je m'imagine repartant le panier bien garni.
Si je pouvais en faire et surtout lire autant que toi.
La bohème, un opéra certes, mais aussi une belle chanson d'Aznavour.
Grâce à toi, je me suis aventuré ds le thème des impromptus littéraires. Ton avis m'est important !
A très vite chère Brig et prends soin de toi !
les chemins de l'opéra.. pas vraiment pour moi je l'ai déjà dit je crois faute de culture
De la poésie? sans doute ..et cet accent qui pourrait être le mien aujourd'hui:"contre la détresse du monde"
et pourtant, "à son corps défendant" hésiter , croire encore..malgre "le deuil de la nature . ..etc..et cette insatisfaction de n'être que ce que l'on est
Belles couleurs maraîchères !
Je n'aime pas trop le "côté trompette" des ténors dans presuqe tous les opéras italiens de cette époque. Trop d'effets dans la musique, je suis bien d'accord avec toi, en harmonie.
Bon repos après une telle journée.
Bon, va p'têtre falloir un jour que j'écoute autre chose que du rock. Car même quand tu n'aimes pas vraiment une oeuvre, tu en parles tellement bien, qu'on en a l'eau à la bouche !
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