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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, janvier 03, 2008

Nous avons basculé. Toulon s’est un peu vidé. Grignan s’est ouvert pour accueillir une partie du peuple nain et leurs mères. Petite sœur a du voir ou se prépare à voir repartir ses filles.
Et des signaux ont clignoté vers moi qu’ils ont mise en joie, mais auxquels je ne répondrai pas. Moi qui collectionne les renoncements, même pour la rue du roi René qui souvent me semble si loin. Un peu de lâcheté qui s’installe.

Mais, incorrigiblement le plaisir de remplir les pages du nouvel agenda de projets précis, déterminés et possiblement trompeurs - et l’éventualité de les voir rester irréels faisait partie de la petite jouissance que j’en éprouvais.
Rituellement, (j’adore), assise devant des cartes j’ai tenté, par foucades au long de la journée, d’être un peu présente auprès d’aimés ou de simplement connus sympathiques, avec des souhaits que j’espérai sans trop de maladresse, parce que les séparations sont parfois, et très normalement, anciennes - heureuse de mes premiers envois - de plus en plus navrée de la grève que me faisaient subir les mots, qui ne venaient pas ou ne s’assemblaient pas ou ne convenaient pas.
Quelques pas pour décider que je ne m’offrirai pas de fleurs, et pour gouter un air vivant et un beau ciel (aujourd’hui, le 2, nous en étions au pigeon biset, tout doux mais très bis, tendant au gris doux) et plongée dans le cadeau inattendu reçu lundi de Toulon. N’ai plus de cadeaux aux dates officielles mais toujours ceux là qui me ravissent, fait à propos de rien, d’une idée. Là c’était parce qu’en lisant « l’amour est très surestimé », recueil de nouvelles de Brigitte Giraud, elle (l’expéditrice) avait pensé à moi, pas à cause du titre ni à cause du nom de l’auteur, comme je l’ai supposé un moment, surtout pour le titre, mais pour le ton, le style.
Et vrai que je les ai bien aimées, avec tout de même la curieuse impression en lisant plusieurs des textes de les avoir déjà lus, sans savoir quand et où, de les reconnaître.
Beaucoup de ruptures, de dépérissements des relations, et puis une histoire avortée ou, ce qui revient presqu’au même, sans lendemain, entre deux maladroits un peu abimés ; après que l’attente ait été trop intense, à leur esprit défendant. « J’avais encore quarante secondes avant qu’il n’apparaisse à ma porte. J’ai fait en quarante secondes ce que personne n’a jamais réussi à accomplir, j’ai transformé une simple cuisine de trois mètres par trois en un espace brûlant de désir et d’appréhension mêlés. J’ai imprimé mon tremblement à chacun des objets et j’ai fait une tache sur ma jupe avant d’ouvrir ». Personne, jamais, vraiment ?
Pour Abadôn de Michèle Dujardin, beau et grave, je le détaille lentement, au gré de mon moral.

8 commentaires:

marie.l a dit…

continue à détailler Brig, moi j'y vais !!!!Bonne journée à toi !

FalconHill a dit…

Outre le texte qui est chouette, cette phrase, toute bête, que j'ai trouvé magnifique "...de la grève que me faisaient subir les mots...". Chouette.

Touchant le billet aujourd'hui. En tous cas, il me touche.

Bonne journée

Muse a dit…

Plaisir renouvelé de la lecture de ta note matinale.Pour l'abandon, je n'ose même pas y penser.Mais entre tour de rein et début d'angine, va bien falloir que je me pousse!

tanette a dit…

Comme Falconhill : adoré : "la grève que me faisaient subir les mots."
Bonne fin de journée.

Anonyme a dit…

Rigolo : ai eu le même cadeau que toi, entre autres, pour Noel, cet"amour très surestimé" que j'ai trouvé agréable mais un peu plat ! Je m'attendais à mieux selon les critiques entendues ça et là sur les ondes.
En fait, oui, l'amour est très surestimé !!! (LOL)
Bonne année Brigetoun : suis en retard .....

Anonyme a dit…

mon cadeau, fidèle Brigitte qui passe tous les jours et que je retrouve avec plaisir dans ses lignes quelques fois tourmentées. Te souhaite une année riche ...en événements.

Anonyme a dit…

Les renoncements aussi font partie de la vie ! Et puis j'aime bien la notion de "possiblement trompeurs" ou de projets "éventuellement irréels", ça nous laisse un peu de place pour le mystère, et, à notre place de lecteurs, qui consommons tes billets comme un moment, c'est palpitant.

Merci Briegtoun.

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup ta note,elle me touche
par contre j'ai moins aimé "l'amour est très surestimé"