Dans les textes que j’ai pu choisir sur publie-net http://www.publie.net/tnc (et j’ai d’autres envies mais bridée suis par le temps, mon coté marmotte, mais peu par la finance le prix étant dérisoire) j’ai pris mercredi matin, après avoir renoncé aux Halles malgré le joli temps et mis de la morue à dessaler, « Chaissac Gaston – vice-président du club des échappés de mla vie moderne » de François Bon, parce que j’ai du gout pour leurs œuvres et parce que je me suis toujours voulue à coté de la vie moderne.
« Le cœur d’oeuvre n’est pas les poèmes ou textes que lui-même considère tel, mais bien l’oeuvre épistolaire. Mais il a eu le génie de le percevoir : les lettres aussi sont dès leur écriture conçues comme oeuvre. C’est ce qu’il nous faut, pour rendre honneur et respect à Chaissac écrivain, accepter de considérer dans la matière et le détail…. »
« Le travail de correspondance en est un parmi les autres, avec une simplicité qu’on ne sait plus. Ils ont partagé sans doute les enveloppes qu’on baigne, décolle et recolle à l’envers pour les utiliser deux fois : assemblage de gestes et décomposition du temps comme le bois de chauffage à fendre et le poireau à repiquer. » le « ils » désignant Chaissac à Vix et le grand-père de François Bon à Damvix, tout à coté.
« Ce que décrivent les lettres de la passion à peindre ou de la chronique d’une vie de village est alors comme démultiplié par le fait que nous savons les trous et les manques : Chaissac produit devant nous l’illusion d’une écriture globale parce que nous savons n’avoir affaire qu’à des fragments arbitrairement retrouvés. »
Brides glanées dans les premières pages du texte de François Bon « grands gestes effrayeurs (de Gaston Chaissac écrivain), la suite est à lire, avec la façon dont se combinent les deux vies celle de la campagne et du labeur, celle des galeries, des écrivains et puis cela tout de même vers la fin :
« Mais Chaissac produit par éclatement question sur le récit même, sa transmission et ses attendus, l’interrogation sur le comportement énigmatique non pas des hommes dans la société, mais la société révélant cette énigme de l’être humain seul dans sa tête, au comportement erratique ».
Et m’en vient une envie de les lire ces lettres, moi qui me contentais de contacts épisodiques et joyeux avec le peintre-sculpteur. Alors quelques brides péchées dans la première partie, que je conserve sans les développements de François Bon, pour trouver ma réaction propre à ces mots, mon imaginaire
« Et si les âmes étaient visibles avec nos yeux de chair nous en verrions de toutes noires, des régiments, et laides à faire peur. » et bien sur ce n’est pas simple jugement pessimiste, le noir est un révélateur, puisque bien entendu » Mais le noir est quand même une superbe couleur. »
« J'espérais pouvoir avant repiquer de la salade et faire une série de tableaux. »
« En jouant de l'harmonium l'idée m'est venue de dessiner un tableau avec mes deux mains à la fois. J'ai l'impression que le cerveau ne se sert que d'une seule main »
« Et si les âmes étaient visibles avec nos yeux de chair nous en verrions de toutes noires, des régiments, et laides à faire peur. » et bien sur ce n’est pas simple jugement pessimiste, le noir est un révélateur, puisque bien entendu » Mais le noir est quand même une superbe couleur. »
« J'espérais pouvoir avant repiquer de la salade et faire une série de tableaux. »
« En jouant de l'harmonium l'idée m'est venue de dessiner un tableau avec mes deux mains à la fois. J'ai l'impression que le cerveau ne se sert que d'une seule main »
et j’ai continué à chercher Chaissac chez Dubuffet sans le trouver, ou du moins ses écrits, mais ce que disait sur lui, ou à lui, celui qui devint son ami.
Pour y trouver le peintre, avec la préface au catalogue de l’exposition de 1947
« ça ne parle pas la même langue. Imaginez nos conférenciers d’art, nos bons missionnaires de l’art, ces dignes magisters, devant les peintures de Chaissac. C’est une idée qui ne se supporte pas, c’est comme un romancier spécialisé dans les récits de chasse qu’on mettrait nez à nez avec un lion. Un astronome qu’on assoirait sur une étoile filante ».
Et, dans une préface de 52, reprise en retouchée en 1965
« Voici Chaissac et ses tours. Ses stupéfiantes tours. Le roi des déconcertants !...... Rien que du plus trivial, des objets et faits empruntés à la vie quotidienne la plus nulle, le parler le plus commun, plats propos – radotages. C’est cela son matériel, à Chaissac, à partir de quoi il va faire résonner des échos si bizarres, faire s’élever un vent inconnu, un vent qui n’est qu’à lui.. »
Pour y trouver le peintre, avec la préface au catalogue de l’exposition de 1947
« ça ne parle pas la même langue. Imaginez nos conférenciers d’art, nos bons missionnaires de l’art, ces dignes magisters, devant les peintures de Chaissac. C’est une idée qui ne se supporte pas, c’est comme un romancier spécialisé dans les récits de chasse qu’on mettrait nez à nez avec un lion. Un astronome qu’on assoirait sur une étoile filante ».
Et, dans une préface de 52, reprise en retouchée en 1965
« Voici Chaissac et ses tours. Ses stupéfiantes tours. Le roi des déconcertants !...... Rien que du plus trivial, des objets et faits empruntés à la vie quotidienne la plus nulle, le parler le plus commun, plats propos – radotages. C’est cela son matériel, à Chaissac, à partir de quoi il va faire résonner des échos si bizarres, faire s’élever un vent inconnu, un vent qui n’est qu’à lui.. »
Et pardon, encore, parce que j’aime cet homme (Chaissac) et l’écriture de Dubuffet, le regard du second sur le premier dans une lettre adressée à Madame Chaissac le 8 juillet 1947, au début : « C’est son élégance à quoi je n’avais pas pensé et qui m’a surpris, sa svelte élégance physique. Et sa tristesse aussi….j’avais pensé d’après ses lettres à un dosage de tristesse et d’enjouement mais je ne croyais pas que la tristesse dominait tant dans le mélange… Tel qu’il est il est rudement encore mille fois mieux que tout ce que j’avais pu imaginer… »
Parasitisme encore Ils étaient pas beaux les cheminots le 22 à Paris ? La SNCF pour moi sujet sensible. Photos envoyées par l’ami G. en même temps qu’un texte sur la quantité de chômage nécessaire au maintien de la rente (très en gros) intéressant et repris sur « autour » (via mon profil)
Le Centre Condorcet avignonnais fonctionne avec une dizaine de personnes et la salle était fort peu fournie. Paul Alliès clair, sachant être didactique sans être ennuyeux. A vrai dire je me sentais en accord avec ce qu’il disait (déjà la critique amusée du titre de la conférence « le président de la République et le Parlement » qui passait par pertes et profits le gouvernement) les défauts intrinsèques de la 5ème république, l’aggravation par l’élection au suffrage universel, la nocivité des inventions du gouvernement Jospin :quinquennat et modification de l’ordre des élections, et la dérive aggravant ces institutions pour nous éloigner de plus en plus du modèle général européen : le système primo ministériel. J’ai appris que les pays qui s’étaient dotés d’une constitution calquée sur la notre comme le Portugal, la Roumanie et d’autres étaient tous revenus à des systèmes moins exotiques. L’image que nous donnons de nous, avec ce qu’en fait la conception du pouvoir qu’a notre imperator. L’inéluctable perte de crédibilité de notre pays. Et puis deux sarkolatres ont fait dévier le débat qui n’était pas politique mais constitutionnel sur l’efficacité pour eux évidente des « actions » actuelles. Faute de se situer sur le même plan, la discussion est morte et nous nous en sommes allés.
Le Centre Condorcet avignonnais fonctionne avec une dizaine de personnes et la salle était fort peu fournie. Paul Alliès clair, sachant être didactique sans être ennuyeux. A vrai dire je me sentais en accord avec ce qu’il disait (déjà la critique amusée du titre de la conférence « le président de la République et le Parlement » qui passait par pertes et profits le gouvernement) les défauts intrinsèques de la 5ème république, l’aggravation par l’élection au suffrage universel, la nocivité des inventions du gouvernement Jospin :quinquennat et modification de l’ordre des élections, et la dérive aggravant ces institutions pour nous éloigner de plus en plus du modèle général européen : le système primo ministériel. J’ai appris que les pays qui s’étaient dotés d’une constitution calquée sur la notre comme le Portugal, la Roumanie et d’autres étaient tous revenus à des systèmes moins exotiques. L’image que nous donnons de nous, avec ce qu’en fait la conception du pouvoir qu’a notre imperator. L’inéluctable perte de crédibilité de notre pays. Et puis deux sarkolatres ont fait dévier le débat qui n’était pas politique mais constitutionnel sur l’efficacité pour eux évidente des « actions » actuelles. Faute de se situer sur le même plan, la discussion est morte et nous nous en sommes allés.
15 commentaires:
c'est toi qui a pris ce profil magnifique? merci!
que veut dire "sarkolatres"?
"vous vous êtes allés où?"
le profil ? paq assez vieille, pas assez douée - non c'est Doisneau qui était c'est vrai un assez bon potographe.
sarkolatres :inconditionnels d Sarkozy
Un voyage à travers les écrits que tu aimes, je les ai lus avec beaucoup d'attention et de plaisir.
Tes photos sont belles.
Bon jeudi et bisous.
La première partie me ravit, la seconde me navre.. une douche écossaise le matin c'est bon pour aborder la journée en forme. Oui, la France est ridiculisée sur le plan international par le petit monsieur qui nous sert de président (sans p majuscule).
Bonne journée ma Belle !
Ds la 1ère partie, j'ai découvert comme d'habitude. Non, tu n'as pas la couleur noire, ni le pessimisme !!!!
Qt à la 2ème partie, je hais ce nabot depuis 2002 et son intervention dans un commissariat de Toulouse.
A plus chère Amie,
OLIVIER
le noir n'est pas le pessimisme mais une belle couleur.
Et ce dont nous voulions traiter n'était pas notre dernier pésident mais le déséquilibre de notre constitution et de l'usage qui peu à peu l'a agravé, la cerise sur le gateau étant en effet atteinte avec lui
Je le considère Gaston Chaissac comme une référence de premier plan dans le domaine de l'art.
ai mis un peu plus de temps aujourd'hui à me dérouiller, mais il m'est agréable et ce matin encore une fois de plus utile, à l'inculte que je suis, de venir te lire,car si je connais (un peu) Dubuffet je ne savais rien de Chaissac et je vais m'atteler à le découvrir !
Bonne journée Brig !
Tout pareil que Marie.l ! Et vive la découverte matinale ! (Poivert, toujours en robe de chambre, toujours la tête ébouriffée, toujours pas pris de petit déjeuner)
Une lecture encore une fois très instructive, qui va me pouser à aller plus loin. Avec un ciel si bleu, que ta journée soit belle Brig!
Un peu décalé avec ton texte, je me demandais ce que tu pensais de faire garder les enfants par les employés territoriaux pendant les jours de grèves des enseignants. Pour ma part je suis contre, de piquer le salaire des uns pour payer les autres.
Gérard je suis un peu hors du coup en vieille femme sans descendance, à première vue je pense que rendre une grève presque invisible n'est pas chose excellente (voir la façon dont on se moque des grèves à l'hopital) et qu'il ne s'agit que de garderie. Il semble que de nombreux maires ne sont pas preneurs de ce truc.
toujours substantiel chez toi..
je ne te vole qu'un mot:
quand on ne se situe pas sur le même plan ...
ça pince parfois très fort!!
Comme Duszka, la première partie est enchanteresse, la deuxième me donne des envies de révolution...
Bonjour,
Je suis tombée par hasard sur votre blog (de janvier 2008 !) en suivant à la trace Chaissac et Dubuffet... Vous citez une remarque de Dubuffet sur Chaissac dont il me faudrait absolument la suite ("Tel qu’il est il est rudement encore mille fois mieux..."). Vous voulez bien me contacter si vous avez les 4 phrases suivantes sous la main ? Ça sera un super cadeau ! Merci d'avance...
Françoise Guiguet
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