Chez Philippe de Jonckere http://www.desordre.net/blog à la fin d’une entrée concernant l’humiliation ressentie par les parents qui doivent se démener pour obtenir ce qui est le droit de leurs enfants (et je ne peux qu’accompagner, ayant dans mon désert, le « bonheur » de n’avoir personne qui dépende de moi, mais je pense à des parents que je connais et ai connus), cette phrase plus universellement partagée : «Le mépris que je lis sur certains visages dans les rames de métro quand passe une personne qui fait la manche, et le condamnation du regard quand vous, vous donnez quelque chose, que vous échangez une parole de pas grand chose, on encourage la mendicité… »
et je me suis retrouvée, prise à partie violemment dans une queue de supermarché parce que j’avais complété la somme insuffisante dont disposait un jeune couple (et il s’agissait d’une somme quasi infinitésimale)… »et qu’ils avaient peut-être bien volés. Si tout le monde faisait comme vous » avec un reniflement méprisant. Mon désarroi devant le puits que cette femme révélait. Ma réponse, qui je l’avoue n’était pas totalement fausse « mais ça a débloqué la queue et je suis pressée » et puis, comme cela continuait « Madame, vous m’ennuyez » en souriant à la caissière.
Mais, justement, le regard vide et un peu réprobateur de cette dernière. Je remontais l’escalier, malheureuse de ce que nous devenons, et puis le plaisir de réaliser que j’avais au moins pris un peu du mépris qui leur était dédié à ces deux jeunes et beaux immigrés.
Incompréhension, parce que ces gens sont anormaux, et que c’est notre « civilisation » qui les a fait ainsi.Heureusement, dans les minutes qui ont suivi, ou l’heure, ou pas très longtemps, la possibilité d’admirer une vraie générosité, ne sais plus laquelle, ce n’est tout de même pas si rare.

Journée entre essais de donner un soupçon de visibilité à mon bidule sur les municipales, inutilement, sans autre efficacité que pour moi, et début d’un horrible masque qui ne sera pas « nègre », j’aime trop les vrais, pas ceux de bazar, mais un truc qui serait personnel, seulement je n’arrive pas à entrer en contact avec les esprits et à leur donner forme. Enfin dépense plus physique que cela ne semble et plaisir de malaxer, défaire, recommencer. Malheureusement ça m’a ramené à dix cigarettes. Ciel gris, terne, même pas méchant.