Matin dimanche – départ dans le bleu qui a joué à cache-cache avec nous.Devant les Halles où je voulais distribuer mes beaux programmes (enfin pas « mes ») vide peuplé, lentement, parcimonieusement, et tous ceux qui arrivaient face à moi, de la rue Carnot ou Carreterie, avaient rencontré les miens aux Carmes. (perplexité en trouvant cette photo dans mon appareil, angle pitchounet de l'espace vide qui me faisait face, je me suppose troublée ?) Quelques rencontres, tout de même, avec de vraies amorces de dialogue (bon, parmi eux deux front-national et un très gentil garçon s’obstinant à trouver que moi et le Modem nous avions bien raison), sous l’œil absent d’un ancien camarade. Et quand mon tas n’a plus été que souvenir, constaté dans les Halles, que mon poissonnier et mon marchand de légumes avaient eux aussi pris leurs vacances.
Retour chargée tout de même, constatation vexée que mon bidule « municipales » après deux cent visites entre jeudi et vendredi, était retombé dans le tréfonds des enfers de « google » et devenu totalement invisible, constaté aussi, qu’en séchant, le masque que j’avais amélioré par petites touches, se craquelait dangereusement et que c’était ma faute (mauvaise préparation de la terre), vérifié qu’un nouveau couteau était merveilleusement tranchant par une coupure superficielle mais méchante au pouce droit et, après lavage de cheveux et déjeuner, sombré dans un demi-sommeil tremblotant
« J’aime le nom des derniers vers, «Hôtel des étrangers », et puis leur attaque, «Quel est Amour le nom de mon amour ? », et puis ces histoires mélancoliques d’épingles à cheveux d’autrefois retrouvées entre deux lattes du parquet. Sacré Blaise… Là, c’est son côté Apollinaire. Et puis alors j’aime beaucoup ça : « Je travaille dans ma chambre nue, derrière une glace dépolie / Pieds nus sur du carrelage rouge, et jouant avec des ballons et une petite trompette d’enfant : / Je travaille à la FIN DU MONDE. ». –la fin de ‘‘Cendrars, Gainsbourg… » 2ème texte de « Littérature, politique d’Olivier Rolin chez publie.net, http://www.publie.net/, que j’aime pour cet aboutissement en douceur profonde d’un texte qui s’ouvre sur l’accord entre l’aspect de Cendrars et son œuvre, parlant du baroudeur, pour en arriver là, en parlant de l’écriture (avec la phrase de Miller sur Moravagine : « lire un texte phosphorescent à travers des lunettes de soudeur ») - et je réalise que ce sont les premières lignes qui m’ont poussée à fouiller ma bibliothèque, constater que Cendrars n’y avait pas survécu et prendre à la FNAC le seul texte disponible, avec « le Panama » trop riche pour mon petit appétit actuel, « Bourlinguer », recueil mineur peut-être mais que j’aime, et qui a réveillé des souvenirs de lectures anciennes, ou leur recréation illusoire.
Et pendant ce temps on comparait (et je ne distinguais pas les mots des intervenants, parce qu’à vrai dire leur avis m’importait peu) des versions des chants d’Auvergne de Canteloube, sans arriver à m’en dégouter. Le tout sur une conscience un peu cotonneuse, très après-midi de dimanche.
Et pendant ce temps on comparait (et je ne distinguais pas les mots des intervenants, parce qu’à vrai dire leur avis m’importait peu) des versions des chants d’Auvergne de Canteloube, sans arriver à m’en dégouter. Le tout sur une conscience un peu cotonneuse, très après-midi de dimanche.
Comme, avec Rolin, j’avais vérifié que j’étais de nouveau capable de lire, abandonné, et soigné mon blues dominical avec « il Turco in Italia », et puis, dans la nuit, sur France Culture un essai radiophonique sur « l’attente, l’oubli » de Blanchot avec les voix de Lonsdale, Aurore Clément et Tchéky Karyo, en griffonnant pour laisser mon attention passer outre au plaisir des voix. Brigetoun en vampire.
6 commentaires:
Brigetoun en vampire, mdr....
Gros dimanche, ma belle, tu ne t'es pas ennuyée, quelle diversité, sorties, lectures, etc...
J'aime tes tranches de vie.
Bon lundi et bisous xxxx
Encore que tes papiers distribués, il ne soit pas nécessaire de mettre des "lunettes de soudeur" pour en prendre connaissance tout "incandescents" qu'ils soient pour certains. Cependant, un éblouissement de dernière minute, ce ne serait pas mal et assez bienvenu.
Tu te nourris jour et nuit de culture, attention à l'indigestion !
dimanche: ça en fait encore beaucoup pour un seul jour!!! à l'aune du reste de lumière dont s'éclaire ma survie tenace...qui s'accroche à ceux qui combattent et qui viennent me voir
Bonjour,
Oh ! je suis loin de ta culture dominicale... Je suis encore avec mes souvenirs d'ovalie et de belles rencontres.
Bises,
OLIVIER
J'aime toujours autant tes lectures, tu t'en doutes...
Vive les dimanche de campagne, vraiment, surtout quand on peut en profiter pour jouer à cache cache avec le bleu du ciel !
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