et me donnent envie de continuer (d’autant que c’est prévu). Suis partie d’un pas conquérant, et avec des envies de gaité (qui se sont traduites par un veston chez Cotalac), un peu rue Joseph Vernet, puis le long des remparts jusque à cet endroit où ils sont plus bas, presqu’autres
et une boutique pleine de trésor où j’ai rencontré une amie en train de peindre un grand panneau vaguement pompéien (paysage, pas mystères), deux tons d’argile, de petites éponges, des gouaches au cas où, et un vernis parce que les deux bonnes femmes avaient interrompu leur discussion pour me dire que, si j’étais décidée à les laisser en paix, elles aimeraient ne pas s’effriter
mais quand après le déjeuner j’ai passé un peu dudit vernis sur toujours le même petit bonhomme, la carcasse, comme avec les vernis acrylique, a protesté. Je vais en revenir au simple cirage. Ouvert en grand, et avant de m’allonger un chouya, comme je voyais qu’Olivier l’avait fait, pris le sujet des impromptus littéraires : ce que contient votre sac (à la première personne), alors que j’avais dit que j’y renonçais.
Comment dire mon sac : si important il est que je ne peux qu’être plate, incapable d’imaginer un sac abstrait ou à histoires. Les sacs sont des objets sur lesquels glissent mes yeux, parfois légèrement admiratifs. Mais il y a le sac, mien.
Dans mon sac, ma vie s’est déposée en strates. - mon sac que je ne change que lorsque le cuir, généralement beau, en arrive à l’aspect d’une vieille croute de terre avariée.
Et alors je plonge dans le futur mort, et, vertueusement, je ne transvase pas tout ce que je découvre, pas tout à fait, pas en principe, et l’actuel est ainsi sensiblement moins imposant. La vie se rétrécie, et le passé s’évapore légèrement.
Mais de nouveaux objets sont apparus, un, puis des mouchoirs en tissu, à cause de l’écologie, des lunettes-loupes pliantes pour cause d’âge, et mon petit appareil photo.
Et pour lui, l’appareil, mon compagnon assidu, comme pour le reste, ma main explore avec perplexité, repoussant des contacts indécis, secouant les miettes de tabac
Joie toujours renouvelée quand je ramène au jour ce que je désirais, et parfois, séduite par une trouvaille totalement décalée, je la garde et change de projet, renonçant à me moucher (main dans poche pour kleenex) pour partir en quête du livre mentionné sur un paquet de cigarettes, toujours là pour un renoncement éventuel à l’abstinence.
Dans mon sac il y a ma vie. Même sans support matériel.
Il y a un petit couteau qui fut un cadeau, et celui qui me l’a donné, il y a des rouge à lèvres parce que j’en ai mis, il y a un étui qui a perdu ses photos, ou bien je n’identifie plus celles qui restent, parfois en vrac, surtout les bébés.
Et de pièce en pièce, de fauteuil en cuisine, il me suit.
Craintive casanière suis, mais à l’âme aventureuse. – http://impromptus.fr/dotclear
Bon c’est ce que c’est, mais ce fut efficace pour que se dissipe le malaise vernis.
Dans mon sac, ma vie s’est déposée en strates. - mon sac que je ne change que lorsque le cuir, généralement beau, en arrive à l’aspect d’une vieille croute de terre avariée.
Et alors je plonge dans le futur mort, et, vertueusement, je ne transvase pas tout ce que je découvre, pas tout à fait, pas en principe, et l’actuel est ainsi sensiblement moins imposant. La vie se rétrécie, et le passé s’évapore légèrement.
Mais de nouveaux objets sont apparus, un, puis des mouchoirs en tissu, à cause de l’écologie, des lunettes-loupes pliantes pour cause d’âge, et mon petit appareil photo.
Et pour lui, l’appareil, mon compagnon assidu, comme pour le reste, ma main explore avec perplexité, repoussant des contacts indécis, secouant les miettes de tabac
Joie toujours renouvelée quand je ramène au jour ce que je désirais, et parfois, séduite par une trouvaille totalement décalée, je la garde et change de projet, renonçant à me moucher (main dans poche pour kleenex) pour partir en quête du livre mentionné sur un paquet de cigarettes, toujours là pour un renoncement éventuel à l’abstinence.
Dans mon sac il y a ma vie. Même sans support matériel.
Il y a un petit couteau qui fut un cadeau, et celui qui me l’a donné, il y a des rouge à lèvres parce que j’en ai mis, il y a un étui qui a perdu ses photos, ou bien je n’identifie plus celles qui restent, parfois en vrac, surtout les bébés.
Et de pièce en pièce, de fauteuil en cuisine, il me suit.
Craintive casanière suis, mais à l’âme aventureuse. – http://impromptus.fr/dotclear
Bon c’est ce que c’est, mais ce fut efficace pour que se dissipe le malaise vernis.
Je ne sais si c’était pour Tharaud ou pour Chopin, pour les deux, ou peut-être même Rameau en première partie, l’opéra était quasiment plein.
Il a donné d’abord des passages de la suite en sol –« les tricotets » » : gaité ronde, fausse simplicité quasi campagnarde mais policée, le piano raconte je ne sais quoi mais il parle – les menuets » : charme, pas si simples que cela, mais avec la politesse de ne pas trop le montrer – « les triolets » : fluides, longues suites tendues de petites notes – et « les sauvages » : la danse époustouflante, un peu raide au début, tressautante, complexe et entrainante.
Et il a enchainé avec la suite en fa : diversité et quasi perfection. J’étais face à Tharaud et j’aimais bien sa façon de jouer, sobrement, sans effet, mais avec l’air de s’écouter, attentif à ce qui sortait de ses doigts. La grâce grave de » l’allemande » – les bondissements de « la courante » – le dialogue de « la sarabande » (tout ceci n’a d’autre vérité que mienne) et sa fin péremptoire – dans «les trois mains » je voyais grâce à ma position combien l’exécution en est acrobatique, sans que jamais s’affiche la virtuosité – « la fanfarinette » et le rêve – et les deux dernières pièces et leur entrain. J’étais si contente que je n’ai pas voulu m’imposer une fois encore d’essayer d’apprécier, comme on le doit parait-il, les préludes de Chopin (il me manque vraiment cette case, musique qui ne m’accueille pas) et suis rentrée.
Il a donné d’abord des passages de la suite en sol –« les tricotets » » : gaité ronde, fausse simplicité quasi campagnarde mais policée, le piano raconte je ne sais quoi mais il parle – les menuets » : charme, pas si simples que cela, mais avec la politesse de ne pas trop le montrer – « les triolets » : fluides, longues suites tendues de petites notes – et « les sauvages » : la danse époustouflante, un peu raide au début, tressautante, complexe et entrainante.
Et il a enchainé avec la suite en fa : diversité et quasi perfection. J’étais face à Tharaud et j’aimais bien sa façon de jouer, sobrement, sans effet, mais avec l’air de s’écouter, attentif à ce qui sortait de ses doigts. La grâce grave de » l’allemande » – les bondissements de « la courante » – le dialogue de « la sarabande » (tout ceci n’a d’autre vérité que mienne) et sa fin péremptoire – dans «les trois mains » je voyais grâce à ma position combien l’exécution en est acrobatique, sans que jamais s’affiche la virtuosité – « la fanfarinette » et le rêve – et les deux dernières pièces et leur entrain. J’étais si contente que je n’ai pas voulu m’imposer une fois encore d’essayer d’apprécier, comme on le doit parait-il, les préludes de Chopin (il me manque vraiment cette case, musique qui ne m’accueille pas) et suis rentrée.
12 commentaires:
Votre sac! Alors là nous entrons dans votre intimité.
Votre façon de vivre partout, comme si cette ville était votre appartement me fascine et à force de vous lire, ça devient un peu notre chez nous.
Accent Grave
Ah! ben là, ma belle amie, nous sommes gâtés aujourd'hui, je vois que ta belle humeur et ta joie de vivre sont revenus, bravo.
Tes statuettes en terre cuite sont très très belles, j'aime les détails des petites statues.
En passant par l'achat de ton veston, du vernissage de tes oeuvres, de l'inventaire de ton sac à mains, nous nous rendons à l'opéra.
Ben mince alors, belle journée pour toi et un plaisir pour moi de te lire.
Bon mercredi et bisous xxxxx
Très vivifiant ton billet, ça va m'aider à psser la journée avec le lumbago qui me transforme depuis hier (nuit pas facile) en vieille fée carabosse ! J'ai attrapé cette "contrariété de mes muscles lombaires" en allant ramasser d'urgence, dans le petit matin froid, les déchets que les chats du quatier, au demeurant fort mignons et câlins,avaient répandus partout, avec le vent comme complice.
J'ai pendant un temps caressé l'argile, mais l'écriture a pris tout mon temps. Je suis contente de voir que tu "respectes" tes oeuvres sans fausse modestie. Bravo !
Bises en rafales pour la journée qui vient.
Il faut avoir plusieurs tours dans son sac; il est bon d'y faire un tour de temps à autre!
J'aime beaucoup Tharaud, surtout dans Rameau , le plus grand musicien français et que l'on oublie trop (mais dans quel sac?).
"des mouchoirs en tissu, à cause de l’écologie" sans doute mais le tissu est plus confortable, non?
En tous cas, grand merci au sac pour l'appareil photos!
Comment ne pas ployer devant ce butin ?, mes mains s'en sont assez bien sorties à sentir ployer et se lisser l'argile se faisant rondeurs assouplies défiant craquelure d'un vernis insoumis ..
Et du sac tout au fond, reconnu tous les strats de l'active mission qui nous est dévolue ... Me suis- bien sûre- égarée sur de lointains chemins où chante une autre vie dont rien,rien ne te rassasie ....fût-t- elle pleine d'incertains
je ne sais pas si je t'ai dit quelque chose qui tienne debout et si je t'ai bien comprise... quelques mots comme ça , qui me sont venus comme ça un peu contents d'être venus!!
Ton antre paraît bien sympathique et tes "terres" ont l'air de s'y plaire. Bonne idée que de continuer à les soigner et d'avoir suivi Olivier dans l'exercice des impromptus, chaque sac a son histoire, celle du tien que tu gardes jusqu'à "l'usure" m'a bien plu. Bonne soirée.
a côté de ton sac, est-ce tou chat ou une peluche ?
un chale russe en boulle ou pagaille
Mais comment ai-je pu mettre autant de temps à découvrir ton espace?
Je me le demande.
Je vais revenir ici, lire ce que tu livres, surtout sur ton travail créatif.
Merci pour ce partage
tu as raison d'utiliser le cirage pour tes statues.. les miennes ont plus de 12ans et rien n'a bougé.. je suis comme toi, elles font partie de mon paysage et je les aime.
bisous de chantal
Je me retrouve dans ta manière de décrire un objet qui peut sembler anodin aux autres, mais que ne l'est pas pour soi. Notre sac contient notre vie, il est l'élément de notre entourage qui ne nous quitte jamais.
Il m'accompagne plus que mon chéri, ou nos chats mignons. Il partage tous mes secrets, cache mon livre et moultes papiers qui forment des couches sédimentaires où s'enlisent clés et stylos bics, où meurent les restes de gateau et les vieilles bouteilles d'eau. Trop grand, il est à l'image de ma tête, trop pleine, trop encombrée, qui tourne, et tourne, et tourne.
Il est beau aussi, marron usé (par principe, ne jamais le cirer, comme mes chaussures !), et épouse parfaitement mon épaule courbée par la scoliose.
Mais, parfois, je lui fais quelques infidélités. Quelques jolis sacs anciens, chinés de ci, de là, l'arrachent à mon bras quelques temps, quand il fait beau. Mais avec eux, si je me sens jolie, je me sens moins moi, comme en l'absence de mon bracelet. Aussi, rapidement, mon petit monde intérieur réintègre ses pénates.
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