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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, février 19, 2008

L’habitude semble prise, pour les ouvriers du chantier voisin, de se déchainer sur les masses et perceuses entre 7 et 9 heures du matin et Brigetoun vérifie que ses draps la couvre bien et s’entête à conserver un semblant de lambeau de sommeil.Je ne pouvais servir à rien pour la campagne lundi matin. Rendez-vous pris pour l’après midi et courses rapides sous un ciel qui se chagrinait.
Pendant la cuisson des pâtes (et trop longuement, elles étaient du coup assez exécrables) répondu au thème des impromptus littéraires qui, à cause de la mort d’Henri Salvador était « ah qu’on est bien quand on est dans son bain ! », tout pathos étant prohibé.
« Ah ! ce qu’on est bien quand on est dans son bain !» - il y avait un bonhomme qui chantait ça, non ?
Et mes jambes qui s’étirent, l’échine courbée contre la paroi et qui glisse doucement, chaque millimètre de peau entrant en joie en atteignant l’eau, sont bien d’accord avec lui.
Récompense pour les kilomètres faits depuis le travail, la course et la douche exigüe, mais si tonique.
Seule récompense ? Peut-être… après un accueil gentil et rapide, le silence s’est fait dans la maison. Vrai que j’interromps une vie occupée.
Une vie occupée, mais avec une baignoire.
J’ai pris au hasard un flacon et, chance, la mousse sent l’orange, pas la chimie.
J’ai hésité devant le pont – sortir et revenir avec les poèmes que j’ai vu sur la table, dans cette jolie chambre que tu m’as donnée ? Pas envie, je suis trop bien et je regarde mes mains flotter sous la surface, dans un trou de cette chantilly odorante – elles jouent à repousser l’eau, un peu blanches, un peu ridées.
Qu’elle est grande et folle cette pièce, avec des coquillages, des tableaux, des mules, de grands linges blancs, et là bas, devant moi, le crépuscule qui descend et une branche d’arbre qui danse devant la fenêtre !
Tout de même je commence à m’ennuyer vaguement.
Un pas, une toux, ta voix : «où es tu ? Nous devrions… »
Je fais couler un peu d’eau chaude
« dans la salle de bains, dans ton vieux monstre de baignoire. C’est épatant. Je te fais de la place. Viens ! »
Bruit de bottes qui tombent, la poignée qui s’abaisse, et ton rire.
. partie un peu en retard vers le siège de campagne, pour une polémique avec un tenant du Modem, et des rires. Je ne sais si nous obtiendrons de peser, mais ce sera gaiment.

Aujourd’hui, en principe, mises sous pli.
Le ciel était toujours gris et le couple qui squatte un balcon, plage de l’horloge, échangeait des plaintes mineures avec les fantasques occupants des fenêtres. Relu mon bidule, fait deux ou trois corrections, trop tard pour la publication sur http://impromptus.fr/dotclear/
Et en écoutant France Culture, en entendant la mort de Robbe-Grillet, je me suis revue à treize ans, assise sur les tomettes familiales dans une flaque de soleil et découvrant l’écriture dans un livre qui avait laissé Maman dubitative « le voyeur ». Avant de longues années sans rencontrer les romans édités chez Minuit.
Pour le reste de l’actualité, je suis en refus, et me pince : suis-je française ?

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui oui, soyez Française! Vous lire vaut plusieurs fois la lecture d'un Éloge à la Lenteur.

Henri Salavador, bien connu ici, un habitué du Qc. Sa mort devrait inspirer la tristesse mais se serait un sacrilège, instinctivement on se souvient de son rire.

Accent Grave

Rosie a dit…

Super ton texte "Ah! ce qu'on est bien quand on est dans son bain", vraiment réussi, tu m'as bien fait rire par moments.

Alors, ciel nuageux aujourd'hui, nous encore de la m..... neige.

Bon mardi et bisous xxxxx

FalconHill a dit…

Le ciel est à la fois beau et triste... Rien à rajouter sur le reste, sans doute française, mais existe il une seule France ?

DUSZKA a dit…

C'est vrai qu'en ce moment on se demande dans quel "Etat j'erre" ? L'agité compulsif nous donne plus que le tournis, un nauséeux vertige.
Joli joli ton texte, ma Belle !
Bonne journée et bises.

Anonyme a dit…

Comme je te comprends, entre 7 et 9 tu aurai préféré une " perceuse "....de Chopin !

tanette a dit…

Partagé le plaisir du bain grâce à tes mots et partagé aussi ton interrogation finale ...

Anonyme a dit…

Éloge de la Lenteur, de Carl Honoré.

J’ai lu ce bouquin au travail, quelques pages à chaque jour. Au cœur de mes journées tumultueuses, je me réservais un instant pour sa lecture. Toute tension disparaissait. Cela me faisait du bien. Il m’arrive aussi d’aller lire votre blogue pendant le travail et je ressens quelque chose de semblable, une quiétude bienfaitrice. Vos textes entrecoupés de photos me propulsent dans un autre univers, plus sain je dirais.

Accent Grave

Anonyme a dit…

Entre 7 et 9 et le reste du temps, que font-ils? Ils rebouchent les trous?

Brigetoun a dit…

ils jouent à s'engueuler ou à s'interpeler(presqu'Homère)et puis je ne sais pas. Ils bossent à l'intérieur ? L'enui est que mes volets intérieurs ne ferment pas et que c'est un rien gênant.