- Chéri, j’aime votre nuque, et ces petites boucles, et sa fragilité
- Ouai, vous aimez me trouver sans défense…
- mais non, ne soyez pas… enfin vous ne pouvez pas penser et dire ça, parce que j’aime tant la façon dont elle se raidit, là, maintenant, et sa force expressive…
- Hum
- De colère ou d’attente ? Chéri, je vous en prie regardez-moi.
- douce ma belle, je l’avoue, je les crains un peu vos amis, et leur regard
- oh c’est merveilleux ! Vous êtes si pâle qu’elle ressort encore plus noblement votre belle tâche et vous en faites une parure. Cela creuse votre tempe et la joue, elle tourne merveilleusement, et votre visage crie la beauté.
- Oh !
- mais si, Chéri, je vous assure. Et comme vous êtes coquet, ce grand col noir fait chanter cette peau et le vert de vos yeux. Chéri venez. Mes amis sont gens de goût, et si ce n’était pas le cas, nous n’aurions qu’à cesser de les voir.
Et j’ai du prendre une ancienne tête pour l’illustrer, le grignotage de la nuque de bison de la plus récente étant désespérément lent.
Et après sieste migraineuse écouté le début de débat à l’assemblée pour entériner une partie (devinette : quelles sont les dispositions retenues ?) du bel accord signé par une partie des syndicats, sous la présence bienveillante d’une épée, version moderne de celle de Damoclès. Et une petite rage contre mon ancien parti m’a servi à frotter les meubles.
Mais rien de plus, (si le grattage de la nuque) et aujourd’hui m’en vais voir mon petit toubib, avant de risquer la rencontre avec tous ces gentils grands-parents et la merveille.
Et après sieste migraineuse écouté le début de débat à l’assemblée pour entériner une partie (devinette : quelles sont les dispositions retenues ?) du bel accord signé par une partie des syndicats, sous la présence bienveillante d’une épée, version moderne de celle de Damoclès. Et une petite rage contre mon ancien parti m’a servi à frotter les meubles.
Mais rien de plus, (si le grattage de la nuque) et aujourd’hui m’en vais voir mon petit toubib, avant de risquer la rencontre avec tous ces gentils grands-parents et la merveille.
7 commentaires:
J'aime beaucoup ton texte pour les Impromptus littéraires, le langage y est présent, belles réparties.
Alors, tu as frotté tes meubles avec rage, je n'ose rire, mais c'est tellement drôle de lire cela.
Bon mercredi et bisous xxxx
Avec et sans illustration, c'est toujours un beau texte.
pas trouvé la tache, pas trouvé le vin...
le vin transformé en lumière de sang rosé sur la tempe de l'aimée ??
cela donne à rêver ...
Notre tâche quotidienne, hélas! est de frotter nos meubles et balayer devant notre porte...nos illusions perdues.
Belle exploitation d'une petite rage... ça va me donner des idées... et m'éviter de tourner en rond...
En subtilité, tout s'y retrouve et le rouge de la tache (indélibile) et le vert des yeux (espéré), en gentillesse, ces couleurs posées comme un drapeau. Du rouge et du vert, en mélange , qu'est-ce que cela donne? Si j'étais vigneron, je craindrais l'acidité de ce verjus.
Mon Amie,
je t'ai laissé un mot chez les Impromptus !
Tu t'es fâchée contre ton ancien parti... Moi c'est Fabius qui m'a agacé hier.
A lundi, peut être...
Bises,
OLIVIER
Le PS français cherche trop à coller aux attentes supposées des français. C'est son erreur. J'ose espérer, et nous sommes assez nombreux encore dans ce cas (et à Olivier, je répondrais que c'est le sens des appels lancés par Laurent Fabius) que notre parti se relance dans un cycle de production idéologique de qualité. Susciter le débat, et les avancées, plutôt que d'être un parti suiviste. J'ai eu la même impression que toi en suivant les débats sur la pseudo-modernisation du marché du travail, avec un PS croyant rendre service aux syndicats en ne s'opposant pas, au motif que la plupart des grandes centrales étaient signataires de cet accord.
Bref, ton texte est impeccable et élégant, comme d'habitude.
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