Et l’eau glisserait contre mon corps fuselé, et comme je suis et serais toujours un peu indépendante je viendrais, en retard sur mes amies, de quitter le Mexique, en me persuadant que mon long voyage vers le froid est de rigueur à cause de cette sacrée graisse. Et en avalant d’une lampée une vingtaine de litres de belle eau fraiche, amère et peuplée, je m’interroge : pour rester dans ces eaux, me mettre au régime ? Renoncer au krill et me contenter de minuscules sardines après les avoir saluées et chanté pour leur mort, et devenir une baleine maigre ?
On ne se fuit pas et me voilà baleine folle. Et qui ne mériterait pas d’être protégée sauf aux yeux d’un savant aussi gentiment dément que moi.
Me semble que je dois à regret abandonner ce projet. Et puis il y a ce dernier inconvénient : je ne sais vraiment pas comment devenir baleine.
Elucubrations sur le thème des impromptus littéraires http://impromptus.fr/dotclear (texte commençant par « j’aimerais devenir »), en déjeunant après une matinée de lecture, grattage de l’allongée trop durcie, fin de lessive, et achat de trois pieds de lys et d’un rosier au lieu des courses utiles, en souvenir et écho des beaux jardins où j’ai un peu marché près de la mer.
Mon désir d’être baleine se heurte à un autre obstacle (outre l’ennui d’être totalement conditionnée par son espèce), le risque de voir des japonais ne pas respecter l’interdiction de chasse et me priver d’une mort paisible là où je déciderais de m’échouer. Même avec de très beaux couteaux je refuse d’être détaillée. Bon je sais que ce n’est pas une baleine, mais un poisson, un thon ou autre, seulement c’est une jolie photo d’un ami, je crois, donc je la garde.
Alors, pour éviter ce sort ingrat, il me faudrait rassembler ma queue, mes fanons, et partir à l’aventure, sans foyer, à travers les iles (et le même photographe me fournit une carriole) mais si j'en crois mon flop sur les impromptus les baleines ne sont pas aimées et je ne dois pas attendre d'aide - sniff
13 commentaires:
Et bien, si un jour tu deviens baleine, viens nous voir au Québec, nous avons un beau sanctuaire pour les baleines à La Malbaie, dans le fleuve St-Laurent.
L'été, bien des visiteurs viendraient t'admirer et la chasse est interdite, et en été, l'eau n'est pas si froide, tu pourrais repartir pour le Mexique, les froids venus.
Fais attention à l'allongée, ne t'avise pas (hi! hi!) parce qu'elle est un peu sèche, de la jeter, j'en serais très déçue, j'en suis sa conception depuis le début et j'ai hâte de la voir finie.
Ton texte pour les Impromptus sur devenir une baleine, j'ai beaucoup aimé.
Passe un doux jeudi et bisous xxxxx
Envie d'être une baleine aussi (et d'aller me recoucher)
Bonne journée
très joli texte pour commencer ma journée...
devenir une baleine, bonne idée, un animal pacifique, gracieux
sinon un oiseau
bonne journée Brigetoun
Ma chère Amie,
je n'ai beau temps à Bordeaux qu'entre 9 H et 15 H mais humide et venteux et et je suis parti sous la pluie...
Bien trouvé ton texte pour les Impromptus, bien écrit, informatif et un fin des plus efficaces. Bravo !
Moi j'hésite encore... Puis j'ai mon compte rendu à faire, ça ne m'enchante guère...
Terrible dernière photo.
Bonne journée !
OLIVIER
salut à la baleine bleue..
nous veillerons sur elle ...
autanr que faire se peut..
Oh oui ! Bientôt les baleines chez moi. Ce sera à Moorea... à suivre.
Cela devrait t'émouvoir également - comme cela m'a ému.
Je comprends ton envie d'être une baleine en tout cas.
Si tu étais baleine, as-tu songé au scoop que cela ferait: une baleine remonte le Rhône!
Une baleine sous le pont... c'est la sardine du port... Ah !ces provençaux ! même d'adoption ils le deviennent...
je suis plus méridionale (enfin si on veut je suis surtout l'effet d'un mélange de toutes régions) que Marseille !
mais pour remonter leRhône me faut me mettre au régime c'est bien ce que je disais
C'est un joli projet que tu as là et si cela devait t'arriver, j'irai plaider auprès des petits japonais de ne plus les chasser!
J'ai eu envie d'être une baleine avec toi jusqu'à la photo du (de l'empire du ?) milieu. Et après, envie de vomir et gros sentiment d'empathie envers ces pauvres bêtes.
J'ai beaucoup aimé ta manière de traiter le sujet des impromptus, et je serais tenté de dire que "peu importe le flop pourvu qu'on ait, nous l'ivresse de te lire"...
Je répète (mon comm' a disparouillé), c'est un beau texte. Ce n'est pas un flop.
Une envie d'océan qui se cachalot ?
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