Ouvert un œil, bu un peu de café en grignotant une navette au gingembre, poussé mes volets bleus, regardé le ciel, trouvé qu’il était indécis et pouvait émerger dans ce même bleu, entendu la radio annoncer que le sud serait voué à un temps digne du nord (qui lui serait au soleil) et retour sous les draps après une cuillère de miel des Cévennes.
Je rouvre un œil, vois qu’il est huit heures. On annonce Rama Yade pour un peu plus tard. Mon pyjama a des rayures du même vert un peu faux que celui qui règne sous les petites fleurs blanches du drap. Je n’arrive pas à prendre totalement conscience, ni à fuir complètement. Je sors un bras, ouvre le « carnet de notes » de Bergounioux, et pendant qu’on me dit ce que je dois savoir et penser, je lis :
« J’écris avec une incroyable lenteur et, lorsque je me fourvoie et prétends rectifier la trajectoire, quitter la zone stérile où je m’étais engagé, c’est d’ahan, dans le même invincible ralenti que je m’écarte du mauvais chemin. Il me semble mouvoir une très lourde charge, pousser aux roues d’un écrasant charroi pour le tirer de l’ornière….. »
Et le lendemain : »Jour clair et froid. Toute la matinée à patauger au seuil du chapitre deux… » et son exigence m’impressionne.
Par la fenêtre le jour confirme qu’il ne sera pas clair, et je me rendors.
Et en rouvrant les yeux à neuf heures je cherche un 10 avril mais m’arrête au 9 avril 1993.
« Levé à six heures avec, je le sens des forces neuves, une fraicheur oubliée. J’attrape la plume et le papier ».
Je me lève, rallume l’ordinateur, vois que j’ai eu de gentilles visites, refais un second petit tour dans les blogs, et passe sous la douche.
Journée entre nausées, lectures instructives, laque et malaxage plus ou moins adroit dans la cour sous un ciel qui s’obstine au gris.
Et en fin de journée frissons, nuque méchante sans gravité, mais le vent nous vient. Je m’embarque dans une partie de « Civilization » en m’appliquant à un pragmatisme primaire. Demain est un autre jour.
Et Bergounioux le 2 mars 1992, un peu après le désarroi des premiers passages, passé de Gif aux Bordes et aux vacances actives, s’acharne pendant douze heures sur le fer dans son atelier et « lorsque à sept heures du soir, je pose le masque et lève le nez, le couchant teinte le grand pré d’un ocre-rose précieux. Je constate, une fois encore, ce que j’avais noté lors des vacances dernières, à savoir que les bois, qui poussent en silence, ont fini d’encager le hameau…"
Me couche de bonne heure, avec délices. » et mon admiration pour lui est très grande. Une photo pour rien, juste pour matérialiser avant de m’en aller dormir, ce rêve idiot et futile, fait chaque fois que je passe devant lui ces jours ci, que cet ensemble, avec les délicieux petits plis autour de l’encolure du léger manteau, soit mien, m’aille, et que j’ai une raison et l’envie de le porter. N’importe quoi.
Je rouvre un œil, vois qu’il est huit heures. On annonce Rama Yade pour un peu plus tard. Mon pyjama a des rayures du même vert un peu faux que celui qui règne sous les petites fleurs blanches du drap. Je n’arrive pas à prendre totalement conscience, ni à fuir complètement. Je sors un bras, ouvre le « carnet de notes » de Bergounioux, et pendant qu’on me dit ce que je dois savoir et penser, je lis :
« J’écris avec une incroyable lenteur et, lorsque je me fourvoie et prétends rectifier la trajectoire, quitter la zone stérile où je m’étais engagé, c’est d’ahan, dans le même invincible ralenti que je m’écarte du mauvais chemin. Il me semble mouvoir une très lourde charge, pousser aux roues d’un écrasant charroi pour le tirer de l’ornière….. »
Et le lendemain : »Jour clair et froid. Toute la matinée à patauger au seuil du chapitre deux… » et son exigence m’impressionne.
Par la fenêtre le jour confirme qu’il ne sera pas clair, et je me rendors.
Et en rouvrant les yeux à neuf heures je cherche un 10 avril mais m’arrête au 9 avril 1993.
« Levé à six heures avec, je le sens des forces neuves, une fraicheur oubliée. J’attrape la plume et le papier ».
Je me lève, rallume l’ordinateur, vois que j’ai eu de gentilles visites, refais un second petit tour dans les blogs, et passe sous la douche.
Journée entre nausées, lectures instructives, laque et malaxage plus ou moins adroit dans la cour sous un ciel qui s’obstine au gris.
Et en fin de journée frissons, nuque méchante sans gravité, mais le vent nous vient. Je m’embarque dans une partie de « Civilization » en m’appliquant à un pragmatisme primaire. Demain est un autre jour.
Et Bergounioux le 2 mars 1992, un peu après le désarroi des premiers passages, passé de Gif aux Bordes et aux vacances actives, s’acharne pendant douze heures sur le fer dans son atelier et « lorsque à sept heures du soir, je pose le masque et lève le nez, le couchant teinte le grand pré d’un ocre-rose précieux. Je constate, une fois encore, ce que j’avais noté lors des vacances dernières, à savoir que les bois, qui poussent en silence, ont fini d’encager le hameau…"
Me couche de bonne heure, avec délices. » et mon admiration pour lui est très grande. Une photo pour rien, juste pour matérialiser avant de m’en aller dormir, ce rêve idiot et futile, fait chaque fois que je passe devant lui ces jours ci, que cet ensemble, avec les délicieux petits plis autour de l’encolure du léger manteau, soit mien, m’aille, et que j’ai une raison et l’envie de le porter. N’importe quoi.
..Mais pour le moment je rêve à la petite merveille (forcément) venue au monde aujourd’hui et que je salue avec toute la révérence qui lui est due.
8 commentaires:
entendu hier soir un petit exposé sur les adultes surdoués.... d'où il ressort qu'ils ont bien souvent autant de mal- sinon plus- à vivre que les autres !!
Quelle chance tu as de pouvoir trainer au lit une heure. Moi c'est 15mn, 20 maximum (hors week end).
un peu plus de 42 ans de nuits de 4 à 7 heures pour gagner ce privilège, et j'y ajoute des siestons - je dors pour ma vie entière
Rêve ma chère Brig ! et bienvenue à la petite merveille !
J'adore lire les journaux, j'ai lu tous ceux de Françoise Giroud "journal d'une parisienne".
Malgré ce temps "pourri", passe une agréable journée !
Surtout un excellent week-end !
OLIVIER
brige, j'adore cette photo de la robe qui flotte sans tête ni jambes car on voit l'ombre-reflet d'à côté, d'une autre, une vraie avec le tout-ce-qu'il-faut-sauf-cette-robe.
Et les navettes, ayeh, j'ai eu l'occase une fois d'en ramener de Marseille !
Merci merci merci de me faire tous les jours revivre l'Hexagone.
La naissance d'une petite merveille,
une nouvelle qui vaut mieux que l'arrivée du printemps...l'Italie m'appelle ce soir, à bientôt Brigitte
Bonjour à la Merveille et suis un peu comme ton Bergounioux...aussi lente à écrire! Bonne soirée Brig.
Elle est en effet très belle, cette délicieuse robe... Je lis 1993, et me voilà, pour ma part, à préparer mon voyage à Nevers pour les commémorations du 15ème anniversaire du 1er mai 1993... Triste je suis déjà.
Mais pour le moment, rêvons ensemble à la naissance de la petite Merveille !
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