Je ne sais vraiment pas pourquoi parmi tant d’autres plus profondes, plus polémiques, plus ostensiblement drôles cette petite note d’Eric Chevillard sur http://l-autofictif.over-blog.com/ m’a spécialement mise en joie ce mercredi matin
Munie de ce sourire et de celui du ciel, m’en suis allée en commençant par la pharmacie et la gare (pour retarder d’un jour mon retour de Bretagne puisqu’une de mes sœurs m’a fait la grâce de penser que je devrais prolonger ma présence, mais je garde en petite pensée rongeuse, et de plus en plus à mesure que la date s’approche, la certitude que ma carcasse se rebellera ne serait-ce que par appréhension, que justement ma présence est hautement superflue, et que je ne serais pas à la hauteur, intimidée que je suis à l’idée de retrouver toutes ces têtes, alors qu’il est si simple de savoir que cela n’a pas d’importance, que je serais peu visible)
En allant à la gare, rencontré une petite délégation qui criait non sans une jolie autodérision mais avec une résolution un peu désabusée «Sarkozy t’es foutu, Valréas est dans la rue » pour défendre une, parmi tant d’autres, maternité condamnée. Et d’après les sourires des passants et des policiers, nous désirions tous qu’ils la gardent leur maternité.
Et sous notre ciel provisoirement retrouvé (le blanc grisé est revenu et même un peu de pluie dans l’après midi pendant que je frottais l’argenterie dans la cour, et j’ai du rentrer, moi et l’horrible odeur de l’argentil) j’ai fait un détour pour acheter de la terre, place des Corps Saints parce que c’était là qu'était la boutique la plus proche.
Et l’os de sèche est toujours aussi pénible. J’ai regardé avec une nostalgie anticipée l’entrée du cloître des Célestins puisque la restauration est programmée. Les spectacles de cet été seront les derniers où je goûterai, en même temps que ce qui sera représenté, toute l’épaisseur du souvenir des musiques et sentiments passés.
Mais comme nous sommes dans un trou du temps (pas mal de touristes déjà pourtant) et le souvenir de ces jours de pluie éternelle, la place était vide ou presque, et pour la première fois après toutes ses années (maintenant et lors de mes poses chocolat ou autres les jours dépensiers il y a quarante ans) j’ai remarqué combien la petite fontaine était charmante avec son petit triton)
Plaisir aussi devant la surprise du chauffeur de taxi en soulevant mon panier.
Et puis le soir, pendant que je regardais d’un œil les débats à l’assemblée, l’autre œil effleurant le Don Quichotte sur mon épatant nouvel outil le cybook (conquise suis), un orage de belle ampleur et surtout une masse d’eau se précipitant furieusement, le sol, la table, les pots, la bûche mêlant leur plainte sous les coups. Fermé la porte fenêtre au moment où l’eau effleurait le seuil, et tête rentrée entre les épaules courbées, trempée en imagination, je me demandais en quel état serait au matin le pain de terre, malgré les sacs plastiques.
Et puis le soir, pendant que je regardais d’un œil les débats à l’assemblée, l’autre œil effleurant le Don Quichotte sur mon épatant nouvel outil le cybook (conquise suis), un orage de belle ampleur et surtout une masse d’eau se précipitant furieusement, le sol, la table, les pots, la bûche mêlant leur plainte sous les coups. Fermé la porte fenêtre au moment où l’eau effleurait le seuil, et tête rentrée entre les épaules courbées, trempée en imagination, je me demandais en quel état serait au matin le pain de terre, malgré les sacs plastiques.
8 commentaires:
notre petite importance , bien sûr que ce n'est rien et bien plus rien encore ce que d'autres peuvent en faire et pourtant à l'heure de fermer la porte, c'est encore ce rien qui nous retient..
en équilibre sur un fil ..
Que la Bretagne te soit bienveillante,
Et la porte du cloître... rénovée!
Ah!les iris, feu les iris, au jardin, leurs têtes devenues spongieuses, si lourdes, si rouillées que vers le sol elles se penchent et tombent et meurent. Heureusement qu'il nous reste Van Gogh. Quel désastre! Tiens, écoeuré, je délaisse mon jardin et retourne vers les géranium de mon balcon, en ville.
le jardin éteint retrouve son silence.
Ta carcasse ne casse pas elle est bonne pour la Bretagne et arrête de mettre tes Van Gogh dehors, c'est indescent !
Les derniers orages ont été d'une violence particulière, on se demandait ce qui serait encore en état dans le jardin après leur passage. Te souhaite un bon voyage en Bretagne, l'appréhension génère quelques malaises mais une fois vaincue, tu pourras avec grand plaisir profiter de tes rencontres.
Oui, j'aime bien ces notes en forme de reportage...
En ce qui concerne la place des Corps-Saints, il est à regretter que la mise en eau de la fontaine mette si longtemps à arriver.
Michel Chirinian m'a même appris que des restaurateurs et cafetiers d'Avignon, s'étant procuré la clé, coupaient de leur propre chef les fontaines publiques à proximité de leur terrasses, afin d'éviter que des sans-abris viennent y faire leur lessive...
Shoking !
Souhaitons juste que la Bretagne t'apporte la douceur de son micro climat sans ses pluies dont tu sembles ne pas t'habituer en ce moment...
je l'espère surtout pour la mariée et sa mère.Un endroit merveilleux, cadre formidable pour une fête, qui peut devenir problématique s'il s'agit d'abriter élégament et confortablement un embryon de foule même réduite cette fois.
Peu visible? (j'en doute) mais si lisible...
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