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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, mai 04, 2008

Matinée penchée sur la terre – résultat peu visible, sauf pour moi – un petit sourire de travers trop discret, qu’il faudrait accentuer sans détruire – hésitation devant la jambe cassée et rapetassée.
Je renonce à faire la queue, (jambes peu fiables et légère agoraphobie) pour voir cette année encore les roses. Je pense que public et fleurs doivent être à peu près tels qu’il y a deux ans (l’année dernière j’étais un rien polarisée en mai)
http://brigetoun.blogspot.com/2006/05/hier-soir-concert-pour-un-public.html - pour cette année, j’en resterai aux photos d’une toute autre qualité chez Nathalie http://avignon-in-photos.blogspot.com/2008/05/alterarosa.html
je voulais faire un tour au marché potier qui se tient sur la place du palais, seulement je suis sortie, après mon café, dans la cour et me suis appuyée contre le mur, à y pénétrer, tête et buste dans le soleil, avec « sur le jadis » de Pascal Quignard, et y ai plongé de
« Jadis inélucable,
Inconditionnel Sortir
Présauvage, si l’on peut dire de façon naturelle ante-silvaticus.
Antébiologique.
Eruptif, acharné, jaillissant, indomptable.
Sans maison, sans demeure, sans domus, indomesticable.
Inlocalisable, illimité, intermittent, impulsif, imprévisible. »

à
« En 1753, alors qu’un paysan labourait la poudre rouge de son champ, son soc fit sonner tout à coup une ville qui avait été ensevelie un matin, seize siècles plus tôt, à dix heures moins le quart, au mois d’août. »
Retour à l’intérieur pour humidification et de nouveau la chaleur de la cour (en profiter avant la fournaise qui m’interdit d’y rester au cœur de l’été) – cheveux devenant végétaux grillés, yeux fermés de temps à autre pour plonger dans un monde bleu sombre, se décolorant en brouillard mauve en son centre, là où doit se situer la racine de mon nez, et rouverts sur le livre jusqu’à
« Où est le clic de la poire électrique qui pendait au-dessus du lit bateau, si douce quand on la serrait dans sa paume, et qu’on enfonçait lentement avec le gras du pouce le poussoir en nacre ?
Musiques… »
Et le soleil est descendu – m’en suis retournée dans la grande fraicheur de mon antre pour vaquer aux tâches ménagères et un petit roupillon. Intéressant, n’est ce pas ?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Intéressant ? Oui, vraiment.

J'aime toujours autant ce que tu arrives à faire de tes mains, et n'y vois, pour ma part, pas vraiment grand chose à retoucher...

Belles roses, chez Nathalie... Par contre, je n'arrive pas à goûter le sel de cette citation de "sur le jadis" (que j'avoue ne pas avoir lu).

joye a dit…

Qui sont ces fées qui atterrissent chez toi dans ton jardin ? Il leur manque des ailes.

micheline a dit…

chère brigetoun, heureusement qu'il y a les mots des autres pour dire notre désespérance et la beauté de choses et la beauté des roses si fragiles entre nos doigts ; et la consistances de la terre pour dire notre permanence à affiner les formes d'un dos qui frissonne de tous ses muscles précaires , beaux d'être tendus et frissonnants de leur vouloir encore.
ce que je dis ça n'a peut-être rien avoir avec ton dimanche matin .. .mais quelques mots viennent encore pointer leur nez quand je te lis : le reste de ce qui va s'évanouissant en moi ..quand l'enfant s'en va pour qui un vieux reste de faire semblant fait croire à quelque instant de bonheur.

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

merveilleuse tes statues et aussi que tu sais les faire!

Anonyme a dit…

Voulant parler de poire, je me suis emmêlé les neurones et elle a atteri sur la note d'hier. Je suis donc revenu et ai profité des roses photographiées par nathalis. C'est toujours ça. Obnubilé par l'image de Gérard de l'homme assis sur un banc de Riccione!

Anonyme a dit…

c'est ça le talent tout ce que tu dis est intéressant...devient énervant à force.