Rencontre de deux formes sur un mur, évidence soudaine vendredi, après tant de passages, au gré de mon trajet d’évitement de la rue Saint Agricol et de ses promeneurs de fin de semaine, et retrouvaille chez Michel Benoit dimanche matin http://avignon.midiblogs.com/archive/2008/05/24/la-face-cachee-du-musee.html#comments - mais têtue sottement , j’attends ce matin pour afficher ma version.
Et finalement une légère différence des regards
Moins bien cadrée, plus baroque ou se voulant telle chez moi - le creusement de la fenêtre murée par l’ombre et le biais, son décrochement, la courbe tendue sans l’appui d’une petite surface plate sur sa droite et puis mon application (j’avoue, pour une fois je ne me suis pas contentée du hasard pour accompagner mes yeux) pour garder dans le cadre le jeu des tags, celui, niché petit mais lourd et sans goût, qui ponctue, celui, cursif, sur l’aile entre les reliefs qui les emporte. Bon je suis sans doute seule à le voir.
Mon amour pour les blessures qui font vivre les murs de cette ville en les dégradant un peu, et pour tous ces fantômes de constructions disparues appliqués sur le ciment des surfaces aveugles.
Michel qui m’intimide un peu quand je divague et dépose n’importe quelle rêverie, quelle dérive vaguement imaginaire sur les murs de cette ville, dont il est, lui comme les autres avignonnais depuis leur enfance, ou avant, légitime propriétaire. Pluie dehors, ou attente de la pluie, une Brigetoun entre trous et des plongées dans la lecture - les quelques pages - la vie dans un monde qui est presque le notre, juste presque - d’ »Anticipations » d’Arnaud Maisetti chez publie-net http://www.publie.net/ , et l’histoire du pan de mur près de l’ancienne prison et des inscriptions - « la veille de sa démolition, sur plusieurs mètres, une phrase en noir, les murs meurent le ventre ouvert. Le lendemain, la maladie était de nouveau entrée dans la ville » - et le monde des grandes entreprises d’où il devient inutile de sortir pour vivre - la fibre optique et les échanges «Des cathédrales d’un autre temps, même volonté que jadis de s’absorber dan l’élan, qu’il ne reste trace d’aucune signature de soi, mais un geste » - la foule sur le quai - « derrière soi, le continent, entièrement étalé dans le dos » etc…
Et finalement une légère différence des regards
Moins bien cadrée, plus baroque ou se voulant telle chez moi - le creusement de la fenêtre murée par l’ombre et le biais, son décrochement, la courbe tendue sans l’appui d’une petite surface plate sur sa droite et puis mon application (j’avoue, pour une fois je ne me suis pas contentée du hasard pour accompagner mes yeux) pour garder dans le cadre le jeu des tags, celui, niché petit mais lourd et sans goût, qui ponctue, celui, cursif, sur l’aile entre les reliefs qui les emporte. Bon je suis sans doute seule à le voir.
Mon amour pour les blessures qui font vivre les murs de cette ville en les dégradant un peu, et pour tous ces fantômes de constructions disparues appliqués sur le ciment des surfaces aveugles.
Michel qui m’intimide un peu quand je divague et dépose n’importe quelle rêverie, quelle dérive vaguement imaginaire sur les murs de cette ville, dont il est, lui comme les autres avignonnais depuis leur enfance, ou avant, légitime propriétaire. Pluie dehors, ou attente de la pluie, une Brigetoun entre trous et des plongées dans la lecture - les quelques pages - la vie dans un monde qui est presque le notre, juste presque - d’ »Anticipations » d’Arnaud Maisetti chez publie-net http://www.publie.net/ , et l’histoire du pan de mur près de l’ancienne prison et des inscriptions - « la veille de sa démolition, sur plusieurs mètres, une phrase en noir, les murs meurent le ventre ouvert. Le lendemain, la maladie était de nouveau entrée dans la ville » - et le monde des grandes entreprises d’où il devient inutile de sortir pour vivre - la fibre optique et les échanges «Des cathédrales d’un autre temps, même volonté que jadis de s’absorber dan l’élan, qu’il ne reste trace d’aucune signature de soi, mais un geste » - la foule sur le quai - « derrière soi, le continent, entièrement étalé dans le dos » etc…
Et puis, écran au repos, repris les histoires-facettes de « Livret de famille » de Modiano, jusqu’à l’histoire de l’oncle Alex et à son désir d’un moulin où vivre avec son » air français« , devenir presque un élément du paysage
« Nous avons débouché sur la place juste au moment de la sortie de la messe et nous nous sommes efforcés de faire bonne contenance dans notre grosse automobile, tandis que la masse des fidèles s’écroulait des deux côtés de la DS 19 en nous dévisageant. Oncle Alex faisait la tête. Et tout à coup, un projectile s’écrase contre le pare-brise.. » et le notaire - »costume prince-de-galles d’une coupe très ample. Sous ses paupières plissées son regard filtrait, comme à travers des lattes de persiennes. » - les emmène visiter la maison sur pilotis avec un toit « de pans superposés et relevés » construite sur l’emplacement du moulin. « Je ne m’attendais pas du tout à ça, a dit mon oncle d’une voix mourante » et le boy vient servir…
Et j’aimais bien mon bonhomme d’hier - renoncer à ce qui n’est pas fait pour moi (ou le contraire)
« Nous avons débouché sur la place juste au moment de la sortie de la messe et nous nous sommes efforcés de faire bonne contenance dans notre grosse automobile, tandis que la masse des fidèles s’écroulait des deux côtés de la DS 19 en nous dévisageant. Oncle Alex faisait la tête. Et tout à coup, un projectile s’écrase contre le pare-brise.. » et le notaire - »costume prince-de-galles d’une coupe très ample. Sous ses paupières plissées son regard filtrait, comme à travers des lattes de persiennes. » - les emmène visiter la maison sur pilotis avec un toit « de pans superposés et relevés » construite sur l’emplacement du moulin. « Je ne m’attendais pas du tout à ça, a dit mon oncle d’une voix mourante » et le boy vient servir…
Et j’aimais bien mon bonhomme d’hier - renoncer à ce qui n’est pas fait pour moi (ou le contraire)
14 commentaires:
Joli ce ciel bleu... A défaut de celui qu'on ne voit pas par la fenetre.
Rien à rajouter, sinon te souhaiter une bonne semaine. A bientot
Bonne semaine Brigetoun. J'envie le ciel bleu de ta photo après deux jours de pluie continue ici..., le ciel est encore gris ce matin et le vent d'autan toujours aussi fort...
leciel est tout sauf bleu - ne sors plus -ne marches plus
Remords, retouches, l'architecte ou le maçon ne sachant plus que faire, "le mur ouvert", et le tag, madame, oui le tag que serit-ce sans lui, un mur que l'on oublie,; bien vu, comme un paraphe à l'oeuvre inachevée au mur murmurant.
Pour la pluie, tu as été gâtée!
Une jolie coïncidence !
Tes analyses poétiques en plus.
Et ma rigueur maniaque de l'autre côté !
Découverte rigolote de Nathalie :
http://brigetoun.blogpot.com
!!!
Tu as de la concurrence façadement parlant......en tout cas belle réaction d'ensemble.
Trait gravé dans la pierre puis décoration pastorale sur un tronc, sauvée parfois par sa naïveté... L'ouvrage moderne qui n'exige ni courage ni attention est bien souvent bâclé...
oh Michel ! quelle horreur ! que faire: me débaptiser ? pas facile
Modiano, j'ai connu cet écrivain par une chanson de Vincent Delerm, et j'aime bien ce passage que tu nous cites.
Aujourd'hui, tu as un ciel bleu comme moi avec vent peut être...
Belle semaine, ma chère Brig !
OLIVIER
C'est quand même extraordinaire !
Juste un petit "s" en moins...
Je ne pense pas qu'il faille te débaptiser... Peut-être profiteras-tu d'une erreur dans l'autre sens : un petit "s" en plus ?
ah si les murs pouvaient parler, ils diraient ma belle..!(Lenormand) Et dans ta ville les secrets doivent être nombreux...
Merci de ce repos poétique, cette simplicité. La beauté vient de presque rien parfois.
La pluie, toujours la pluie, encore la pluie...
j'aime beaucoup Modiano, beaucoup beaucoup
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